Amédée, Antoine Bruys
1817 - 1878
Représentant du peuple aux Assemblées constituante et législative de 1848-49, né à Cluny (Saône-et-Loire), le 29 octobre 1817, mort à Saint-Pierre-le-Vieux (Saône-et-Loire), le 28 décembre 1878, il se fit recevoir avocat à Paris.
Républicain militant, il s'affilia aux sociétés secrètes, et fit à la monarchie de Louis-Philippe une guerre sans trêve. À deux reprises, en 1836 et en 1838, Bruys subit des condamnations pour sa participation aux complots démocratiques.
Il s'associa avec ardeur à la campagne des banquets réformistes, et, après la proclamation de la république, devint, le 23 avril 1848, par 67 178 voix (131 092 votants, 136 000 inscrits) représentant de Saône-et-Loire à l'Assemblée constituante. Il vota constamment avec la gauche :
- le 9 août 1848, contre le rétablissement du cautionnement ;
- le 26 août, contre les poursuites intentées à Louis Blanc et à Caussidière ;
- le 1er septembre, contre le rétablissement de la contrainte par corps ;
- le 18 septembre, pour l'abolition de la peine de mort ;
- le 7 octobre, pour l'amendement Grévy ;
- le 2 novembre, pour le droit au travail ;
- le 4 novembre, contre l'ensemble de la Constitution ;
- le 28 décembre, pour la suppression de l'impôt sur le sel ;
- le 12 janvier 1849, contre la proposition Rateau ;
- le 16 avril, contre l'expédition de Rome ;
- le 2 mai, pour l'amnistie des transportés, etc.
Réélu représentant de Saône-et-Loire à la Législative, le 3e sur 12, par 74 975 voix (109 200 votants, 152 441 inscrits), il fut du groupe la Montagne, signa la demande de mise en accusation contre Louis-Napoléon et ses ministres (il l'avait déjà signée une première fois à la Constituante, le 11 mai 1849), et se signala par la vivacité de son opposition à la politique de l'Elysée.
En toute occasion, il vota avec la minorité républicaine contre la droite monarchiste ; adversaire du coup d'Etat de 1851, il fut, après le Deux-décembre, expulsé du territoire français. Il se réfugia alors à Louvain, et ne rentra en France qu'à l'amnistie de 1859.