Louis, François, Bernard Froudière

1751 - 1833

Informations générales
  • Né le 9 décembre 1751 à Bernay ( - Généralité d'Alençon France)
  • Décédé le 23 mai 1833 à Rouen (Seine-Inférieure - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 7 septembre 1791 au 20 septembre 1792
Département
Seine-Inférieure
Groupe
Droite

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1791, né à Bernay (Eure) le 9 décembre 1751, mort à Rouen (Généralité d'Alençon) le 23 mai 1833, il était avocat au parlement de Rouen avant 1789, et s'était fait connaître par divers travaux, entre autres par un Plaidoyer sur la liberté de l'avocat et l'étendue de la défense judiciaire en matière criminelle.

Le 7 septembre 1791, il fut élu député de la Seine-inférieure à l'Assemblée législative (le procès-verbal de l'élection manque aux Archives). Froudière siégea au côté droit, et, dans la séance du 29 mai 1792, eut une vive altercation avec Guadet.

On discutait l'organisation de la garde du roi, et Guadet était à la tribune. Froudière s'écria : « Avant que M. Guadet continue, je le prie de parler en logicien, et non pas en déclamateur! » De violents murmures s'élevèrent, et les uns demandèrent le l'appel à l'ordre de l'interrupteur, d'autres son envoi à l'Abbaye. Sommé de s'expliquer, Froudière parut à son tour à la tribune, et mit le comble à l'exaspération des membres du côté gauche en les bravant par des apostrophes comme celle-ci : « J'ai bien eu la patience, messieurs, de vous entendre pendant six mois, ayez au moins la patience de m'entendre pendant six minutes.» Et comme on insistait, soit pour le rappel à l'ordre, soit pour l'emprisonnement à l'Abbaye : « Si en me rappelant à l'ordre, on pouvait le rétablir dans les 83 départements, je voterais avec vous pour être censuré! » Les murmures redoublèrent; Proudière, de son côté, redoubla d'ironie, et la scène ne se termina qu'après que la presque unanimité de l'Assemblée eut voté par acclamation la clôture de la discussion et décidé que Froudière « se rendrait pour trois jours dans les prisons de l'Abbaye ».

Le 9 août, le président donna lecture à l'Assemblée d'une lettre de Froudière, où il se plaignait d'avoir été, ainsi que son collègue Dumolard, insulté et assailli la veille au sortir de la salle des séances : on avait refusé ce jour-là de mettre La Fayette en accusation. Les deux députés s'étaient réfugiés dans un corps de garde du Palais-Royal; là, un fédéré les avait suivis et leur avait déclaré que s'ils « avaient le malheur de remettre les pieds dans l'Assemblée, il leur couperait la tête d'un coup de sabre... » Une grande agitation suivit cette communication. Plusieurs lettres contenant des détails analogues ayant été lues ensuite, les membres de la droite se levèrent en disant qu'ils ne pouvaient continuer de siéger; la séance fut des plus orageuses.

Froudière ne fit point partie d'autres législatures.