Louis Vitet

1736 - 1809

Informations générales
  • Né le 3 août 1736 à Lyon ( - Généralité de Lyon France)
  • Décédé le 25 mai 1809 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 5 septembre 1792 au 1er août 1793
Département
Rhône-et-Loire
Groupe
Centre
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 26 octobre 1795 au 19 mai 1798
Département
Rhône
Groupe
Centre
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 11 avril 1798 au 10 novembre 1799
Département
Rhône

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, député au Conseil des Cinq-Cents, né à Lyon (Généralité de Lyon ) le 3 août 1736, mort à Paris (Seine) le 25 mai 1809, d'une famille de médecins, il fit ses études chez les Jésuites, et voulut entrer chez les Chartreux ; mais son père l'envoya suivre les cours de médecine à Montpellier.

Converti à la médecine, dit un biographe, après avoir vu jouer le Devin de village, il se fit recevoir docteur, alla compléter ses études à Paris, visita les hôpitaux, fréquenta les ateliers des peintres et des sculpteurs, et, au bout de deux ans, vint exercer à Lyon. La mort d'une de ses malades le fit douter de sa science, et il passa plusieurs années dans l'étude, refusant de pratiquer son art ; il reprit ensuite l'exercice de sa profession, fit, pendant dix ans, des cours suivis de chimie et d'anatomie, publia des mémoires sur l'insalubrité et la mauvaise administration des hôpitaux, puis un Traité de médecine vétérinaire, et, sur la demande du collège des médecins de Lyon, la Pharmacopée de Lyon (1778).

De 1780 à 1784, il fit paraître un journal de médecine, prit parti pour la Révolution, fut nommé (1790) administrateur du district de Lyon, puis (23 décembre de la même année) maire de cette ville, et (1791) haut-juré pour le département de Rhône-et-Loire.

Elu, le 5 septembre 1792, député de Rhône-et-Loire à la Convention, le 3e sur 15, par 769 voix sur 820 votants, il fut envoyé à Lyon en qualité de commissaire dès l'ouverture de la session conventionnelle, rendit compte des malversations de plusieurs fournisseurs, y fut renvoyé en octobre à la nouvelle de nouveaux troubles, et, dans le procès du roi, répondit au 2e appel nominal: « Je crois que des mesures de sûreté générale ne doivent point être portées par la peuple. Sauvez la République et échappez aux factions présentes. Je dis oui, et je dis oui d'autant plus que la peuple pense et agit mieux que nous » ; et au 3e appel nominal : « Je vote pour la réclusion de Louis et l'expulsion de la race des Bourbons. » Il se prononça en outre pour le sursis.

Décrété d'arrestation au moment de l'insurrection de Lyon contre la Montagne, il put gagner la Suisse, fut déclaré démissionnaire, et remplacé par Boiron le 7 août 1793. De retour après le 9 thermidor, il adressa à la Convention la lettre suivante, le 21 nivôse an III :

« Citoyens représentants, au mois de février 1793, ma santé affaiblie par deux commissions dans les départements de Rhône-et-Loire et du Midi me força de demander un congé pour rétablir mes forces dans mon pays natal ; je l'obtins illimité, et je me retirai à ma campagne, à sept lieues de Lyon, où, seul avec ma famille, et sans avoir aucunes relations, j'attendais avec impatience de pouvoir rejoindre mon poste. 
Les troubles du département de Rhône-et-Loire étant survenus, ils provoquèrent la sévérité de la Convention ; cette assemblée lança plusieurs décrets contre Lyon, et étendit ses mesures jusqu'à divers députés de ce département; je fus alors décrété d'arrestation, ainsi que les citoyens Michet, Forest et Patins : ce décret ne parvint à ma connaissance que longtemps après : ma surprise fut telle que je pouvais à peine y croire. En effet, retenu à ma campagne par une fièvre lente, solitaire et ignoré de tout le monde, devais-je être considéré comme fauteur des troubles de Lyon ? Absent par des congés plusieurs fois renouvelés et toujours illimités, on ne pouvait non plus m'accuser d'avoir déserté mon poste : quels étaient donc les motifs de cette mesure ? Je les ignore encore, car le texte du décret n'en présentait aucun.
Sansdoute il m'eût été facile de repousser alors les soupçons qui ont pu s'élever contre moi si j'avais eu l'avantage d'être présent au milieu de vous, de pouvoir répondre à mon accusateur et offrir à l'assemblée l'exposé de ma conduite et de mes sentiments; mais je fus privé de ce droit, réservé à tout accusé, de réclamer justice.
Les communications de mon département avec Paris étaient interrompues, et, lorsque, après le siège, elles se rétablirent, mes démarches furent inutiles, et trois mémoires justificatifs que j'adressai soit à la Convention nationale, soit au comité de salut public, soit à un de mes collègues, demeurèrent sans réponse ou furent interceptés par la méchanceté.
Mais aujourd'hui que la justice de la Convention n'étant plus enchaînée par la terreur, elle s'est empressée de rappeler dans son sein ceux de mes collègues nommés dans le même décret que moi, mon sort doit être semblable au leur.
Je réclame donc l'exercice du droit qui m'a été donné par le choix du peuple, celui de le représenter au milieu de vous; vous n'avez pas encore prononcé sur mon sort ; le dernier décret que vous avez rendu à l'occasion de plusieurs députés mis hors la loi ou décrétés d'accusation ne me concerne pas, puisque je ne suis pas compris dans les deux lois qu'il rappelle.
Signé : VITET, député du département de Rhône-et-Loire.»
Il fut réintégré à la Convention le 18 ventôse an III.

Elu, le 4 brumaire an IV, député au Conseil des Cinq-Cents par ses collègues de la Convention, il fut membre de la commission pour la fabrication et la vente des poudres et salpêtres, fut réélu au même Conseil, par les électeurs du Rhône, le 22 germinal an VI, devint secrétaire du Conseil (1er pluviôse an VII), et fut de ceux qui protestèrent contre le coup d'Etat de brumaire.

Exclu du Corps législatif, il se consacra à ses travaux scientifiques, et fit paraître successivement : le Médecin du peuple, la Médecine expectante, et un Traité de la Sangsue médicale. Membre de l'Académie de Lyon, du conseil général des hospices de cette ville (3 pluviôse an X), et de la Société d'agriculture de la Seine.