Nicolas, Charles, Victor Oudinot Duc de Reggio

1791 - 1863

Informations générales
  • Né le 3 novembre 1791 à Bar-le-Duc (Meuse - France)
  • Décédé le 7 juillet 1863 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 9 juillet 1842 au 6 juillet 1846
Département
Maine-et-Loire
Groupe
Indépendants
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 24 février 1848
Département
Maine-et-Loire
Groupe
Opposition modérée
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Maine-et-Loire
Groupe
Droite
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Meuse
Groupe
Droite

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1842 à 1848, représentant en 1848 et en 1849, né à Bar-le-Duc (Meuse), le 3 novembre 1791, mort à Paris le 7 juillet 1863, fils aîné de Charles-Nicolas Oudinot, duc de Reggio (1767-1847), député au Corps législatif en l'an XII et pair de France, Nicolas-Charles Oudinot, marquis, puis duc de Reggio entra dans les pages de Napoléon Ier (13 octobre 1805), suivit l'Empereur à Erfurt, et dans la campagne de 1809 contre l'Autriche, et, pendant la nuit qui précéda la bataille de Wagram, l'accompagna pour surveiller le passage des troupes sur les ponts du Danube. Lieutenant au 5e hussards (17 août 1809), il devint, l'année suivante, aide de camp de Masséna, et fit, sous la conduite de ce maréchal, les deux campagnes de Portugal et d'Espagne. Trois fois il fut proposé pour la croix d'honneur ; mais trois fois Napoléon mit en regard de son nom cette mention : trop jeune. Nommé (septembre 1811) lieutenant en premier aux chasseurs à cheval de la garde, il gagna les épaulettes de capitaine dans la campagne de Russie, où il se distingua aux côtés de son père (30 novembre 1812). À Leipzig, il fut blessé au pied par un biscaïen ; à Hanau, la prise d'une batterie d'artillerie lui valut la croix d'officier de la Légion d'honneur ; à Montmirail, il fit mettre bas les armes à un bataillon prussien ; à Craonne, il reçut encore une blessure grave.

Chef d'escadron (1er avril 1814), colonel du 8e régiment de chasseurs (27 du même mois), il fut placé presque aussitôt, par le gouvernement royal, à la tête du 1er régiment de hussards (hussards du roi). Il servit alors la cause des Bourbons, leur resta fidèle pendant les Cent-Jours, fut chargé par la seconde Restauration d'organiser les hussards du Nord (4e hussards), et reçut le grade de commandeur de la Légion d'honneur (1er juin 1820) et le titre d'écuyer cavalcadour (26 novembre suivant). Colonel du 1er régiment de grenadiers à cheval de la garde (1822), et, le 12 juin de la même année, maréchal de camp, il eut à réorganiser (1824) l'école de cavalerie de Saumur et resta fidèle en politique au parti royaliste.

Il crut devoir résigner ses fonctions en 1830, et ne fut rappelé à l'activité qu'en octobre 1835 ; il reçut alors le commandement d'un corps expéditionnaire en Algérie, chargé de venger l'échec éprouvé à la Macta. Au combat de l'Halbra, il eut la cuisse traversée, blessure qui l'obligea à rentrer en France.

Promu lieutenant général (31 décembre 1835), puis inspecteur général de cavalerie, il fut élu député, le 9 juillet 1842, dans le 5e collège de Maine-et-Loire (Saumur), par 224 voix (384 votants, 423 inscrits), contre 137 à M. Benjamin Delessert.

Le général Oudinot siégea à la Chambre parmi les indépendants, et prit la parole dans les questions touchant aux intérêts de l'armée, à l'Algérie, aux haras et au code pénal militaire. Il vota contre l'indemnité Pritchard.

Réélu, le 1er août 1846, député du même collège, par 255 voix (287 votants, 409 inscrits), contre 10 à M. B. Delessert et 7 à M. Louvet, il continua d'opiner le plus souvent avec l'opposition modérée.

Après la révolution de février, le gouvernement provisoire le désigna comme membre de la commission de défense nationale instituée le 7 mars 1848.

Elu, le 23 avril suivant, représentant de Maine-et-Loire à l'Assemblée constituante, le 6e sur 13, par 103 535 voix, il prit peu de part à ses travaux : il est porté au Moniteur, jusqu'au mois de novembre 1848, absent par congé. Il vota avec la droite:

- pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac,
- contre la réduction de l'impôt du sel,
- pour la proposition Rateau,
- pour l'interdiction des clubs, etc.

Le 29 janvier 1849, M. Odilon Barrot, ministre de la Justice, président du conseil, étant venu, sous forme de communication du gouvernement, faire part à l'Assemblée de certaines mesures d'ordre que l'on avait dû prendre par rapport au licenciement de la garde mobile, un vif débat s'engagea à ce sujet pendant plusieurs jours : un certain nombre de représentants demandèrent une enquête dont l'urgence fut rejetée. Ils dénoncèrent aussi un bulletin émané du ministre de l'Intérieur et qu'ils jugeaient offensant pour l'Assemblée. Le général Oudinot intervint en proposant un ordre du jour de conciliation, qui fut voté, le 5 février, par 461 voix contre 359. Cet ordre du jour était ainsi conçu : « L'Assemblée nationale, adoptant les conclusions de la commission, et considérant que le bulletin offensant pour l'Assemblée nationale a été désavoué formellement par le ministère, passe à l'ordre du jour. »

Dès que l'organisation de l'armée des Alpes avait été résolue, Oudinot en avait reçu le commandement en chef (avril 1848) ; mais il résigna ce poste en faveur du maréchal Bugeaud (janvier 1849) après avoir refusé le portefeuille de la Guerre, que lui offrait le prince-président.

Peu de temps après (20 avril 1849), il fut nommé commandant en chef du corps expéditionnaire de la Méditerranée, destiné à protéger le pape, à combattre la République romaine et à occuper les Etats de l'Eglise : les instructions données au général Oudinot et la marche des opérations furent, à l'Assemblée, dans les derniers temps de la session, l'objet d'une discussion passionnée. Débarquée le 25 avril à Civita-Vecchia, l'armée française parut le 30 devant Rome. Le siège de la ville commença le 4 juin, et Rome capitula le 1er juillet : deux jours après, nos troupes y faisaient leur entrée. Dans l'intervalle, les représentants de la Montagne à l'Assemblée législative n'avaient cessé de protester contre le siège de Rome et l'attitude du gouvernement français: l'affaire du 13 juin au Conservatoire des arts et métiers, fut précisément motivée par la politique dont le général Oudinot était l'exécuteur.

Lui-même avait été réélu, le 13 mai 1849, représentant de Maine-et-Loire à l'Assemblée législative, le 1er sur 11, par 86 764 voix (104 313 votants, 151 062 inscrits), et représentant de la Meuse, le 4e sur 7, par 34 949 voix sur 52 869 votants, et 92 490 inscrits ; il opta pour la Meuse, et, de retour à Paris, il siégea dans la majorité, avec laquelle il opina constamment, sans se rallier à la politique du coup d'Etat.

Il était, paraît-il, désigné pour le maréchalat, lorsque, le 2 décembre 1851, les 220 membres réunis à la mairie du 10e arrondissement pour protester contre l'acte du prince-président l'investirent, inutilement d'ailleurs, du commandement des troupes de la 1re division militaire et de la garde nationale. Il tenta vainement de se faire obéir du général Forey et de ses hommes, fut arrêté comme ses collègues, et conduit à la caserne d'Orsay, puis détenu jusqu'au 16 décembre à Vincennes. Peu de jours après, un décret, contre les considérants duquel protesta le général Oudinot, élevait Forey au maréchalat.

Le général Oudinot passa dans la retraite les années qui suivirent : il avait, comme ancien général ayant commandé en chef devant l'ennemi, été maintenu sur les cadres d'activité.

Grand-croix de la Légion d'honneur du 4 mars 1851.

On a de lui :
- Aperçu historique sur la dignité de maréchal de France (1833) ;
- Considérations sur l'emploi des troupes aux grands travaux d'utilité publique (1839) ;
- De l'Italie et de ses forces militaires ;
- Précis historique et militaire de l'expédition française en Italie en 1849 (1849), etc.

Il a été l'un des créateurs du journal le Spectateur militaire.

Date de mise à jour: avril 2016