Ali Ben Lakhdar Brahimi

1911 - 1976

Informations générales
  • Né le 10 janvier 1911 à Bir-rabalou (Algérie)
  • Décédé le 20 mai 1976 à El biar (Algérie)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 10 janvier 1911 à Bir-Rabalou (Algérie)

Décédé le 20 mai 1976 à El Biar (Algérie)

Député d'Alger de 1951 à 1955

Ali Ben Lakhdar Brahimi est né le 10 janvier 1911 à Bir-Rabalou (Algérie). Descendant d'une famille de notables, il est caïd et, à ce titre, fonctionnaire des services civils d'Algérie. Il sera notamment fait chevalier de la Légion d'honneur, ainsi que chevalier du Mérite agricole. Il épouse, en 1935, Nourreddine Zohra née en 1920, qui lui donnera cinq enfants.

Proche de la S.F.I.O., exerçant la profession d'agriculteur dans son pays natal, Ali Ben Lakhdar Brahimi est progressivement amené à prendre des responsabilités politiques. Il n'est pas candidat aux élections du 21 octobre 1945, ni à celles des 2 juin et 10 novembre 1946, mais figure en cinquième place sur la liste de concorde et d'entente républicaine, conduite par AlbdelKader Saiah, ancien sénateur, aux élections du 17 juin 1951 pour la seconde législature de la IVe République. Avec 231 769 voix sur 453 075 inscrits et 295 640 suffrages exprimés, il est élu par le deuxième collège député d'Alger, sa liste emportant, avec la majorité absolue, les cinq sièges à pourvoir dans la circonscription.

A l'Assemblée, le nouveau député est nommé membre de la Commission de l'intérieur (1951, 1955), et de celle du suffrage universel, des lois constitutionnelles, du règlement et des pétitions (1953, 1954). Il dépose, le 19 décembre 1951, un rapport au nom de la Commission de l'intérieur, sur le projet de loi étendant les dispositions du décret du 30 octobre 1935 aux périmètres rendus irrigables en Algérie par des ouvrages autres que les grands barrages-réservoirs.

Ali Ben Lakhdar Brahami vote pour la constitution de la C.E.C.A. (13 décembre 1951), mais contre l'ordre du jour du gouvernement Laniel, à la suite des interpellations sur l'Indochine (27 octobre 1953) et contre la question préalable à l'adoption du traité de Paris sur la C.E.D. (30 août 1954). Il vote la confiance au gouvernement Mendès-France lors des débats sur l'Algérie (10 décembre 1954) et sur la situation en Afrique du Nord (4 février 1955), mais se prononce contre le projet de loi du gouvernement Edgar Faure sur l'état d'urgence en Algérie (31 mars 1955).

Dans la séance du 29 juillet 1955, ALi Ben Lakhdar Brahimi intervient en outre longuement à propos du projet de loi prorogeant l'état d'urgence dans les départements d'Algérie, dénonçant d'abord les faits immédiats : « Les abus commis par la répression, par la police (...), les exécutions sommaires (...), la mise à sac des demeures lors des perquisitions, la responsabilité collective, qui se traduit par de lourdes amendes infligées sans aucun discernement, l'opposition systématique, que l'on est en droit de qualifier pour le moins de maladroite, de la représentation du premier collège à toute réforme... » puis concluant que, par ces maladresses de toutes sortes mais répétées « la cohabitation tend à devenir impossible ». Partisan de l'intégration, le député du deuxième collège d'Alger insiste ensuite sur les causes profondes de la crise, qui sont d'ordre économique, social et politique : marasme de l'agriculture musulmane, chômage des jeunes, difficultés pour les musulmans de pénétrer dans la fonction publique, scolarisation en voie d'essoufflement face à une pression démographique croissante, insuffisance de la législation sociale, de la politique de l'habitat, de l'intégration des musulmans à la gestion politique locale, absence d'application du statut de 1947, etc. « En résumé, le revenu moyen autochtone est environ cinq fois inférieur à celui que l'on connaît en France. Il se situe entre 25 000 et 40 000 francs par an... », et le rétablissement de l'ordre s'il est nécessaire, ne peut être traité comme un problème isolé. Il se prononce, pour finir, à nouveau contre le projet de loi, adopté par 365 voix contre 234.

A la suite des massacres de Philippeville, les élections législatives de 1956 sont reportées pour les quatre départements d'Algérie, et Ali Ben Lakhdar Brahimi ne peut donc pas se représenter.