Adolphe d'Angeville
1796 - 1856
- Informations générales
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- Né le 20 mai 1796 à Lompnes (Ain - France)
- Décédé le 16 mai 1856 à Lompnes (Ain - France)
1796 - 1856
Député de l'Ain sous Louis-Philippe, né à Lompnes (Ain), le 20 mai 1796, mort à Lompnes, le 16 mai 1856. Entré dans la marine dès 1811, à l'âge de 15 ans, il la quitta volontairement en 1821 avec le grade de lieutenant de vaisseau. Il avait, dans cet espace de 10 années, fait deux campagnes aux Indes orientales, l'une à Pondichéry, pour prendre possession des établissements que la France y possède, l'autre aux îles Philippines et sur les côtes de Cochinchine.
Retiré à la campagne où il était né, le comte d'Angeville s'adonna surtout à l'agriculture et prit une grande part à la propagation, dans le département de l'Ain, des prairies artificielles; en même temps, il se déclarait contre la politique du ministère Villèle, et faisait la guerre aux congrégations.
Il fut, en 1830, un des plus chauds partisans de la Révolution de Juillet et du gouvernement de Louis-Philippe. A la fin de 1832, il inclina vers le parti de la résistance, et c'est comme candidat conservateur qu'il l'emporta, aux élections législatives de 1834, dans l'arrondissement de Belley, sur le célèbre Cormenin. Il siégea au centre, et soutint constamment les ministres dans les débats politiques; par contre, il témoigna d'une certaine indépendance de vues dans les questions administratives.
Réélu à la presque unanimité des votants (142 voix sur 145) par le 4e collège de l'Ain, le 4 novembre 1837, puis le 2 mars 1839, il combattit assez vivement divers projets de travaux publics, du ressort des Ponts et Chaussées. Sa parole rude et incisive fit même plus d'une fois sensation à la Chambre des députés. C'est ainsi que dans la séance du 9 juillet 1839, il s'écria à la tribune: « M. le sous-secrétaire d'Etat n'est pas franc dans ses déclarations aux Chambres! Je dirai même que quelquefois il veut les tromper... »
Interrompu à ces paroles, il reprit: « Eh bien, je retire mon mot, si vous le voulez, et je dirai pour être parlementaire, qu'au ministère on enlève les pièces des dossiers quand elles gênent, ou, si vous préférez, qu'on oublie de les mettre ; enfin que par des soustractions frauduleuses qui privent les députés des renseignements dont ils ont besoin, on fait passer telle ou telle loi que l'on a en vue et qui est contraire aux vrais intérêts du pays. »
Très attaché, d'ailleurs, à la personne du roi Louis-Philippe, le comte d'Angeville vota la dotation demandée pour le duc de Nemours et fit partie de la majorité qui approuva les actes du ministère Molé. La Biographie des Hommes du jour, par Germain Sarrut et B. Saint-Elme, s'exprimait ainsi sur son compte: « M. d'Angeville a ses travers, c'est un esprit fort disparate et de la famille de ceux auxquels on donne le titre d'original. C'est un mélange du noble et du roturier, de l'homme léger et de l'esprit appliqué, du royaliste et du démocrate. Nous ne répéterons pas ce que nous avons ouï dire, que M. d'Angeville va à la cour en souliers ferrés, comme l'honorable et lourd M. Dupin. Nous ne saurions concilier un fait aussi grotesque avec la passion bien connue du député de Belley pour la danse. La France n'a pas un représentant plus fervent du culte de Terpsichore, que celui qu'envoient à Paris les montagnes de l'Ain. »
Le comte d'Angeville fut encore réélu membre de la Chambre des députés, le 9 juillet 1842, par 85 voix contre 40 données à M. Ferrand, sur 130 votants et 192 inscrits, et le 1er août 1846, par 121 voix sur 211 votants et 226 inscrits, contre MM. Camille Garin (31 v.) et Humbert Ferrand (24). La Révolution de Février le rendit à la vie privée. Il avait publié en 1836, une statistique de la population française, qui fut l'objet d'un rapport flatteur à l'Académie des sciences.