Louis, Marie Perrée
1816 - 1851
Représentant du peuple en 1848, né à Paris le 13 mars 1816, mort à Paris le 16 janvier 1851, petit-fils de Pierre Nicolas Perrée-Duhamel qui fut député en 1789, il fit son droit à Paris, s'occupa de littérature et de journalisme, traduisit les Nuits d'Young, et, en 1840, engagea une partie de sa fortune dans le journal le Siècle, dont il devint le directeur gérant.
Ce fut à l'indiscrétion calculée du Siècle, lors de l'affaire Dupoty, que les journaux durent l'interdiction de reproduire le compte rendu des séances de la cour des pairs. Le 19 janvier 1842, M. Perrée fut condamné, par cette même cour, à un mois de prison et dix mille francs d'amende pour délit de presse.
A la révolution de février, capitaine dans la 3e légion de la garde nationale, il dégagea le général Bedeau qui avait été cerné par le peuple. Maire du 3e arrondissement de Paris, il fut élu, le 23 avril 1848, représentant de la Manche à l'Assemblée constituante, le 14e sur 15, par 49,770 voix. Il fit partie du comité des finances, chercha aux journées de juin à arrêter l'effusion du sang, et vota:
- pour le bannissement de la famille d'Orléans,
- pour les poursuites contre L. Blanc, mais contre celles qui visaient Caussidière,
- pour l'abolition de la peine de mort,
- contre l'impôt progressif,
- contre l'incompatibilité des fonctions,
- contre la sanction de la Constitution par le peuple,
- pour l'ensemble de la Constitution,
- contre l'interdiction des clubs,
- pour l'expédition de Rome.
Le 3 février 1849, il dénonça à l'Assemblée un bulletin non signé, adressé aux préfets sous le couvert du ministre de l'Intérieur, et encourageant le pétitionnement pour la dissolution de l'Assemblée; l'ordre du jour motivé qu'il déposa à ce propos fut voté par 407 voix contre 387. Il s'était tenu sur la réserve vis-à-vis de la politique de l'Elysée. Il ne fut pas réélu à la Législative et mourut peu de temps après.