Victor Bousquet
1839 - 1890
Fils de Paulin Bousquet qui avait été député sous la Monarchie de Juillet et représentant en 1848, député de 1876 à 1859, né à Saint-Hippolyte (Gard), le 20 avril 1839, il étudia le droit à Paris, se fit recevoir docteur et s'inscrivit au barreau de Nîmes, dont il devint bâtonnier.
Connu pour ses opinions républicaines, il fut nommé par le gouvernement du 4 Septembre sous-préfet au Vigan, y resta en fonctions quelques semaines seulement, devint plus tard conseiller général du Gard pour le canton de Lassalle, et enfin, le 20 février 1876, fut élu député de la 2e circonscription de Nîmes, par 14,009 voix (21,336 votants, 26,513 inscrits), contre 7,216 à M. Portalès. (Aux élections de l'Assemblée nationale, le 8 février 1871, M. Bousquet avait échoué, avec 43,319 voix ; le dernier élu des conservateurs, M. Baragnon, avait obtenu 49,649 voix). Il siégea à l'union républicaine, vota avec la majorité : pour la nouvelle loi sur les maires, pour la loi sur la collation des grades, pour l'ordre du jour contre les menées ultramontaines, etc., et fut des 363.
Sa réélection fut combattue par le gouvernement du Seize-Mai qui lui opposa M. Portalès. Le candidat officiel obtint 7,438 voix ; mais M. Bousquet l'emporta avec 13,520 suffrages (21,020 votants, 26,550 inscrits). Il opina, comme précédemment, avec la gauche, suivit la politique de Gambetta, soutint le ministère Dufaure, et se prononça :
- 21 février 1879, pour le projet de loi d'amnistie partielle;
- 5 juin, pour l'invalidation de l'élection de Blanqui;
- 19 juin, pour le retour du Parlement à Paris;
- 16 mars 1880, pour l'ordre du jour Devès en faveur du gouvernement se déclarant prêt à appliquer les lois existantes aux congrégations non autorisées;
- 8 février 1881, pour le rétablissement du divorce.
Le 21 août 1881, M. Bousquet fut réélu par 13,191 voix (13,503 votants, 25,726 inscrits). Il appuya les ministères Gambetta et Ferry et approuva l'expédition du Tonkin; il vota contre l'amendement J. Roche sur l'élection du maire de Paris, contre le principe de l'élection de la magistrature, et pour l'expulsion des princes.
Aux élections d'octobre 1885, M. Bousquet fut le seul opportuniste du Gard qui réussit à être élu. Il arriva au second tour de scrutin (18 octobre), grâce à la concentration qui s'opéra entre tous les républicains, le 1er sur 6, avec 58,478 voix sur 110,923 votants et 133,886 inscrits. M. Bousquet s'est montré favorable aux ministères Rouvier et Tirard ; dans la dernière session, il a voté:
- pour le rétablissement du scrutin uninominal (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution (14 février),
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes (14 mars),
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse (2 avril),
- pour les poursuites contre le général Boulanger (4 avril).
M. Bousquet a annoncé, par une lettre rendue publique, son intention de n'être pas candidat aux élections de 1889.