Agénor, Etienne de Gasparin

1810 - 1871

Informations générales
  • Né le 12 juillet 1810 à Orange (Vaucluse - France)
  • Décédé le 14 mai 1871 à Genève (Suisse)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 12 juillet 1842 au 6 juillet 1846
Département
Corse
Groupe
Majorité gouvernementale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1842 à 1846, fils aîné d'Adrien de Gasparin (V. ce nom), né à Orange (Vaucluse) le 12 juillet 1810, mort à Genève (Suisse) le 14 mai 1871, il passa très jeune dans le cabinet de M. Guizot, alors ministre de l'Instruction publique. Puis il fut chef de cabinet de son père, lorsque celui-ci occupa le ministère de l'Intérieur, et plus tard le ministère de l'Agriculture. Il entra ensuite au conseil d'Etat, en qualité d'auditeur, et fut promu maître des requêtes.

Elu, le 12 juillet 1842, député du 2e collège de la Corse (Bastia), par 101 voix sur 155 votants, 178 inscrits, contre 44 à M. Juchereau de Saint-Denis, il se signala, dès son entrée à la Chambre, par l'ardeur particulière de son protestantisme et soutint avec zèle, tant par ses discours que par ses brochures, la politique du parti conservateur. Sa vivacité à la défendre était telle, que Guizot lui-même dut solennellement l'engager à la modérer. Il prit la parole sur les fonctions publiques, sur l'esclavage, sur les prisons, sur la liberté religieuse, sur les irrigations, etc. ; réclama la liberté du colportage biblique et des prédications évangéliques, que l'autorité gênait parfois, et se déclara partisan de l'émancipation des esclaves ainsi que de l'abolition de la prostitution. Il déplut au maréchal Sébastiani par son insistance à réclamer une enquête sur l'état de la Corse, et il n'obtint pas, en 1846, le renouvellement de son mandat. Depuis cette époque, il s'abstint de jouer aucun rôle politique, mais il ne cessa de se montrer l'ardent défenseur des droits de ses coreligionnaires dans tous les pays.
Retiré en Suisse après la révolution de février, il fit en 1853, avec lord Roden, un voyage en Toscane dans le dessein d'obtenir la mise en liberté des époux Madiaï, condamnés aux galères pour s'être convertis au protestantisme. Ils ne réussirent pas dans leurs démarches; toutefois, grâce à l'intervention du roi de Prusse, les époux Madiaï virent l'année suivante commuer leur prison en exil.

M. Agénor de Gasparin, outre des articles publiés par la Revue des Deux-Mondes, dans les Débats, dans le Journal des connaissances utiles, a produit un très grand nombre d'ouvrages, parmi lesquels: De l'amortissement (1834); Esclavage et traite (1838); De l'affranchissement des esclaves et de ses rapports avec la politique actuelle (1839); Intérêts généraux du protestantisme français (1843); Christianisme et paganisme (1850); les Ecoles du doute et l'Ecole de la foi (1853); la Bible défendue contre ceux qui ne sont ni disciples ni adversaires de M. Schérer (1854); Après la paix; considérations sur le libéralisme et la guerre d'Orient (1856); la Question de Neufchâtel (1857); Un grand peuple qui se relève (1861); l'Amérique devant l'Europe (1862), etc. Enfin le Journal des Débats a inséré une curieuse Lettre de M. Agénor de Gasparin sur les Tables tournantes, dans laquelle l'auteur prend la défense des phénomènes « surnaturels » et attaque le physicien Faraday, à propos de l'explication naturelle donnée par lui à ce prétendu mystère.

Mme Agénor de Gasparin, de son côté, s'est fait remarquer parmi les plus fervents défenseurs de la communion réformée. Deux de ses ouvrages ont obtenu le prix Montyon à l'Académie française. On peut citer : le Mariage au point de vue chrétien (1842); Il y a des pauvres à Paris et ailleurs (1846); Voyage dans le Midi, par une ignorante; Un Livre pour les femmes mariées (1845); les Corporations monastiques au sein du protestantisme (1855); les Horizons prochains (1859); Voyage à Constantinople (1867); les Tristesses humaines (1863), etc.