Jean, Joseph Méallet de Fargues

1777 - 1818

Informations générales
  • Né le 12 mars 1777 à Vodables ( - Généralité de Riom France)
  • Décédé le 21 avril 1818 à Lyon (Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
Ire législature
Mandat
Du 22 août 1815 au 5 septembre 1816
Département
Rhône
Groupe
Minorité gouvernementale
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 4 octobre 1816 au 26 mars 1817
Département
Rhône
Groupe
Minorité gouvernementale
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 21 septembre 1817 au 21 avril 1818
Département
Rhône
Groupe
Minorité gouvernementale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1815 à 1818, né à Vodables (Généralité de Riom) le 12 mars 1777, mort à Lyon (Rhône) le 21 avril 1818, il était d'une ancienne famille noble de l'Auvergne. Il émigra avec son père en 1791, fit campagne dans l'armée de Condé jusqu'en 1801, et, ayant épousé à Munich la petite-fille du baron Fay de Santhonay, ancien prévôt des marchands à Lyon, il s'établit dans cette ville lors de son retour en France.

Administrateur des hôpitaux, adjudant-major des gardes nationales lyonnaises en 1813, il se montra, l'année d'après, tout dévoué aux Bourbons, et servit d'intermédiaire entre le comte d'Albon, maire de Lyon, et le frère de Louis XVIII. M. de Fargues devint colonel de la cavalerie de la garde nationale, puis fut appelé par le roi aux fonctions de maire de Lyon. Le 7 mars 1815, il répondit aux premiers bruits du débarquement de Bonaparte par une proclamation où l'on remarquait ce passage :

« Aveugle instrument des ennemis de la France, quel est son espoir ? A-t-il pu croire que son apparition sur un territoire devenu pour lui à jamais une terre étrangère, suffirait pour troubler cette harmonie, cette paix, cette heureuse tranquillité, dont la France, depuis sa retraite, goûtait le charme sous l'égide d'un gouvernement paternel et légitime ? »

Il n'en fut pas moins, lors de l'entrée de Napoléon dans la ville, le trouver à l'archevêché, où l'empereur était descendu, et, après avoir été confirmé dans son titre de premier magistrat municipal, il publia, dès le samedi, 11 mars, une nouvelle proclamation singulièrement différente de la première :

« Napoléon, disait M. de Fargues, revient dans cette cité, dont il effaça les ruines, dont il releva les édifices, dont il protégea le commerce et les arts ; il y retrouve à chaque pas des monuments de sa munificence. Sur les champs de bataille comme dans ses palais, toujours il veille sur vos intérêts les plus chers : toujours vos manufactures obtinrent des marques de sa généreuse sollicitude. Habitants de Lyon, vous revoyez, dans Napoléon, celui qui vint arracher, en l'an VIII, notre belle patrie aux horreurs de l'anarchie qui la dévorait ; qui, conduisant toujours nos phalanges à la victoire, éleva au plus haut degré la gloire des armes et du nom français ; qui, joignant au titre de grand capitaine celui de législateur, donna à la France ces lois bienfaisantes et salutaires dont chaque jour elle apprécie les avantages. »

Son adhésion subite à Napoléon n'empêchait pas, toutefois, le comte de Fargues d'entretenir avec le duc d'Angoulême une correspondance qui dura jusqu'à la capitulation du Pont-Saint-Esprit.

Remplacé à la fin d'avril par M. Jars, il conspira pour le rétablissement du gouvernement royal, s'entendit avec M. de Chabrol, reprit ses fonctions de maire après Waterloo, et fit disparaître tous les signes du régime impérial

Le 22 août 1815, M. de Fargues fut élu député par le collège de département du Rhône avec 117 voix sur 183 votants et 228 inscrits. Il vota avec la majorité.

Il fut réélu, le 4 octobre 1816, par 123 voix sur 174 votants et 223 inscrits ; comme il n'avait pas quarante ans révolus, il dut attendre cet âge pour se présenter à la Chambre. M. de Fargues se rangea du côté de la minorité de la Chambre nouvelle et vota contre le ministère Decazes. Au cours de la discussion du budget, il demanda pour Lyon, « dans l'intérêt des manufactures, » une réduction de l'impôt sur les huiles d'olive.

Maire de Lyon au moment des troubles qui éclatèrent, il participa avec le général Canuel (V. ce nom) à la répression sanglante qui s'ensuivit. Aussi son nom se trouva-t-il mêlé aux débats et aux procès relatifs à cette affaire. Il tenta de se disculper, personnellement, dans une brochure intitulée : La vérité sur les événements de Lyon, ou Réponse au Mémoire de M. le colonel Fabvier (Lyon, 1817).

Le comte de Fargues ne fut pas compris dans les destitutions que prononça, au nom du roi, le maréchal Marmont, et il mourut maire de Lyon en 1818.

Il avait été réélu député le 21 septembre 1817, par 676 voix sur 1 311 votants et 1 736 inscrits.

Chevalier de la Légion d'honneur.