Jean, Antoine, Joseph Debry ou de Bry

1760 - 1834

Informations générales
  • Né le 25 novembre 1760 à Vervins ( - Généralité de Soissons - France)
  • Décédé le 6 janvier 1834 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Présidence(s)

Présidence de l'Assemblée nationale
du 21 mars 1793 au 4 avril 1793
Présidence de l'Assemblée nationale
du 21 décembre 1796 au 19 janvier 1797
Présidence de l'Assemblée nationale
du 20 mai 1799 au 18 juin 1799

Mandat(s)

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 8 septembre 1791 au 20 septembre 1792
Département
Aisne
Groupe
Extrème gauche
Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 4 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Aisne
Groupe
Gauche
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 15 octobre 1795 au 26 décembre 1799
Département
Aisne
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député à l'Assemblée législative de 1791, membre de la Convention, député au Conseil des Cinq-Cents, membre du Tribunat, né à Vervins (Généralité de Soissons, France), le 25 novembre 1760, de Jean Antoine Debry, marchand et Marie Thérèse Le Coint, mort à Paris (Seine), le 6 janvier 1834, il fut reçu avocat au parlement de Paris en janvier 1784.

Nommé, en mars 1786 président des juridictions royales à Vervins, il publia quelques écrits favorables aux idées nouvelles.

Il devint (juin 1790) administrateur du département de l'Aisne, et fut élu, le 8 septembre 1791, député de ce département à l'Assemblée législative, le 2e sur 14, par 255 voix sur 593 votants. Il s'y fit remarquer par son ardeur révolutionnaire, demanda (1er janvier 1792) la mise en accusation des frères du roi émigrés, et fit décréter, le 16, que l'émigration de Monsieur (depuis Louis XVIII) équivalait à son abdication de tout droit à la régence. Le 30 juin, il présenta au nom de la commission des Douze un rapport sur les mesures à prendre au cas où la patrie se trouverait en danger ; la discussion de ce rapport, traversée (7 Juillet) par le « baiser Lamourette » (Voy. ce nom), amena le fameux décret : Citoyens, la patrie est en danger ! Le 6 août, Debry présenta un autre rapport de la même commission sur la conduite de La Fayette, coupable, selon lui, d'avoir fait délibérer son armée sur les événements du 20 juin, et d'avoir demandé justice des outrages infligés à Louis XVI : ces conclusions furent d'ailleurs rejetées. Debry proposa encore, en vain, après le 10 août, de créer un corps de 1 200 tyrannicides, chargés d'aller frapper sur leurs trônes les rois en guerre avec la France. Il remplit au même moment une courte mission dans l'Oise et dans l'Aisne.
Son département l'élut, le 4 septembre 1792, membre de la Convention, le 2e sur 12, par 525 voix sur 629 votants.

Il demanda l'établissement d'un impôt progressif frappant le superflu, et la suppression de tout impôt sur le nécessaire, réclama la formation d'ateliers de charité avec une subvention de cinq millions et l'organisation d'un « tribunal d'Etat » chargé de juger tous les attentats contre la République. Cette motion ne l'empêcha pas de réclamer énergiquement la prompte mise en jugement du roi, et, au moment du procès, de voter contre l'appel, contre le sursis, et de répondre, au 3e appel nominal : « Je dis avec la loi, la mort. »

Il parut encore à la tribune pour faire décréter des mesures de rigueur contre les émigrés, et pour demander la translation des cendres de Jean-Jacques Rousseau au Panthéon, protesta contre l'arrestation des Girondins au 31 mai, put échapper à la proscription, et se tint à l'écart jusqu'à la chute de Robespierre.

Envoyé ensuite dans la Drôme, l'Ardèche et Vaucluse pour mettre fin au régime de la Terreur, il y courut quelques dangers, revint à la Convention pour y discuter la constitution de l'an III, dans laquelle il fit insérer cet article : « Tout traitement qui aggrave la peine déterminée par la loi est un crime. »

Le 23 vendémiaire au IV, il entra, comme ex-conventionnel, au Conseil des Cinq-Cents, auquel il fut successivement réélu, par le département de l'Aisne, le 24 germinal an V, avec 363 voix, et le 23 germinal an VII. Il prononça encore dans ces assemblées des discours d'un républicanisme ardent, fut nommé deux fois président et rédigea l'adresse au peuple français sur la journée du 18 fructidor. Son rôle extérieur ne fut pas moins important. En mars 1796, sa nomination au grade d'adjudant général ayant soulevé quelques murmures, il ne voulut pas, écrivit-il le 12 au Directoire, « donner lieu de suspecter son ambition », et s'en désista, tout en offrant de le reprendre quand il ne serait plus député.

En prairial an VI, il fut du nombre des trois plénipotentiaires envoyés par la République française au congrès de Rastadt ; on sait que ces plénipotentiaires furent assassinés, en quittant Rastadt, par des hussards autrichiens ; Roberjot et Bonnier furent tués sur place ; Debry, atteint de treize coups de sabre, contrefit le mort, et, au jour, alla demander asile au ministre de Prusse, qui lui donna ses soins. Lorsque Debry, le bras en écharpe, reparut à la tribune pour demander vengeance contre la maison d'Autriche (1er prairial an VII), il fut acclamé et porté le même jour à la présidence. Dès lors, il joua un rôle assez secondaire, favorisa le coup d'Etat de Brumaire, entra au Tribunat le 4 nivôse an VIII, fut appelé, dès le 9 floréal an IX, à la préfecture du Doubs, et nommé commandeur de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII.

L'Empereur le créa chevalier de l'Empire (27 juillet 1808), puis baron (3 mai 1809).

Encore préfet à Besançon en 1814, au moment du retour des Bourbons, il montra pour leur cause un zèle au moins singulier, fit distribuer des cocardes blanches aux fonctionnaires par ses domestiques, et écrivit au comte d'Artois une lettre de respectueuse soumission « demandant de finir dans la retraite des jours dont le commencement avait été souillé par une tache que son repentir ne pouvait effacer ».

Il se retira en effet, mais, aux Cent-Jours, il accepta de l'Empereur (22 mars 1815) la préfecture du Bas-Rhin.

La seconde Restauration le révoqua, et la loi du 12 janvier 1816 sur « les régicides » l'obligea de s'expatrier ; il se retira à Mons, en Belgique. Quelques amis, et notamment des confrères en littérature, firent de vains efforts pour le faire rentrer ; dans une lettre de remerciements qu'il adressait à ce propos à Charles Nodier, datée de Mons, le 18 mai 1828, il disait « Après treize ans de proscription et d'existence (sic) sans garantie, je verrais s'abaisser cette barrière d'airain qui me séparait de mon pays ? »

La chute des Bourbons mit seule fin à son exil ; le gouvernement de Louis-Philippe lui accorda une retraite, comme ancien préfet, le 12 novembre 1830.

Debry cultivait également la botanique et les lettres.

On a de lui :
- Essai sur l'éducation nationale (1790) ;
- Eloge de Mirabeau (1790) ;
- Opinion sur la Constitution de 1793 ;
- Catéchisme des élections (1797).

Date de mise à jour: juillet 2020