Emmanuel, François de Toulongeon
1748 - 1812
Député en 1789 et au Corps législatif, né à Champlitte (Généralité de Besançon, France) le 3 décembre 1748, mort à Paris (Seine) le 23 décembre 1812, frère d'Hippolyte Jean René de Toulongeon qui avait été député aux Etats-Généraux, il étudia d'abord la théologie à Saint-Sulpice, mais montra si peu de dispositions pour l'état ecclésiastique que sa famille lui obtint un brevet de capitaine dans un régiment de cavalerie. Il s'occupa aussi de littérature, rendit visite à Voltaire à Ferney, et se lia avec Guibert, l'auteur du Traité de la tactique.
Dans l'assemblée des états provinciaux de Franche-Comté en 1788, il vota, avec la minorité de son ordre, l'égale répartition des impôts et l'accession de tous les citoyens aux charges publiques. Il était colonel du régiment de cavalerie des chasseurs de Franche-Comté, lorsqu'il fut élu, le 16 avril 1789, député de la noblesse aux Etats-généraux par le bailliage d'Aval.
L'un des premiers il se réunit aux représentants des communes, fit partie du comité militaire, désapprouva la conscription, réclama pour les soldats le droit de voter dans les assemblées primaires, et demanda la convocation de ces assemblées pour la formation des rôles des contributions.
Au moment de la fuite du roi, il fut désigné pour commander en Franche-Comté, et devint maréchal de camp le 30 janvier 1792. Quelque temps après, il donna sa démission à la suite d'une injustice commise par le ministre de la Guerre envers deux officiers de son régiment qui n'avaient pas obtenu l'avancement qu'ils méritaient. La ville de Gray, où son régiment avait tenu garnison, lui offrit en reconnaissance des lettres de bourgeoisie.
Après la session, il se retira à Corvol-l'Orguilleux (Nièvre), où il passa sans encombre le temps de la Terreur, en s'occupant de gravure, de musique et de littérature. Appelé à l'Institut en l'an V, dans la classe des sciences morales et politiques, il se rallia au 18 brumaire, et fut élu, le 6 germinal an X, par le Sénat conservateur, député de la Nièvre au Corps législatif. Membre de la Légion d'honneur (4 frimaire an XII), son mandat législatif lui fut renouvelé en 1809. Il fit partie du comité de l'instruction publique, et mourut au moment où il venait d'achever une nouvelle traduction des Commentaires de César.
On a de lui : Principes naturels et constitutifs des assemblées nationales (1788) ; - Manuel révolutionnaire (Paris, 1796) ; - Histoire de France depuis la révolution de 1789 (Paris, 1801-10, 4 volumes) ; - Recherches historiques et philosophiques sur l'amour et le plaisir, poème (1806).