Léo, Pierre, Joseph, Bouyssou
1872 - 1935
Né le 2 décembre 1872 à Montpezat-d'Agenais (Lot-et-Garonne), mort le 16 novembre 1935 à Paris.
Député des Landes de 1906 à 1935. Sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts du 21 au 25 février 1930.
Léo Bouyssou fit d'abord carrière dans l'enseignement. Ayant débuté comme professeur d'Ecole normale, il fut nommé inspecteur de l'enseignement primaire à Mirande, puis, en 1902 à Saint-Sever dans les Landes où il devait se fixer.
Elu peu de temps après, maire de Mano, petit village Landais, il mena une action politique qui déplut au député de l'arrondissement François Jumel, avec lequel il entra en conflit. Celui-ci réussit à le faire déplacer pour l'obliger à se démettre de son mandat municipal. Léo Bouyssou préféra conserver sa mairie et abandonner l'enseignement pour se présenter aux élections législatives les plus proches, contre son oppresseur. Il le battit au deuxième tour de scrutin des élections générales des 6 et 20 mai 1906 par 7.157 voix contre 5.836. Il allait conserver ce mandat pendant 29 années consécutives, soit jusqu'à sa mort.
Inscrit au groupe radical-socialiste, il entra à la Commission de l'enseignement et à celle des économies. Son activité fut intense, et principalement orientée vers les devoirs de la vie rurale. Parmi ses nombreuses interventions, on peut retenir celles concernant : la défense des Landes contre les incendies, le prix du permis de chasse dans les forêts domaniales des Landes, les locations de chasses dans les forêts landaises, l'achèvement de la digue de Mimizan (1907) ; les assurances mutuelles agricoles, la création d'un permis de chasse d'une durée de 24 heures (1908) ; la démission d'instituteurs membres du conseil départemental des Landes (1909) ; la suppression des primes à la gendarmerie, en matière de permis de chasse, l'expédition polaire du « Jacques-Cartier », le permis de chasse à 0 f. 50 (1910).
Réélu aux élections générales du 24 avril 1910, au premier tour de scrutin, par 7.725 voix contre 6.392 à M. Darmuzey, il appartint à la Commission de l'enseignement et des Beaux-arts. Dès le début de la législature, il interpella le Gouvernement sur les faits concernant la congrégation des sœurs Ursulines de Bazas (Gironde), et se fit entendre sur : le crédit individuel à long terme, les préposés forestiers, les syndicats de résiniers (1911) ; l'exploitation directe des dunes de Gascogne dans les forêts domaniales (1914). Il retrouva son siège au premier tour de scrutin des élections générales du 26 avril 1914, par 8.631 voix contre 4.810 à M. Gounouilhou. Il entra à la Commission du suffrage universel et à celle des dommages de guerre. Il intervint sur l'affaire Bolo-pacha en 1917 et sur l'amnistie en 1919.
Aux élections générales du 16 novembre 1919, il prit la tête de la liste républicaine d'action démocratique et sociale qui eut trois élus. Il obtint lui-même 21.780 voix sur 66.537 votants. Il retrouva son siège à la Commission de l'enseignement et des Beaux-arts et entra à celle des spéculations de guerre et à celle des travaux publics. Il s'occupa des majorations des pensions civiles et militaires, des paris aux courses, de l'utilisation des bois français pour la reconstruction (1920), et interpella le Gouvernement, cette même année, sur le rétablissement de l'indemnité de vie chère au profit des retraités civils et militaires ; il parla en outre de l'exploitation de la résine en régie dans les forêts domaniales de Gascogne, de la liquidation des stocks (1921); de l'avance de l'heure, des bénéfices agricoles (1922) ; de la réforme du régime des pensions civiles et militaires, des incendies de forêts (1923) ; des retraites des ouvriers de l'Etat (1924).
Aux élections générales du 11 mai 1924, on le retrouva en tête de la liste démocratique d'Union républicaine radicale socialiste qui obtint quatre sièges. Il fut réélu par 38.860 voix sur 72.204 votants. Membre de la Commission des comptes définitifs et des économies et de la Commission des pensions, il fut élu vice-président de la Chambre pour le rester jusqu'à la fin de la législature. On l'entendit sur : l'amnistie, la vie chère (1924), les nouvelles ressources fiscales (1926) ; la loi de finances de l'exercice 1928 (1927).
Il retrouva son siège aux élections générales du 22 avril 1928 (rétablissement du scrutin uninominal) dans la première circonscription de Mont-de-Marsan, au premier tour de scrutin, par 11.404 voix contre 5.487 à M. Dumoret ; il resta membre de la Commission des pensions et entra à celle de la marine militaire.
Réélu vice-président de la Chambre dès le début de la législature, il le resta jusqu'en 1930. Il se fit entendre au cours de la discussion du budget de l'agriculture de l'exercice 1929 au sujet de l'extraction de la résine et intervint sur la péréquation des pensions. Le 23 février 1930, il devint Sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-arts dans le premier Cabinet Camille Chautemps du 21 février qui fut renversé le 25 lors de sa présentation devant la Chambre. Revenu à son banc de député, il retrouva son siège de vice-président pour le conserver jusqu'à la fin de l'année, et eut l'occasion de prendre la parole au cours de la discussion de la loi de finances de l'exercice 1930 pour soulever la question des retraites et de la majoration des pensions, et revint sur ce même sujet en 1931 et en 1932.
Ses électeurs lui restèrent fidèles aux élections générales du 1er mai 1932, par 12.240 voix contre 2.070 à M. Lamariés, au premier tour de scrutin. Membre de la Commission des douanes et conventions commerciales et de celle des pensions, il se fit entendre sur la production gemmière dans les régions sylvicoles, sur l'assainissement des marchés de la viande et du lait (1933) et sur l'assainissement du marché des produits résineux (1935). Quelques jours plus tard, le Président Fernand Bouisson annonçait son décès à la Chambre. Après avoir retracé sa longue et féconde carrière mise entièrement au service des intérêts agricoles et sylvicoles et à celui des pensionnés, il rendit hommage « au démocrate fervent qui restait dévoué aux causes qu'il avait toujours défendues, et d'abord à celles des petits retraités qui voyaient en lui leur soutien naturel. »
Il fut inhumé à Mano, dans la forêt landaise.