Pierre, Pomponne, Amédée Pocholle

1764 - 1831

Informations générales
  • Né le 30 septembre 1764 à Dieppe ( - Généralité de Rouen - France)
  • Décédé le 5 juin 1831 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 3 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Seine-Inférieure
Groupe
Majorité
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 14 octobre 1795 au 15 octobre 1795
Département
Mayenne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, né à Dieppe (Généralité de Rouen, France) le 30 septembre 1764, « de Me Pierre Pocholle avocat en parlement de Normandie et demoiselle Marie Barbe Vincent », mort à Paris (Seine) le 5 juin 1831, il entra à 15 ans dans la congrégation de l'Oratoire, devint professeur à Angers dans un collège de l'ordre, qu'il quitta en 1790, sans y avoir prononcé de vœux. Son père, juge et subdélégué à Dieppe, l'avait appelé auprès de lui pour le former aux fonctions dans lesquelles il espérait l'avoir pour successeur. Mais la Révolution vint modifier ces dispositions.

Maire de Dieppe en 1791, Pocholle fut désigné comme député suppléant de la Seine-Inférieure à l'Assemblée législative, où il ne siégea pas, puis fut élu (3 septembre 1792) membre de la Convention pour le même département, le 2e sur 16, à la pluralité des voix.

Dans le procès du roi, il répondit au 3e appel nominal :

« Je crois que des mesures de faiblesse, que des demi-mesures sont les plus dangereuses dans les crises d'une révolution. Si Louis vit au milieu de nous, je crains que le spectacle de l'infortune n'efface à la longue la plus juste indignation. La mesure du bannissement ne me paraît pas meilleure. Si les Tarquins bannis ne furent plus dangereux, et ne purent rentrer dans Rome asservie, c'est qu'ils n'avaient pas comme Louis de nombreux amis dans l'intérieur, et des milliers de bras armés au dehors sous l'étendard de la révolte. On craint après sa mort les tentatives d'un ambitieux qui prétendrait à le remplacer. Je demande comment un ambitieux serait encouragé par le châtiment d'un tyran ? Ne serait-ce pas au contraire votre faiblesse ? Craindrait-on que les Français tremblassent devant un tyran nouveau, lorsqu'ils frissonnent encore d'horreur au souvenir de leurs chaînes ? Je vote pour la mort de Louis ; et puisse sa tombe enfermer toutes nos divisions et nos haines ! »

Envoyé en mission dans la Somme, la Seine-Inférieure, à Lyon, puis dans l'Ouest, il se montra opposé au maintien du régime révolutionnaire, obtint de la Convention le décret qui rendit à la ville de Lyon son nom changé en celui de Commune affranchie, s'employa à la pacification de l'Ouest, et se défendit plus tard d'avoir insulté, à Loches, comme on le prétendit, les cendres d'Agnès Sorel. Sa modération le fit cependant dénoncer à son tour ; mais Doulcet de Pontécoulant prit sa défense, et la dénonciation fut écartée par l'ordre du jour.

Lors des élections au Conseil des Cinq-Cents, le département de la Mayenne donna la majorité à Pocholle ; mais il céda la place à un collègue plus âgé que lui.

S'étant rendu alors en ltalie pour affaires particulières (an V), il se trouvait à Milan lorsque Bonaparte, après la conclusion du traité de Campo-Formio, organisa en départements les îles loniennes. Pocholle accepta la place de commissaire général dans le département d'Ithaque, et en exerça les fonctions à Céphalonie jusqu'au moment où les flottes réunies des Turcs et des Russes attaquèrent ces îles ; il entra alors à Corfou, mais dut revenir à Paris après la reddition de cette place.

Il n'adhéra point, tout d'abord, au coup d'Etat du 18 brumaire ; mais il fut nommé, peu après, secrétaire général du département de la Roër, puis, le 23 fructidor an XII, sous-préfet de Neufchâtel (Seine-Inférieure).

Il fut candidat au Corps législatif en 1807, mais le Sénat conservateur ne le nomma pas.

Destitué en 1814, il fut réintégré en 1815, puis, destitué encore en 1815, il alla à Bruxelles où il collabora au Courrier des Pays-Bas.

Atteint par la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides, il repartit de Paris le 8 février suivant, se fixa à Bruxelles, qu'il quitta en 1828, pour fonder à Liège le Courrier universel subventionné par le gouvernement hollandais.

Sa femme avait demandé au roi son rappel (4 mars 1818) ; mais Pocholle ne rentra en France qu'après la révolution de 1830, et mourut moins d'un an après.

Date de mise à jour: janvier 2020