Bertrand Clauzel
1772 - 1842
- Informations générales
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- Né le 12 décembre 1772 à Mirepoix ( - Généralité de Toulouse - France)
- Décédé le 21 avril 1842 à Cintegabelle (Haute-Garonne - France)
1772 - 1842
Pair des Cent-Jours et député de 1829 à 1842, né à Mirepoix (Généralité de Toulouse, France), le 12 décembre 1772, mort à Cintegabelle (Haute-Garonne), le 21 avril 1842, neveu du conventionnel Jean-Baptiste Clauzel (Voy. ce nom), il suivit la carrière des armes, et, était, en 1791, sous lieutenant au régiment royal-vaisseaux.
Il donna sa démission (septembre 1792), pour entrer comme capitaine dans le bataillon des volontaires des Pyrénées, passa chef de bataillon, adjudant général (5 avril 1794), chef de brigade (13 juin 1795), et, après la paix signée avec l'Espagne, fut attaché au général Pérignon nommé ambassadeur à Madrid (décembre suivant).
En mars 1798, il était à l'armée d'Angleterre chef d'état-major du général Grouchy, qu'il suivit en Italie quelques mois après. Chargé d'obtenir du roi de Sardaigne, Charles-Emmanuel IV, la remise de ses places fortes et du commandement de son armée, il s'acquitta si habilement de cette délicate mission, que le roi lui fit cadeau du tableau de Gérard Dow, la Femme hydropique. Clauzel s'empressa de l'offrir au musée du Louvre (lettre du 12 décembre 1798).
Général de brigade (5 février 1799), il se distingua à la bataille de Novi en dégageant l'aile gauche de l'armée fortement menacée; le gouvernement consulaire le mit en disponibilité (1er juillet 1801), puis l'envoya, quatre mois après, à Saint-Domingue, où il prit d'assaut le fort Dauphin, et fut nommé gouverneur du Cap, et général de division (18 décembre 1802). En désaccord avec le général en chef Rochambeau, il revint en France, et ne fut appelé qu'en novembre 1805 à un commandement à l'armée du Nord.
Mis encore en disponibilité (22 juillet 1806), il fut envoyé (septembre) à l'armée d'Italie, comme commandant des dépôts de l'armée de Naples, passa à l'armée de Dalmatie (mars 1808), commanda le 11e corps de l'armée d'Allemagne (juillet 1809), et fut mis à la tête du 8e corps de l'armée d'Espagne (décembre 1809), où il se battit vaillamment à Astorga et à Sobral. Le 11 juin 1810, il fut créé baron de l'Empire. Appelé, sur le champ de bataille des Arapiles (23 juillet 1812), à prendre le commandement en chef en remplacement de Marmont grièvement blessé, il sauva l'armée, et changea une déroute imminente en une savante retraite. Plusieurs fois blessé dans cette campagne, il obtint un congé, puis exerça (18 janvier 1813) le commandement en chef de l'armée du Nord en Espagne jusqu'à la défaite de Vittoria.
La Restauration le nomma inspecteur général d'infanterie, chevalier de Saint-Louis (1er juin 1814), et grand-croix de la Légion d'honneur (14 février 1815). Au retour de l'île d'Elbe, l'empereur le mit à la tête du corps d'observation des Pyrénées-Occidentales (23 avril 1815) et l'appela à la Chambre des pairs (2 juin). Ayant étouffé le mouvement insurrectionnel tenté à Bordeaux par la duchesse d'Angoulême, et refusé d'arborer le drapeau blanc, il fut, à la seconde Restauration, en butte aux vengeances royalistes, et condamné à mort, le 11 septembre 1816, par le 2e conseil de guerre de la 1re division militaire. Il réussit à s'embarquer pour l'Amérique, et, rentré en France à l'amnistie du 20 juillet 1820, se retira dans sa terre de Scourieux, près de Toulouse, où il s'occupa d'agriculture.
Le 26 mars 1829, à l'instigation d'un ancien sous-officier de l'armée d'Espagne, à qui il avait sauvé la vie à la bataille des Arapiles, et qui était devenu un électeur influent de l'arrondissement de Réthel, le général Clauzel fut élu député par le collège de département des Ardennes avec 106 voix sur 193 votants et 250 inscrits, contre le comte de Jaubert, 53 voix. Il siégea dans les rangs de l'opposition, parmi les 221, et fut réélu, le 12 juillet 1830, dans le 2e arrondissement électoral des Ardennes (Réthel) par 174 voix sur 233 votants et 282 inscrits, contre le comte de Jaubert, 58 voix.
Moins de deux mois après, le gouvernement de juillet l'appelait au commandement de l'armée d'Afrique; cette nomination l'obligea à se représenter devant ses électeurs, qui lui renouvelèrent son mandat, le 21 octobre 1830, par 201 voix sur 212 votants et 289 inscrits. Un ministère ombrageux lui suscita des difficultés en Algérie, et le remplaça, en octobre, par le général Berthezène; le grade de maréchal lui fut accordé, le 30 juillet 1831, comme une compensation ; il venait d'être réélu, le 5 juillet, député de Réthel, par 244 voix sur 287 votants et 331 inscrits, contre M. Savoye, maire de Réthel, 34 voix ; il dut se représenter, après sa promotion au maréchalat, et fut réélu, le 1er septembre, par 226 voix sur 234 votants et 334 inscrits.
Les élections du 21 juin 1834 le maintinrent à la Chambre, pour le même arrondissement, par 170 voix sur 269 votants et 332 inscrits, contre 83 voix à M. Lavocat; le même jour, il était également élu dans le 1er collège électoral de l'Ariège (Pamiers) par 171 voix sur 284 votants et 346 inscrits contre M. de Saintenac, 110 voix. Il opta pour Rethel, et fut de nouveau appelé au commandement de l'Algérie (8 juillet 1835). L'échec de l'expédition de Constantine qui lui fut attribué, alors que le ministère n'avait mis à sa disposition que des ressources militaires insuffisantes, le fit rappeler en France (mars 1837), où on le laissa sans commandement.
Entretemps, sa nomination en Algérie l'avait soumis à réélection. Le collège électoral de Rethel s'assembla le 26 août; il y réunit 157 voix sur 243 suffrages exprimés et 335 votants.
Il continua de siéger à la Chambre des Députés, élu, le 4 novembre 1837, pour le collège de Réthel, avec 149 voix sur 253 votants et 365 inscrits, et réélu encore le 2 mars 1839. Il mourut d'une attaque d'apoplexie, dans le cours de cette dernière législature, au milieu des soucis d'une situation de fortune très obérée.
Date de mise à jour: octobre 2017