Jean, Joseph, Marie, Edouard Comandré

1791 - 1863

Informations générales
  • Né le 5 décembre 1791 à Florac (Lozère - France)
  • Décédé le 21 août 1863 à Florac (Lozère - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Lozère
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant du peuple à l’Assemblée constituante de 1848, né à Florac (Lozère), le 5 décembre 1791, mort à Florac, le 21 août 1863, il était le fils d'un avocat au parlement de Paris, depuis, juge au tribunal civil de Florac jusqu'en l'an VIII.

Il étudia le droit et s'inscrivit au barreau de sa ville natale (1814). Ses opinions libérales lui attirèrent les poursuites du gouvernement de la Restauration. Pour avoir dit, dans les rangs de la garde nationale sous les armes, et sur interpellation du sous-préfet qui la passait en revue après les Cent-Jours, « qu'il n'y avait aucune puissance humaine qui pût lui faire crier : « Vive le Roi », fallut-il mourir », il fut arrêté au milieu de la nuit, conduit, la chaîne au cou, de Florac à Mende, entre 25 gendarmes, commandés par deux officiers, et traduit, sous « la Terreur blanche », devant une cour prévôtale sous l'imputation « d'avoir répandu de faux bruits, porté les esprits à la révolte et à l'éloignement des devoirs envers le Roi et son auguste famille. » Après deux mois de prévention, il comparut enfin devant la cour qui se déclara incompétente. Renvoyé devant la police correctionnelle pour « insultes au sous-préfet et provocations de ce magistrat en duel », il fut condamné, de ce chef à un mois de prison et à l'amende, fut rayé des cadres de la garde nationale, et suspendu de l'exercice de sa profession.

Membre de la Société Aide-toi, le ciel t'aidera, il se déclara en faveur de la République, salua avec joie la révolution de février 1848, devint chef de bataillon de la garde nationale de Florac, et fut élu, le 23 avril, représentant de la Lozère à l'Assemblée constituante, le 3e sur 4, par 9,615 voix (32,651 votants, 38,359 inscrits.) Il fit partie du comité des affaires étrangères, siégea parmi les modérés du parti démocratique, et vota avec eux:

- 9 août, contre le rétablissement du cautionnement ;
- 26 août, pour les poursuites contre Louis Blanc et contre les poursuites contre Caussidière ;
- 1er septembre, pour le rétablissement de la contrainte par corps;
- 18 septembre, pour l'abolition de la peine de mort;
- 7 octobre, contre l'amendement Grévy ;
- 2 novembre, contre le droit au travail, tout en proclamant le droit à l'assistance;
- 25 novembre, pour l'ordre du jour: « La général Cavaignac a bien mérité de la patrie ; »
- 27 décembre, pour la suppression de l'impôt du sel;
- 23 janvier 1849, contre la proposition Rateau;
- 21 mars, contre l'interdiction des clubs;
- 26 mai, pour la mise en liberté des transportés.

Le 31 janvier 1849, il s'était abstenu dans le scrutin sur le renvoi des accusés du 15 mai devant la Haute-Cour, « parce que, écrivit-il au Moniteur, un accusé (Quentin) se proposait d'invoquer son témoignage. »

Non réélu à l'Assemblée législative, M. Comandré refusa les compensations qui lui furent offertes dans les plus hautes fonctions de la magistrature, et reprit sa place au barreau de Florac dont il était le bâtonnier. Son frère, M. Emile Comandré, fut préfet du Doubs sous le gouvernement de Cavaignac, préfet de la Lozère en 1849 et, après l'élection de L.-N. Bonaparte, fut transféré d'office à la recette des finances de Morlaix, dont le titulaire venait le remplacer à Mende comme préfet.