Abderrahmane Ben El Hadj Bouthiba

1909 -

Informations générales
  • Né le 28 janvier 1909 à Alger (Algérie)
  • Décédé à une date inconnue

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 28 janvier 1909 à Alger (Algérie).

Membre de la première Assemblée nationale Constituante (Alger)

Abderrahmane Bouthiba est né à Alger le 28 janvier 1909, où il était fils du bachaga Hadj Benyamina Bouthiba et de son épouse, Goucem Chérif Zahar : « il est, rappellera-t-il, issu d'une famille dont le nom a été, au cours de l'histoire algérienne française, un symbole de fidélité et d'abnégation... ». Après des études secondaires poursuivies au lycée d'Alger, il exerce, dans son pays natal, la profession de propriétaire agriculteur dans son important domaine de Lard El Beïda près d'Orléansville, sur le Chélif.

Abderrahmane Bouthiba est cependant très tôt tourné vers la vie publique, devenant successivement vice-président de la Maison du colon à Orléansville (1930), vice-président de la Chambre d'agriculture d'Alger (1934), et membre du Conseil privé du Gouverneur général de l'Algérie (1935). En 1941, il est élu conseiller général de Ténès (sur la côte au nord d'Orléansville). Abderrahmane Bouthiba est également membre du Conseil permanent de l'économie du guerre (1943), président de l'Office du blé algérien, administrateur de la Caisse centrale de réassurance agricole, administrateur de la Banque de l'Algérie et du Crédit central agricole, président de la Commission nationale des blés durs et membre du Conseil supérieur du commerce extérieur. C'est lui qui est à l'origine de la création et de la mise en valeur du périmètre irrigable de la plaine du Chélif.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Algérie traverse une crise très grave, marquée par les révoltes et les massacres des 1er et 8 mai 1945. Abderrahmane Bouthiba figure en seconde position de la « liste d'union et de progrès social » conduite par Abderlouahab Bachir, devant le deuxième collège (musulmans non-citoyens) du département d'Alger, aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée nationale Constituante. La liste rassemble 136 109 voix sur 235 829 suffrages exprimés pour 460 826 inscrits et emporte deux des trois sièges à pourvoir.

Nommé membre de la Commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales, et de celle de l'agriculture et du ravitaillement, le nouveau député se révèle bientôt très actif, déposant notamment deux propositions de résolution, relatives à la situation de l'agriculture algérienne et à la politique de l'eau en Algérie. Il intervient en outre à plusieurs reprises dans les débats, sur les questions relatives à l'Algérie, et prend notamment part à la discussion des interpellations sur la situation économique de l'Algérie.

Le 29 décembre 1945, Abderrahmane Bouthiba pousse « un cri d'alarme sur la situation vestimentaire qui existe actuellement en Algérie. Il y a des gens nus qui ne peuvent pas sortir de chez eux, même pour travailler (...). Je (...), demande l'égalité des répartitions pour tous les Algériens, sans distinction de race ou de religion... » Il intervient également sur la situation des forêts, et le fait que, dans les montagnes algériennes, « certains gardes-forestiers se conduisent en véritables potentats ».

Le voyage du ministre de l'Intérieur, Le Troquer, en Algérie (14-19 février 1946) est suivi d'un débat parlementaire sur les mesures d'amnistie à prendre après la crise de mai 1945. Le 28 mai, Abderrahmane Bouthiba intervient sur ce problème : « (...) J'ai dû moi-même intervenir auprès de M. le Gouverneur général (...) pour lui signaler les traitements intolérables infligés aux internés et déportés politiques. J'ai fait appel à ses sentiments de justice et d'humanité, en même temps qu'à sa connaissance des choses de l'Islam, pour (...) mettre un terme à des procédés voulus par des subalternes moralement inférieurs à leur mission, et ignorants du préjudice qu'ils causent au nom français... » Et de conclure, après avoir rappelé que les jugements du tribunal militaire de Blidah à l'encontre d'« enfants de moins de vingt ans [ont] fait un mal inouï au respect dû à la justice française », en demandant une amnistie politique générale.

Abderrahmane Bouthiba vote la nationalisation du crédit (2 décembre 1945) et des assurances (24 avril 1946) et ne prend pas part au vote sur la Constitution (19 avril 1946).

Il ne se présente pas aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée nationale Constituante, ni aux élections législatives qui suivent, en 1946 et 1951.

Marié avec Djamila Chérif Zahar, Abderrahmane Bouthiba est père de cinq enfants. II est titulaire de nombreuses distinctions honorifiques : officier de la Légion d'Honneur et commandeur du Mérite agricole, chevalier de l'Economie nationale, grand-officier du Nicham-Iftikhar, et enfin, commandeur du Ouissam alaouite.