Florent Guiot
1755 - 1834
Député en 1789, membre de la Convention, député au Conseil des Anciens, au Conseil des Cinq-Cents et au Corps législatif, né à Semur (Généralité de Bourgogne, France), le 27 juillet 1755, de Me François Guiot procureur au bailliage et siège présidial de Semur et de Charlotte Chenadey, mort à Avallon (Yonne), le 16 avril 1834, il était avocat à Semur quand il fut élu (29 mars 1789) député du tiers aux Etats-Généraux pour le bailliage de l'Auxois, avec 94 voix sur 157 votants.
Il ne prit part à aucune des grandes discussions qui agitèrent l'Assemblée, mais, adhéra, par ses votes, à toutes les réformes. Après la session, il devint juge au tribunal de Semur. Il assista à la journée du 20 juin 1792, et déclara que la municipalité de Paris, en n'intervenant pas, avait sauvé la patrie.
Elu, le 5 septembre 1792, membre de la Convention par le département de la Côte-d'Or, le 5e sur 10, avec 291 voix sur 523 votants, il répondit, dans le procès de Louis XVI, au 3e appel nominal : « J'ai déclaré Louis Capet coupable de conspiration; celui qui conspire contre sa patrie mérite la mort : je condamne Louis à mort. »
L'année suivante, il fut envoyé en mission dans le Nord, d'où il écrivit à la Convention la découverte de la conspiration de Lejosne, son exécution et celle de ses complices. Il terminait sa lettre en disant « que la guillotine ne s'arrêterait pas qu'elle n'eût fait tomber les têtes de tous les coupables ». Ennemi de Robespierre, il écrivait de Lille, le 12 thermidor an II: « Je viens de lire dans les papiers publics l'exécrable conspiration de Robespierre, Saint-Just, Couthon, etc. Mon âme a été soulagée en apprenant que ces vils scélérats ont reçu le prix de leurs crimes.»
Envoyé en mission dans le Pas-de-Calais, il fit relâcher des prisonniers de la Terreur. Il écrivait de Lille, le 27 nivôse an III : « Prenons garde que ces mots terroristes, hommes de sang, ne deviennent des armes funestes à la tranquillité publique; et qu'on ne les emploie pour perdre son ennemi, ou supplanter l'homme dont on désire la place. »
Il se plaignait, en ventôse, de la dilapidation de bras et d'argent : « N'est-il pas ridicule qu'il y ait un commandant à Montdidier, place forte comme Neuilly, près Paris? » - « Je suis très satisfait, écrivait-il le 4 messidor, de l'esprit public de Dunelibre (Dunkerque); une règle sûre pour moi de juger du patriotisme d'une commune, c'est d'y trouver le peuple avec une physionomie confiante et gaie. »
Au 13 vendémiaire, il fut un des premiers à organiser la résistance de la convention contre les sections, et eut une grande part à l'adoption du décret du 3 brumaire qui excluait les parents d'émigrés de toute fonction publique.
Elu député du Nord au Conseil des Anciens avec 316 voix (601 votants), le 23 vendémiaire suivant, et député de la Côte-d'Or au Conseil des Cinq-Cents, par 211 voix (246 votants), le 27 germinal an VI, il fut nommé peu après résident prés de la République des Grisons; mais ayant eu de graves difficultés avec les régents de cette république, on l'envoya (14 thermidor an VII) comme ministre près de la République batave.
Candidat malheureux au Directoire pour remplacer La Révellière-Lépeaux, il fut élu, le 4 nivôse an VIII, par le Sénat conservateur, député de la Côte-d'Or au nouveau Corps législatif. Resté quelque peu suspect, il fut emprisonné quelque temps après l'explosion de la machine infernale attribuée au début, par Fouché, aux jacobins. Grâce à l'influence de Merlin de Douai, il devint en 1806 secrétaire, puis substitut du procureur impérial au conseil des prises, enfin membre de ce conseil, et retraité comme tel, le 23 juillet 1831.
Exilé en 1816 comme régicide, il ne rentra en France qu'en 1830, aveugle et à la charge de sa fille.
Date de mise à jour: juillet 2020