Antoine, Jean-Baptiste, dit Antide Boyer

1850 - 1918

Informations générales
  • Né le 26 octobre 1850 à Aubagne (Bouches-du-Rhône - France)
  • Décédé le 24 juillet 1918 à Marseille (Bouches-du-Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 18 octobre 1885 au 11 novembre 1889
Département
Bouches-du-Rhône
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 6 octobre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Bouches-du-Rhône
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Bouches-du-Rhône
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Bouches-du-Rhône
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Socialistes parlementaires
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 25 janvier 1909
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Non inscrit

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1909 au 1er janvier 1912

Biographies

Député de 1885 à 1889, né à Aubagne (Bouches-du-Rhône), le 26 octobre 1850, il suivit, dans son enfance, l'état de son père, ouvrier potier, puis il fit quelques années d'études au petit séminaire de Marseille, fut employé dans les chemins de fer, et élu conseiller municipal de Marseille.

Porté, en octobre 1885, comme socialiste, sur la liste radicale qui l'emporta au scrutin de ballottage du 18, et qui comprenait aussi MM. Camille Pelletan, Peytral, Clovis Hugues, etc., il fut élu député des Bouches-du-Rhône, le dernier de la liste, par 52 593 voix (93 426 votants, 139 346 inscrits).

Peu de temps après l'ouverture de la session, M. Antide Boyer contribua, avec MM. Basly, Camélinat et quelques autres, à la formation du petit groupe socialiste dit « groupe ouvrier », qui se constitua indépendamment de l'extrême gauche. Dans la séance du 11 février 1886, il soutint avec vivacité l'interpellation de MM. Basly et Camélinat, relativement à l'attitude du gouvernement dans la grève de Decazeville, ainsi que les propositions émanant du groupe ouvrier. Le 12 mars, M. A. Boyer signa le manifeste où les membres de ce groupe résumaient leurs revendications :

« Notre intervention, disaient-ils, portera sur les questions déjà élucidées par des études consciencieuses et dont la solution est d'une urgence unanimement reconnue par les intéressés. Nous réclamerons ainsi : une législation nationale et internationale du travail ; l'abrogation de la loi contre l'Association internationale des travailleurs; la reconnaissance du droit de l'enfant au développement intégral de ses forces et de ses facultés, par la réglementation du travail ; la garantie sociale contre les chômages, la maladie, les accidents et la vieillesse ; la réorganisation, sur des bases plus équitables, des conseils de prud'hommes ; l'indépendance assurée aux délégués mineurs et l'amélioration du sort des marins ; la suppression des monopoles qui ont livré une large part du domaine national à des entreprises privées ; l'organisation du crédit au travail et toutes les modifications nécessaires à l'intérêt social dans les travaux publics, l'industrie, l'agriculture, etc., etc. »

M. Antide Boyer vota naturellement contre l'ordre du jour pur et simple sur les affaires de Decazeville. Lors de l'interpellation de MM. Thévenet et Jamais sur les tarifs de chemins de fer, interpellation qui remit en question la législation tout entière, le rachat, l'exploitation par l'Etat, les conventions de 1883, etc., M. Antide Boyer se prononça, avec MM. Camélinat et Clovis Hugues, pour la dénonciation immédiate de ces conventions et, au besoin, pour la révocation des concessions. M. Boyer prit personnellement, au début de l'année 1887, l'initiative d'une proposition de suppression des armées permanentes. Il vota :
- le 27 novembre 1886, pour la suppression de l'ambassade du Vatican ;
- le 2 décembre, pour l'amendement Colfavru, portant suppression des sous-préfets ;
- le 17 mai 1887, pour la proposition de résolution de la commission du budget ;
- le 31 mars 1888, pour l'urgence de la proposition de révision.

Dans la dernière session, M. Ant. Boyer s'est prononcé :
- pour le rétablissement du scrutin uninominal (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution (14 février),
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes (14 mars),
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse (2 avril).

Il s'est abstenu (4 avril) sur les poursuites contre le général Boulanger.


Né le 26 octobre 1850 à Aubague (Bouches-du-Rhône), mort le 24 juillet 1918, à Marseille.

Député des Bouches-du-Rhône de 1885 à 1909.


Sénateur des Bouches-du-Rhône de 1909 à 1912.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 464).

Réélu dans la 5e circonscription de Marseille aux élections générales des 22 septembre et 6 octobre 1889, au deuxième tour de scrutin, par 6.551 voix contre 4.367 à M. Gairard, il appartint à diverses commissions spéciales, et notamment à celle chargée de l'examen du projet et des propositions de loi concernant la liberté d'association. Son activité ne se ralentit pas. Il se fit entendre sur le monopole des allumettes (1889) ; interpella le Gouvernement sur la nomination des délégués à la conférence de Berlin, et sur les manifestations du 1er mai et les grèves qui suivirent (1890); il parla du travail des enfants, des femmes et des filles mineures dans les établissements industriels, de la création de nouvelles classes d'enseignement primaire, des manifestations du 1" mai 1891, du tarif général des douanes (1891); des conseils de prud'hommes, des syndicats professionnels de patrons et d'ouvriers, de l'arbitrage des conflits du travail, du régime des boissons (1892) ; des employés des postes et télégraphes, de la marine marchande, de la protection du travail national, du placement des ouvriers et employés (1893).

Il retrouva son siège aux élections générales du 20 août 1893, au premier tour de scrutin, par 7.075 voix contre 4.409 à M. Eugène Rostand. Membre de la Commission chargée de l'examen du projet de loi sur l'exploitation des services maritimes postaux, il interpella le Gouvernement sur les mesures qu'il comptait prendre pour assurer le sort des travailleurs atteints par la transformation des services maritimes postaux entre la France et l'Algérie (1894) ; il se fit entendre sur l'interdiction de la fabrication, de la circulation et de la vente des vins artificiels (1896) ; sur la suppression des bureaux de placement, et interpella le Gouvernement sur l'état des négociations entre la Grèce et la Turquie (1897).

Compromis par Arton dans l'affaire du Panama, et d'ailleurs innocenté, il s'engagea, en 1897 dans les troupes grecques combattant contre les Turcs, fut blessé, et rentra en France pour se présenter aux élections du 8 mai 1898, où il fut réélu au premier tour de scrutin, par 7.956 voix, contre 4.789 à M. Saint-Yves. Il appartint à la Commission du travail et à celle du droit d'association. Il participa à la discussion des budgets des affaires étrangères, des cultes et des finances de l'exercice 1899 (1899) ; du budget de la caisse des invalides de la marine de l'exercice 1900, des projets sur la distribution d'énergie (1900) ; sur la législation des conseils de prud'hommes ; interpella le Gouvernement sur les grèves de Montceau-les-Mines et de Saône-et-Loire (1901), et parla des écoles d'Orient, des ouvriers des manufactures des tabacs et de l'affichage électoral (1902).

Il se présenta aux élections générales du 27 avril 1902, dans la 6e circonscription de Marseille, et fut encore élu au premier tour de scrutin, par 7.612 voix contre 4.946 à M. Brion. Membre de la Commission de la marine et de celle des postes et télégraphes, il prit part aux débats sur le chemin de fer de Miramas -à l'Estaque, sur les grèves de Marseille, sur les délégués du commerce extérieur (1904); sur les fraudes dans le commerce du beurre et la fabrication de la margarine, sur la réorganisation de la police de Marseille, et sur la marine marchande (1905).

Il retrouva son siège aux élections générales du 6 mai 1906, au premier tour de scrutin, par 8.864 voix, contre 6.488 à M. Cayol. De nouveau membre de la Commission de la marine, il entra à celle du commerce et de l'industrie. Il se fit entendre sur la réglementation des jeux et sur la convention commerciale avec la Serbie (1907).

Le 3 janvier, il fut élu sénateur des Bouches-du-Rhône à l'élection partielle qui eut lieu pour pourvoir au remplacement de M. Victor Leydet, décédé. Il obtint, au deuxième tour de scrutin, 236 voix contre 191 à M. Artaud.

Membre de plusieurs commissions spéciales, il intervint à la tribune sur : la révision du tarif général des douanes, les prêts aux victimes d'inondations, le budget des travaux publics et la loi de finances de l'exercice 1910 (1910), le budget de l'agriculture et la loi de finances de l'exercice 1911 (1911).

Il subit un échec au renouvellement de janvier 1912 et se retira à Marseille où il mourut le 24 juillet 1918 à 68 ans. Après avoir été conseiller municipal de Marseille en 1884, il fut maire d'Aubagne de 1888 à 1892.