Charles, Malo, François de Lameth

1757 - 1832

Informations générales
  • Né le 5 octobre 1757 à Paris ( - Généralité de Paris - France)
  • Décédé le 28 décembre 1832 à Pontoise (Seine-et-Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Présidence(s)

Présidence de l'Assemblée nationale
du 3 juillet 1791 au 19 juillet 1791

Mandat(s)

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 30 avril 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Artois (Type : Province)
Groupe
Noblesse
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IVe législature
Mandat
Du 14 mai 1829 au 16 mai 1830
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Groupe constitutionnel
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 12 juillet 1830 au 31 mai 1831
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Groupe constitutionnel

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789, et de 1829 à 1831, né à Paris (Généralité de Paris, France) le 5 octobre 1757, mort à Pontoise (Seine-et-Oise) le 28 décembre 1832, il appartenait à une ancienne famille noble de Picardie, et était le troisième fils d'un officier général qui avait épousé la sœur du maréchal de Broglie.

Avec ses deux frères, Alexandre et Théodore (V. ces noms), il se distingua dans la guerre de l'indépendance américaine, qu'il suivit en qualité d'aide-major général des logis, fut blessé au siège d'Yorktown et nommé colonel en second du régiment des dragons d'Orléans. De retour en France, il fut fait colonel des cuirassiers du roi, et élevé à la dignité, extrêmement recherchée à la cour, de gentilhomme d'honneur du comte d'Artois.

Survint la Révolution. Charles de Lameth, élu, le 30 avril 1789, député de la noblesse aux Etats généraux par la province d'Artois, avec 258 voix, adopta au début les idées nouvelles, se réunit aux communes, et, dans l'Assemblée nationale, prit place au côté gauche. On remarqua son opposition à l'institution du marc d'argent comme condition du droit d'éligibilité, parce qu'il la jugeait de nature à favoriser l'aristocratie des richesses ; il parla pour la liberté de la presse et la liberté des cultes, pour la participation de l'armée au vote sur la Constitution, pour l'établissement du jury en matière civile et criminelle, pour la suppression des justices prévôtales et des titres honorifiques, etc.

Membre du comité de surveillance, il procéda, en mars 1790, à une perquisition dans le couvent des Annonciades de Pontoise, où s'était réfugié l'ex-garde des sceaux Barentin, dénoncé et poursuivi. Quelques mois après, il eut un duel avec le duc de Castries et reçut un coup d'épée ; une députation de patriotes se porta chez le blessé pour lui adresser une harangue civique. Inscrit au Livre rouge pour une somme de 60 000 francs, il déclara qu'il refusait d'en bénéficier et qu'il les versait au Trésor public. Charles de Lameth opina encore avec les réformateurs pour l'attribution à l'Assemblée, et non au roi, du droit de déclaration de guerre, contre tout privilège accordé aux membres de la famille royale en dehors de la loi commune, exception faite du roi et de l'héritier présomptif ; pour la privation de salaire à l'égard des prêtres insoumis. Il combattit, le 28 juillet 1790, l'opinion de Mirabeau qui voulait faire déclarer le prince de Condé traître à la patrie.

Après la fuite de Louis XVI, dans la nuit du 20 Juin 1791, ce fut sur la proposition de Charles de Lameth que l'Assemblée prit la grave résolution de faire tirer le canon d'alarme, de renouveler le serment solennel de fidélité à la nation, et d'ordonner l'arrestation du marquis de Bouillé et de plusieurs autres ofiiciers suspects. Ses vœux n'allaient d'ailleurs qu'au maintien du régime constitutionnel, et, chaque fois que la déchéance de Louis XVI fut proposée, il s'y opposa nettement.

Le 5 juillet 1791, il fut élu président de l'Assemblée.

Promu, le 6 février 1792, maréchal de camp, il reçut le commandement de la division de cavalerie de l'armée du Nord. Mais les progrès de la Révolution ayant dépassé de beaucoup ses aspirations, il se vit bientôt rejeté dans le parti de la résistance, se prononça contre la journée du 10 août, et sollicita un congé, qu'il obtint. Il se dirigeait avec sa femme et sa fille vers le Havre, lorsqu'il fut arrêté à Rouen, sur l'ordre du ministre Clavière, mis au secret pendant vingt-sept jours, relâché, puis dénoncé de nouveau et encore poursuivi. Cette fois il parvint à se réfugier à Hambourg : son frère Alexandre, qui l'y rejoignit, l'aida à fonder dans cette ville, avec le duc d'Aiguillon, une maison de commerce qui prospéra.

Ayant cru pouvoir rentrer en France au mois de juin 1797, ils en furent tous deux expulsés à nouveau au 18 fructidor, et leur exil ne prit fin qu'après le coup d'Etat de Bonaparte.

En 1801, Bonaparte ordonna la radiation d'office, de la liste des émigrés, des trois Lameth, et d'autres membres de la Constituante.

Charles de Lameth vécut dans la retraite jusqu'en 1809, et, à cette date, fut chargé de rejoindre à Hanau l'armée d'observation ; bientôt après, il reçut le titre de gouverneur de Wurtzbourg. Il remplit ensuite (1812) les fonctions de gouverneur de Santona sur la côte de Biscaye.

La première Restauration le trouva à ce poste.

Rallié à Louis XVIII, il rendit, d'après son ordre, à Ferdinand VII, la place qu'il commandait, fut fait, le 23 août 1814, lieutenant-général, et n'eut point de rôle politique actif jusqu'au 14 mai 1829. A cette date, il fut élu député du 1er arrondissement de Seine-et-Oise (Pontoise), par 182 voix (267 votants, 302 inscrits), en remplacement de son frère Alexandre-Théodore-Victor, décédé.

Charles de Lameth siégea parmi les royalistes constitutionnels, fut des 221, et obtint sa réélection, le 12 juillet 1830, par 212 voix (293 voix, 331 inscrits), contre 55 à M. Gouy d'Arsy. Il adhéra à la monarchie de Louis-Philippe, mais se montra jusqu'à la fin de la session un des plus résolus défenseurs des idées conservatrices, et opina pour la maintien de l'hérédité de la pairie.

Non réélu en 1831, il mourut à Pontoise, l'année d'après.