Louis, Marie d'Estourmel

1744 - 1823

Informations générales
  • Né le 11 mai 1744 à Suzanne ( - Généralité d'Amiens - France)
  • Décédé le 13 décembre 1823 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 8 avril 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Cambrésis (Type : Bailliage)
Groupe
Noblesse
Régime politique
Consulat et Premier Empire
Législature
Corps législatif
Mandat
Du 24 septembre 1805 au 4 juin 1814
Département
Somme
Groupe
Majorité
Régime politique
Première Restauration
Législature
Chambre des députés des départements
Mandat
Du 4 juin 1814 au 20 mars 1815
Département
Somme

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789 et au Corps législatif de l'an XIV à 1815, né à Suzanne (Généralité d'Amiens, France), le 11 mai 1744, mort à Paris (Seine), le 13 décembre 1823, il appartenait à une noble famille de Picardie, possédant des propriétés considérables dans cette province.

Il embrassa la carrière des armes et entra fort jeune aux mousquetaires. Il devint successivement officier supérieur de la gendarmerie de la maison du roi, colonel en second aux dragons de Conti, brigadier des armées du roi, et colonel au régiment de Pologne-cavalerie. Le 1er janvier 1784, il fut nommé maréchal-de-camp et vint alors habiter sa province.

Membre de l'assemblée des notables en 1787, il présida, l'année suivante, l'assemblée de la noblesse du Cambrésis dont il était grand-bailli, et, le 8 avril 1789, fut élu, par ce bailliage, député de son ordre aux Etats-Généraux. Il adopta les principes de la Révolution, et se prononça pour la réforme des abus; dans la fameuse nuit du 4 août, il renonça pour lui, et pour la province qu'il représentait, aux privilèges héréditaires et à tous les droits féodaux. Mais il atténua quelques jours après le mérite de cette attitude, en défendant ceux dont la jouissance avait été garantie an Cambrésis, lors de sa réunion à la France; le 19 novembre, il justifia les Etats d'Artois contre l'accusation de s'opposer sourdement à l'exécution des décrets de l'Assemblée. Quelques jours après, il demanda, dans l'intérêt de la conservation des forêts, une prompte réglementation de l'exercice du droit de chasse. Le 13 février 1792, il se prononça contre la perpétuité de la suppression des ordres religieux, et, le 13 avril, il demanda que la religion catholique fût déclarée religion d'Etat. Il admit la liberté des cultes, en maintenant « les constitutions des villes et des provinces jurées par les rois » ; le 14 avril, il demanda que l'administration des biens ecclésiastiques fût surveillée par les provinces. Il intervint dans la discussion du droit de paix et de guerre qu'il considérait comme une prérogative de la couronne. Le 18 mai 1790, il réclama un rappel à l'ordre contre Robespierre, pour insulte au roi; le 19 juin, il demanda pour le monarque la faculté de conserver dans son écu trois fleurs de lis sur champ d'azur. En septembre, il réclama énergiquement en faveur des religieux dont les pensions n'étaient pas payées. Le 13 novembre, il proposa la prohibition de l'entrée des tabacs étrangers en France. A l'époque du duel du duc de Castries avec Charles de Lameth, le bataillon de la section de Bonne-Nouvelle envoya une députation à l'Assemblée pour provoquer un décret d'accusation contre le duc de Castries. La proposition ayant été accueillie par des applaudissements, M. Roy, député d'Angoulême, dit qu'il n'y avait que des scélérats qui pussent applaudir; Barnave et Mirabeau réclamèrent la prison pour cette insulte à l'Assemblée. M. d'Estourmel proposa de réduire cette peine à huit jours d'arrêt; comme on murmurait, il s'écria : « Il est indécent de m'interrompre, je demande que l'Assemblée soit rappelée à l'ordre. » Le 1er mars 1791, il réclama la mise en liberté de MM. d'Hautefeuille, maréchaux-de-camp, arrêtés à Saint-Germain-en-Laye, comme voyageant sans passeports; après de violents débats, l'Assemblée passa à l'ordre du jour. Il combattit le projet de loi sur la résidence du roi, et sur son abdication, s'il sortait du royaume, et se plaignit des désordres occasionnés par la correspondance des sociétés populaires avec les différents corps de l'année.

Après la session de la Constituante, il fut nommé inspecteur-général des armées, puis général de division le 6 février 1792; il servit à l'armée du Nord sous les ordres du général Custine. Accusé par celui-ci d'avoir abandonné Kaiserlautern et le pays des Deux-Ponts au moment où il aurait dû se porter en avant il fut, sur la demande d'Albite, mis en état d'arrestation le 4 avril 1793. Il réussit à se justifier, et put sortir de prison le 26 mai suivant.

Le 8 frimaire de l'an XIII, Napoléon le fit entrer dans l'ordre national de la Légion d'honneur. Le 2 vendémiaire de l'an XIV, le Sénat conservateur l'élut député de la Somme au Corps législatif. Le 21 septembre 1808, il fut créé chevalier de l'Empire, et, le 4 mai 1811, réélu, par le Sénat conservateur, député de la Somme. Il faisait encore partie de cette Assemblée en 1814, et il adhéra à la déchéance de l'empereur. Il parla, en octobre 1814, en faveur de la restitution aux émigrés des biens non vendus. Le 26 de ce même mois, Louis XVIII l'éleva au grade d'officier de la Légion d'honneur.

On a de lui un Recueil des opinions émises à l'Assemblée constituante et de comptes rendus à mes commettants.

Date de mise à jour: mai 2013