Auxonne, Marie, Théodose Thiard de Bissy
1772 - 1852
- Informations générales
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- Né le 3 mai 1772 à Paris ( - Généralité de Paris - France)
- Décédé le 28 juin 1852 à Paris (Seine - France)
1772 - 1852
Représentant aux Cent-Jours, député de 1820 à 1834, de 1837 à 1848, représentant en 1848, né au château des Tuileries, à Paris (Généralité de Paris, France), le 3 mai 1772, mort à Paris (Seine) le 28 juin 1852, il était fils de Claude VIII de Thiard, chevalier, comte de Bissy, baron d'Anthume et de Vauvry, seigneur de Pierre, Fretterans, Dampierre, la Chapelle-Saint-Sauveur, Saint-Didier Savianges, Charnez et Bragny-sur-Saône, lieutenant-général des armées du roi, gouverneur des ville et château d'Auxonne, gouverneur du Palais-Royal, des Tuileries à Paris, l'un des quarante de l'Académie française, et de dame Thérèse Tessier.
À 16 ans, Auxonne-Marie-Théodose était sous-lieutenant au régiment du roi-infanterie; il fut quelque peu compromis dans les mouvements qui précédèrent la révolte de la garnison de Nancy (1790), émigra à l'armée de Condé (1791), et y servit jusqu'en 1799, en qualité de lieutenant de grenadiers, de hussards et de dragons.
Rentré en France sous le Consulat, il renonça à ses titres de noblesse, fut nommé (1802) membre du conseil général de Saône-et-Loire, puis président du canton de Pierre (1803), et fut élu, la même année, candidat au Corps législatif par le collège électoral de Chalon-sur-Saône; il ne fut pas d'ailleurs choisi par le Sénat pour y siéger.
L'empereur l'attacha à sa personne comme chambellan, quand il alla se faire couronner roi d'Italie à Milan, et l'envoya (1805) comme ministre plénipotentiaire près la cour de Bade. M. de Thiard y conclut (18 fructidor an XIII) le premier traité d'alliance offensive et défensive signé par la France avec une puissance étrangère depuis la Révolution. En récompense de ce succès, Napoléon le nomma successivement capitaine, chef d'escadrons, major de chasseurs à cheval de la garde, et l'emmena comme aide-de-camp dans ses campagnes de 1805, 1806 et 1807.
Ministre plénipotentiaire à la cour de Saxe, M. de Thiard refusa, au retour de cette mission, le poste de premier ministre de la garde-robe, puis celui de ministre à Florence, et, préférant rester dans l'armée, fut attaché comme aide-de-camp près du général de Lauriston, qui commandait à Raguse (mai 1806). Dans la lettre d'introduction, l'empereur disait au général : « Je vous recommande M. Thiard : il a de la finesse, de l'esprit, et il peut vous servir dans toutes les opérations non seulement militaires, mais même diplomatiques. »
Après le siège de Raguse, M. de Thiard rejoignit l'empereur à Iéna, fut nommé (23 octobre 1806) gouverneur de la ville de Dresde, des cercles de Minie et des haute et basse Lusace, et commandant des troupes bavaroises et wurtembergeoises. Il parvint à attacher les Saxons à la cause de la France; mais en 1807, « un épanchement de franchise dans sa correspondance, dit un biographe, lui valut la disgrâce du maître. » Il donna sa démission de tous ses emplois, et, après une scène très vive avec l'empereur, fut envoyé aux arrêts dans ses propriétés de Vauvry (Saône-et-Loire).
Le roi de Saxe obtint, à la fin de 1809, la levée de cette mesure, mais M. de Thiard vécut dans la retraite jusqu'en 1814. Un décret de la régente Marie-Louise (28 janvier 1814) le nomma lieutenant dans la 1re légion de la garde nationale de Paris. Il se battit à l'affaire de Mousseau, et passa adjudant-commandant dans l'état-major du général Dessoles, commandant en chef de la garde nationale.
Louis XVIII, auprès de qui il avait des proches parents, les ducs de Fitz-James, de Maillé, de la Châtre, le nomma maréchal de camp, chevalier de Saint-Louis, officier puis commandeur de la Légion d'honneur, et lui confia un commandement dans la 1re division militaire à Paris; mais le libéralisme de M. de Thiard rendit ces faveurs éphémères : il fut mis en disponibilité le 25 janvier 1815.
À la nouvelle du débarquement de Napoléon, le gouvernement royal le mit à la tête du département de l'Aisne, poste qu'il refusa même devant les instances personnelles du duc de Berry ; le 14 mai 1815, il fut élu représentant du grand collège de Saône-et-Loire à la Chambre des Cent-Jours, par 53 voix (97 votants, 266 inscrits) : il y fut, dit un biographe, « inaccessible à toute espèce de séductions ». Le 22 août 1815, il échoua, au même grand collège, avec 53 voix sur 197 votants.
Impliqué dans l'affaire de Didier à Grenoble (1816), il se remit lui-même entre les mains de l'autorité, fut enfermé à l'Abbaye, et relâché au bout de six mois, sans avoir été interrogé, avec ordre de n'habiter ni Paris ni son département. Le général refusa d'accéder à ces conditions et fut laissé en liberté.
Candidat constitutionnel à Paris, aux élections législatives en 1817, il ne fut pas élu, et rentra au parlement, le 4 novembre 1820, comme député du 2e arrondissement électoral de Saône-et-Loire (Chalon-sur-Saône), avec 459 voix sur 629 votants et 714 inscrits, contre 97 à M. Burignot de Varennes, ancien constituant, et 67 au général Poncet. Il siégea dans l'opposition libérale, défendit (1821) la cause de l’instruction populaire (il faisait partie de la société pour l'instruction élémentaire fondée à Paris en 1815), affirma ses opinions libérales dans la discussion de la loi sur la presse (18 février 1822), parla sur les budgets, sur la suppression des jeux, de la loterie, de l'impôt des portes et fenêtres, de l'impôt du sel.
Il fut réélu, le 25 février 1824, par 306 voix (580 votants, 621 inscrits), contre 271 à M. Carrelet de Loisy. Il s'éleva contre la loi du milliard des émigrés, bien qu'il lui revint à lui 400 000 francs de ce chef.
Il fut successivement réélu :
- le 17 novembre 1827, par 310 voix (439 votants, 501 inscrits) contre 104 au général Brunet ;
- et, le 23 juin 1830, par 354 voix (477 votants, 542 inscrits) contre 109 à M. Bernard de Sassenay.
Il avait voté l'Adresse des 221 contre le ministère Polignac.
Se trouvant en Bourgogne lors de la promulgation des Ordonnances du 25 juillet, il organisa à la hâte la garde nationale de Pierre, vint à Paris acclamer le nouveau régime, mais, déçu bientôt dans ses espérances libérales, refusa la pairie et se rejeta dans l'opposition.
Réélu, le 5 juillet 1831 :
1° à Chalon-ville, par 236 voix (360 votants, 402 inscrits), contre 87 à M. Petiot-Groffier, et 32 à M. Hennequin,
2° à Chalon-arrondissement, par 236 voix (393 votants, 454 inscrits), contre 147 à M. Lerouge, président du tribunal, il opta pour Chalon-ville, s'assit à l'extrême-gauche, signa le compte-rendu de 1832, et parla en faveur de la Pologne.
Les élections du 21 juin 1834 ne lui furent pas favorables : il échoua à la fois dans les 3e et 4e collèges de Saône-et-Loire, à Chalon-ville avec 149 voix, contre 158 à l'élu, M. Petiot-Groffier, à Chalon-arrondissement avec 164 voix, contre 192 à l'élu, M. Lerouge; mais il regagna son siège de député à l'élection partielle du 18 mars 1837, motivée, dans le 5e collège des Côtes-du-Nord (Lannion) par la démission de M. Le Provost, avec 151 voix, sur 273 votants, et fut ensuite réélu aux élections générales du 4 novembre suivant :
1° dans le 4e collège de Saône-et-Loire (Chalon-arrondissement), par 221 voix (432 votants, 547 inscrits), contre 203 au député sortant, M. Lerouge ;
2° à Lannion, par 156 voix sur 285 votants et 362 inscrits; le même jour il échoua à Chalon-ville avec 166 voix, contre 194 au député sortant réélu, M. Petiot-Groffier.
Il opta pour Lannion, et vit son mandat renouvelé :
- le 2 mars 1839, à Lannion, par 164 voix sur 302 votants ;
- le 9 juillet 1842, par 216 voix sur 341 votants et 381 inscrits, contre 109 à M. Ozon ;
- le même jour, à Chalon-ville, par 206 voix (402 votants, 459 inscrits), contre 193 voix à M. Burignot de Varennes (il opta pour Lannion) ;
- le 1er août 1846, à Lannion, par 196 voix (384 votants, 441 inscrits), contre 173 à M. de Carcaradec, et à Chalon-arrondissement par 344 voix, sur 604 votants et 696 inscrits, contre 236 au général Brunet-Denon : il opta cette fois pour Chalon-arrondissement.
En 1842, la ville de Chalon avait donné son nom à l'une de ses rues.
Durant ces législatures successives, il continua de siéger à l'extrême-gauche, vota :
- contre la dotation du duc de Nemours,
- contre l'indemnité Pritchard,
- contre le ministère Guizot,
- et pour la réforme électorale.
Le 23 avril 1848, les républicains de Saône-et-Loire l'élurent représentant à l'Assemblée constituante, le 5e sur 14, par 120 779 voix (131 092 votants, 13 000 inscrits).
Il ne siégea pas à l'Assemblée, ayant accepté (4 mars précédent) les fonctions de ministre plénipotentiaire à Berne, dont il se démit le 8 avril 1849 ; il échoua, le 13 mai suivant, comme candidat à l'Assemblée législative dans Saône-et-Loire, avec 13 961 voix sur 109 200 votants. Cet échec mit fin à sa carrière politique.
Commandeur de la Légion d'honneur.
Il avait composé des Mémoires politiques ; mais par testament il en a ordonné la destruction.