Ferdinand, Louis, Félix Lepeletier de Saint-Fargeau

1767 - 1837

Informations générales
  • Né le 1er octobre 1767 à Paris ( - Généralité de Paris France)
  • Décédé le 3 janvier 1837 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cent-Jours
Législature
Chambre des représentants
Mandat
Du 10 mai 1815 au 13 juillet 1815
Département
Seine-Inférieure
Groupe
Constitutionnel libéral

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant à la Chambre des Cent-Jours, né à Paris le 1er octobre 1767, mort à Paris le 3 janvier 1837, frère du conventionnel Louis Michel Lepeletier, assassiné en 1793, il suivit la carrière militaire, et fut d'abord aide-de-camp du prince de Lambesc.

Il adopta, à l'exemple de son frère, et avec le même enthousiasme, les principes de la Révolution, et fit partie du club des Jacobins. Après l'assassinat de Michel Lepeletier, il prononça sur son cercueil, au Panthéon, en présence de la Convention nationale, un émouvant discours qu'il termina par ces mots : « Je vote, comme mon frère, la mort des tyrans! » Le 21 février 1793, il offrit à l'Assemblée un buste de Michel Lepeletier, œuvre d'un jeune artiste nommé Fleuriot : sur la motion de David, la Convention plaça ce buste dans la salle de ses séances, à côté de celui de Brutus. En même temps, Félix Lepeletier présenta un ouvrage posthume de Michel, sur l'éducation nationale et demanda à être « l'organe de son frère, au moment où la Convention s'occuperait de l'instruction publique. » Un autre jour, il réclama, à la tête d'une députation, la fixation du prix du pain. Aux Jacobins, il fit une motion en faveur du plan d'instruction publique dont Bouquier (v. ce nom) était l'auteur; il prononça aussi un long discours sur « les crimes du gouvernement anglais. » Atteint par la décision qui excluait tous les ci-devant nobles du club des Jacobins, il se retira (16 pluviôse an II), en disant : « Bien jeune encore, il m'est réservé sans doute d'offrir l'exemple du malheur et des grands sacrifices à la patrie. Eh bien! si on me vit montrer quelque énergie lorsque le poignard des royalistes vint frapper mon frère et me l'enlever, on me verra recevoir aussi avec philosophie la coupe d'amertume qui m'est présentée par des républicains que je chéris. Citoyens, lorsque vous m'admîtes dans votre sein, vous me donnâtes cette carte, signe de fraternité. Je vous la remets. Je vous avais alors voué toutes mes affections, mais jamais je ne reprendrai mon cœur : il sera toujours jacobin jusqu'à la mort! »

En effet, l'attachement de Félix Lepeletier au parti de la Montagne le rendit suspect aux thermidoriens. Ordre fut donné de l'arrêter comme coupable d'avoir trempé dans la conspiration de Babœuf; il fut impliqué dans la procédure comme contumace et d'ailleurs acquitté. Après l'exécution de Babœuf, il adopta un de ses enfants. Félix Lepeletier était membre de la Société jacobine du Manège, où il prit plusieurs fois la parole dans un sens révolutionnaire et peu favorable à la majorité des Conseils.

Adversaire du coup d'Etat de Bonaparte, il fut poursuivi, à l'occasion de l'affaire de la machine infernale (3 nivôse an IX), et transféré à l'île de Ré, puis envoyé en surveillance en Suisse (1803). Ayant obtenu, deux ans plus tard, l'autorisation de rentrer en France, il se tint à l'écart de la politique jusqu'en 1815.

Le 10 mai, il fut élu représentant de l'arrondissement de Dieppe, à la Chambre des Cent-jours, par 52 voix sur 68 votants. Confiant dans les déclarations de Napoléon 1er, il adhéra à l'Acte additionnel, et, à la Chambre, demanda, en juin, que l'adresse en réponse au discours impérial promit formellement à l'empereur, au nom du peuple, les sacrifices nécessaires à la cause commune. Il proposa aussi l'établissement d'un journal logotachygraphique, « vu la manière indécente dont certains journaux rendent compte des séances, » demanda l'impression et la publication des proclamations de Louis XVIII, et attaqua les partisans de la royauté.

La Restauration l'exila en vertu de la loi du 12 janvier 1816. De retour à Paris, il y mourut dans la retraite, le 3 janvier 1837.

On a de lui quelques brochures politiques.