Justin Laurence

1794 - 1863

Informations générales
  • Né le 28 août 1794 à Mont-de-marsan (Landes - France)
  • Décédé le 20 juillet 1863 à Villeneuve-de-Marsan (Landes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 5 juillet 1831 au 25 mai 1834
Département
Landes
Groupe
Centre droit
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 juin 1834 au 9 mai 1835
Département
Landes
Groupe
Centre droit
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 20 juin 1835 au 3 octobre 1837
Département
Landes
Groupe
Centre droit
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 4 novembre 1837 au 2 février 1839
Département
Landes
Groupe
Centre droit
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 mars 1839 au 12 juin 1842
Département
Landes
Groupe
Centre droit
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 9 juillet 1842 au 6 juillet 1846
Département
Landes
Groupe
Centre droit
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 24 février 1848
Département
Landes
Groupe
Centre droit

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1831 à 1848, né à Mont-de-Marsan (Landes) le 28 août 1794, mort à Villeneuve-de-Marsan (Landes) le 20 juillet 1863, fils de Louis Laurence, orfèvre, et de Marie Lacère, il fut élevé au lycée de Mont-de-Marsan, et destiné par sa famille à continuer le négoce paternel. Mais soutenu par son oncle, Bertrand Lacère, le jeune Justin nourrit d'autres visées, sut se montrer inhabile aux travaux de la forge et du marteau, et accueillit avec joie cette boutade de son père ; « Puisqu'il n'est bon à rien, qu'il soit avocat ! » D'une intelligence très vive, mais sans persistance, il mit sept ans à faire son droit, tant à Toulouse qu'à Paris, se fit inscrire (1816) au barreau de sa ville natale, y végéta quelque temps, puis, ayant réalisé un petit héritage, acheta une grande maison, donna à dîner, et acquit rapidement une belle clientèle à l'aide de laquelle, grâce à une merveilleuse facilité de travail et de parole, il se fit bientôt une réputation hors de pair dans la région. C'était sous la Restauration.

Désormais en vue, M. Laurence fut le champion de l'opposition libérale constitutionnelle, dont le général Lamarque était alors le chef dans le département. L'amitié de Lamarque valut à M. Laurence, après les journées de Juillet, les fonctions de conseiller de préfecture des Landes (22 octobre 1830), puis (11 novembre suivant) celles d'avocat général à la cour royale de Pau. Le 5 juillet 1831, le 1er collège électoral des Landes (Mont-de-Marsan) l'élut député par 128 voix sur 218 votants et 295 inscrits, contre 87 voix à M. Poyféré de Cère.

M. Laurence s'assit au centre droit, et prit une part active aux débats de la Chambre. Il appuya (3 septembre) une demande de secours pour les condamnés politiques, et annonça (5 septembre) son intention de « soulever quelques points de politique intérieure ». Casimir Perier, irrité des interpellations de M. Mauguin sur la Pologne, ayant sommé (24 septembre) M. Laurence d'articuler ses griefs, « bien que fonctionnaire », celui-ci répondit immédiatement : « Quant à ma position de fonctionnaire public, je déclare, qu'en entrant dans cette enceinte, je l'ai laissée à la porte, et que je ne la reprendrai qu'en sortant, si toutefois on me la laisse. » Le lendemain, 23 septembre, dans un long discours, il reprocha au ministère d'aller chercher ses inspirations à la Bourse, demanda l'union de toutes les bonnes volontés, et, sans aboutir à un résultat pratique, s'affirma comme orateur parlementaire. En janvier 1832, il discuta le chiffre de la liste civile, critiqua l'administration de la Légion d'honneur (8 février), fut rapporteur des trois douzièmes provisoires (12 mars), proposa les tarifs de réglementation de l'échelle mobile d'importation, combattit la loi de police contre les réfugiés politiques (13 avril), et fut destitué de ses fonctions d'avocat général à la clôture de la session de 1832.

Membre de la commission de l'Algérie en 1833 et 1834, M. Laurence, qui n'avait ni la ténacité ni la persévérance des hommes de parti, fut envoyé dans cette colonie avec la mission spéciale d'y organiser la justice. Le National lui reprocha en cette circonstance « sa défection ». M. Laurence apporta à la Chambre le résultat de sa mission, et, dans un discours important (14 avril 1834), émit le premier l'idée que l'Algérie devait être pour l'armée un immense camp d'instruction, une pépinière d'officiers.

Réélu député de Mont-de-Marsan, le 21 juin 1834, par 168 voix sur 176 votants et 311 inscrits, il fut nommé (21 août suivant) procureur général « commissaire spécial pour l'organisation de la justice dans les possessions du nord de l'Afrique » ; il passa six mois à Alger, y promulgua le code civil et revint à la Chambre défendre la cause de la colonisation civile. Il répondit aux vives attaques qui signalèrent les débuts de la session de 1835 ; mais, en désaccord avec le gouvernement sur la part à laisser à l'autorité militaire, il donna sa démission de député et de commissaire.

Il se représenta devant ses électeurs qui lui confirmèrent son mandat, le 20 juin 1835, par 172 voix sur 177 votants. Il combattit les lois de septembre, parla contre les abus de la quarantaine dans la discussion du budget du commerce, prit part à tous les débats concernant l'Algérie, à la discussion des lois sur l'instruction publique (20 mars 1837), sur les aliénés (6 avril), sur les sucres, etc., et fut nommé directeur des affaires d'Afrique (23 juillet 1837).

Obligé de se représenter devant ses électeurs par suite de cette nomination, il fut réélu député, le 28 août suivant, par 186 voix sur 190 votants et 335 inscrits, et vit son mandat renouvelé, aux élections générales du 4 novembre suivant, par 175 voix sur 179 votants et 363 inscrits. Les affaires algériennes l'occupèrent alors exclusivement; il y organisa ou améliora les services publics, entra au Conseil d'Etat (1837), et fut quelque temps délégué de l'île Bourbon.

Le 2 mars 1839, il fut réélu député par 215 voix sur 223 votants, puis le 9 juillet 1842, par 217 voix sur 306 votants et 376 inscrits contre 49 voix à M. Brettes. Il résigna, cette même année, ses fonctions de délégué de l'île Bourbon et de directeur des affaires d'Algérie, remplit, en 1844, une nouvelle mission dans la colonie, pour y préparer une loi sur la propriété, et fut appelé (décembre 1844) à la direction générale des contributions directes ; ses électeurs, convoqués en raison de cette nomination, le 31 janvier 1845, le réélurent par 236 voix sur 251 votants et 392 inscrits, contre 10 voix à M. Brettes.

Réélu une dernière fois, le 1er août 1846, par 222 voix sur 270 votants et 382 inscrits, contre 22 voix à M. du Lyon, il projetait des réformes dans son administration, et notamment. la péréquation de l'impôt foncier, quand la révolution de 1848 vint y mettre obstacle, en le rendant à la vie privée.

Conseiller général en 1833, président de l'assemblée départementale de 1834 à 1848, chevalier de la Légion d'honneur (1837), officier (1842), son étonnante activité lui permit encore de satisfaire ses goûts littéraires, et, après sa retraite, de se livrer avec ardeur aux améliorations agricoles.

En février 1853, le conseil municipal de Mont-de-Marsan le délégua à Paris pour défendre les intérêts de la ville dans le tracé du chemin de fer de Bordeaux aux Pyrénées. Mais le repos relatif auquel il était condamné amena la pléthore, puis l'apoplexie. Il mourut à 69 ans, après une douloureuse opération, dans les sentiments religieux qui avaient occupé les dernières années de sa vie.

Date de mise à jour: août 2013