Joseph, François Alcock
1790 - 1864
Député de la Loire de 1830 à 1832 et de 1839 à 1842, puis représentant de la Loire à l'Assemblée constituante de 1848, né à Roanne (Généralité de Lyon), le 20 février 1790, mort à Paris (Seine), le 7 novembre 1864, il était fils de Joseph Alcock, d'origine anglaise, et de Louise Pernety.
Il débuta dans la magistrature en 1813 comme juge auditeur au tribunal de Roanne. Substitut en 1816, puis juge d'instruction en 1820, il fut envoyé à la Chambre peu de jours avant la Révolution de juillet 1830, aux élections du 23 juin, par le 2e collège électoral de la Loire (Roanne), avec 146 voix sur 297 inscrits et 281 votants : le général de Champagny en obtint 130. Il assista comme député à l'installation du gouvernement nouveau, dont il se déclara le partisan, et qui le nomma, le 8 septembre, président du tribunal civil de Roanne.
Réélu député en octobre 1830, puis le 5 juillet 1831, à Roanne, sans concurrent, par 189 voix sur 324 inscrits et 199 votants, il abandonna bientôt les bancs de la majorité ministérielle pour l'opposition modérée, avec Dupont (de l'Eure), Mauguin, etc. Mécontent de la marche suivie par le ministère, il donna sa démission de député en 1832, et fut remplacé par M. Baude, alors dans l'opposition, et qui devint, par la suite, ministériel ardent.
Conseiller à la Cour de Lyon, du 23 février 1837, il se présenta de nouveau, le 2 mars 1839, comme candidat constitutionnel, aux suffrages des électeurs de Roanne, après l'évolution politique de M. Baude, et l'emporta sur le député sortant. Il soutint alors les intérêts de sa circonscription dans une brochure intitulée : Projet d'une grande Ligne centrale de Chemin de fer par la vallée de la Loire.
La Chambre ayant été dissoute en 1842, Alcock fut battu aux élections générales de juillet, avec 19 voix seulement sur 432 inscrits et 195 votants, par M. Baude avec 163 suffrages. Chef de l'opposition libérale dans le département de la Loire et à Lyon, Alcock prit une grande part au mouvement réformiste dans la région lyonnaise, et présida le célèbre banquet de Lyon, auquel assistèrent seize cents convives. Le discours qu'il prononça en cette circonstance eut un grand retentissement.
La Révolution de février 1848 éleva Alcock au poste de procureur général près la Cour d'appel de Lyon ; le mois d'après, le département de la Loire l'envoya, le 1er sur 11, par 86,336 voix, siéger à l'Assemblée constituante. Membre du comité de législation, il approuva la politique du général Cavaignac, puis se rallia, après l'élection du 10 décembre, à celle de Louis-Napoléon. Il adopta, dans son ensemble, la Constitution républicaine de 1848, mais son vote fut acquis à presque toutes les propositions de la droite: Il se prononça :
- le 26 mai 1848, pour le bannissement de la famille d'Orléans;
- le 9 août, pour le rétablissement du cautionnement;
- le 2 septembre, pour le maintien de l'état de siège;
- le 25 septembre, pour l'impôt proportionnel;
- le 7 octobre, contre l'amendement Grévy;
- le 12 janvier 1849, pour la proposition Rateau ;
- le 21 mars, pour l'interdiction des clubs ;
- le 16 avril, pour le vote de 1,200,000 francs, en vue de l'expédition de Rome;
- le 2 mai et 26 mai, contre l'amnistie des transportés.
À l'expiration de son mandat, il accepta du Prince-président, 31 mai 1849, le poste de conseiller à la Cour de cassation, où il siégea pendant quatorze ans. Il était décoré de la Légion d'honneur depuis le 30 avril 1836, et avait appartenu au conseil général de la Loire qu'il présida assez longtemps.
Date de mise à jour : novembre 2013