Maurice, Fauste Braibant
1863 - 1922
Né le 16 septembre 1863 à Paris, mort le 3 mars 1922 à Paris.
Député des Ardennes de 1910 à 1919.
Issu d'une vieille famille ardennaise, Maurice Braibant, ses études juridiques terminées, prend la tête d'une étude d'avoué, en 1890, à Largentières. Mais, causeur éloquent, il préfère utiliser ses dons d'orateur en se faisant inscrire, comme avocat, au barreau de cette ville en 1893. Deux ans plus tard, il réussit à concilier les deux ministères en devenant avoué-plaidant à Bar-le-Duc. Cependant, la magistrature l'attire. Est-ce une vocation ? Il estime en tout cas que l'expérience vaut d'être tentée et il obtient un poste de juge suppléant à Reims, qu'il ne conserve que pendant un an. Il repoint Paris en 1900 pour se faire recevoir avocat à la Cour d'Appel. Il plaide pendant huit ans et revient à la magistrature assise en se faisant nommer juge au tribunal civil de Laon, fonctions qu'il remplira jusqu'à son élection à la Chambre des députés.
Dans cette alternance, il ne franchit jamais les limites du domaine judiciaire, auquel il resta constamment attaché, et il devait lui donner les preuves de sa fidélité en fondant et en présidant l'association amicale de la magistrature.
Il débute dans la politique en 1901, comme conseiller d'arrondissement du canton de Château-Porcien (Ardennes). Il le reste pendant quatre ans. L'année suivante, il est porté à la mairie d'Herpy et siège au conseil général des Ardennes de 1904 à sa mort.
Après un essai infructueux aux élections générales législatives de 1902, il est élu de justesse député de la circonscription de Rethel, le 8 mai 1910, au scrutin de ballottage, par 5.763 voix contre 5.743 à M. Achille Sandrique, député sortant. Inscrit au groupe de la gauche radicale, il siège à la Commission de l'armée, à celle du suffrage universel et à celle des comptes définitifs. Il se révèle un parlementaire laborieux en participant à des débats difficiles : au cours de la discussion du budget de l'instruction publique de l'exercice 1911, il plaide la cause des instituteurs et des institutrices des cours complémentaires ; au cours de celle du budget de l'agriculture de l'exercice 1913, il traite la question des primes à la culture du lin et du chanvre ; il se préoccupe de l'inspection sanitaire des viandes destinées à la consommation (1912) et de l'organisation du crédit au petit et moyen commerce, et à la petite et moyenne industrie (1914). Il dépose dans le même temps des propositions de loi relatives aux droits de circulation sur les vins (1911), aux loteries en participation (1911), à l'instruction préalable en matière de crimes et de délits (1911) ; aux privilèges établis sur les récoltes (1913).
Son patriotisme et son pressentiment d'un prochain conflit lui font voter la loi portant à trois ans la durée du service militaire (1913).
Il est réélu aux élections générales des 26 avril et 10 mai 1914, au deuxième tour de scrutin, par 5.966 voix contre 5.176 à M. Meunier. Sa compétence juridique lui vaut de siéger à la Commission de la réforme judiciaire et de la législation civile et criminelle. Il entre, en outre, à celle des dommages de guerre, à celle des décrets et à celle chargée de l'examen des traités de paix. Il se fait entendre sur le statut des réfugiés (1918), et sur l'achat de jeunes chevaux (1919), tandis qu'il dépose des propositions de loi concernant : la répression du crime de mutilation volontaire (1916), le logement et l'installation des réfugiés et rapatriés (1918), les juges suppléants près le tribunal civil de la Seine (1918), la démobilisation des soldats en pays libérés (1918), etc. Il est en même temps chargé des rapports sur des projets et propositions de loi relatifs à la réhabilitation des condamnés (1915), à la répression de l'insoumission et de la désertion dans l'armée de mer (1915), au fonctionnement des Cours d'appel et des tribunaux de première instance en cas de mobilisation générale (1916), à la répression de la désertion et de l'insoumission dans l'armée de terre (1917), à la situation des juges de paix des régions libérées (1919), etc.
Il ne se représenta pas aux élections générales du 16 novembre 1919, qui eurent lieu au scrutin de liste.
Pendant toute la durée de la guerre, il s'occupa activement de la « Fraternelle ardennaise », pour le secours aux réfugiés et soldats. Il légua aux Bibliothèque et Musée de la guerre la correspondance très volumineuse et très diverse qu'il reçut de 1914 à 1918.
Il présida en outre « Le Foyer du Soldat » de Paris. Ces services lui valurent la croix de Chevalier de la Légion d'honneur.
Il mourut prématurément, à Paris, le 2 mars 1922, alors qu'il n'avait que 59 ans.
Il avait publié : Là-bas, promenade en Alsace (1895) ; Serena (1896), et divers ouvrages de jurisprudence.
Il était le père de M. Charles Braibant, directeur général honoraire des Archives de France.