Louis, Toussaint de La Moussaye
1778 - 1854
- Informations générales
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- Né le 15 novembre 1778 à Rennes ( - Généralité de Bretagne - France)
- Décédé le 29 mars 1854 à Paris (Seine - France)
1778 - 1854
Député de 1820 à 1830 et pair de France, né à Rennes (Généralité de Bretagne, France) le 15 novembre 1778, mort à Paris (Seine) le 29 mars 1854, « fils de haut et puissant messire Victor-François-Gervais de la Moussaye, chevalier seigneur de la Chesnaye du Pontgamp, etc., et de haute et puissante dame Sainte-Louise des Cognets, dame de la Moussaye », il émigra avec son père et son frère, servit, en 1794, dans le régiment de Jersey, et prit part à l'expédition de Quiberon, où son frère fut tué. Ayant pu échapper au massacre, il obtint un brevet de lieutenant dans l'artillerie anglaise.
Rentré en France à l'époque du Consulat, il fut autorisé, en 1806, à se rendre à la grande armée, où il figura dans l'état-major du 9e corps, comme officier-adjoint, et assista à la campagne de Prusse et à celle de Pologne.
Mais, à la paix de Tilsitt, au lieu du grade qu'il désirait, il se vit nommer, le 12 février 1809, auditeur au conseil d'Etat, et fut ensuite successivement intendant de la Haute-Autriche le 14 juillet 1809, intendant du cercle de Villach, en Illyrie, le 15 octobre de la même année, intendant de la Carniole le 27 juin 1811, et consul général à Dantzig le 15 mars 1812. Cette dernière fonction avait aux yeux de l'empereur la plus grande importance, car, la guerre avec la Russie étant décidée, M. de la Moussaye devait observer le nord de l'Europe et spécialement les peuples riverains de la Baltique. Au moment de la retraite de Moscou, de la Moussaye fut appelé au grand quartier impérial pour recevoir de nouveaux ordres. Etant allé conférer avec M. de Saint-Marsan, à Berlin, il ne put rentrer à Dantzig déjà cerné par les troupes russes.
Il retourna alors à la grande armée, fit la campagne de Saxe, et rentra en France à la fin de 1813. Le 5 janvier 1814, il fut nommé préfet du Léman.
La Restauration le fit secrétaire d'ambassade à Saint-Pétersbourg; il y resta comme chargé d'affaire pendant les Cent-Jours et, après Waterloo, jusqu'au retour du czar dans sa capitale. Il obtint alors un congé, accompagna le duc de Richelieu en Hanovre, et devint ministre plénipotentiaire à Stuttgart en 1817, et à Munich en 1821.
Nommé président du collège électoral des Côtes du Nord le 13 octobre 1820, il fut élu, le 4 novembre suivant, député du 2e arrondissement des Côtes-du-Nord (Dinan) par 118 voix (179 votants, 188 inscrits), contre 58 voix à M. Ch. Néel, ancien député. Réélu ensuite, le 25 février 1824, par 112 voix (157 votants, 171 inscrits), contre 42 à M. Le Restif des Molons, et, le 24 novembre 1827, par le grand collège du même département avec 117 voix (173 votants, 205 inscrits), il prit place parmi les ministériels, et monta rarement à la tribune.
Il fut nommé, en 1827, ambassadeur près le roi des Pays-Bas avec résidence alternative à la Haye et à Bruxelles. Il était dans cette dernière ville, quand, dans la nuit du 25 au 26 août 1830, au sortir d'une représentation de la Muette de Portici, les habitants se soulevèrent et déployèrent le drapeau du Brabant. M. de la Moussaye s'efforça de protéger le prince d'Orange, refusa de laisser arborer à l'hôtel de ville les couleurs françaises et s'opposa également à la proclamation de la réunion de la Belgique à la France. L'opinion publique protesta à Paris contre ces scrupules diplomatiques; M. de la Moussaye fut rappelé et ne reçut à son arrivée que les félicitations de l'ambassadeur d'Angleterre.
Quelques années après, le gouvernement l'éleva à la pairie, le 11 septembre 1835; il siégea obscurément à la Chambre haute jusqu'en 1848.