Félix, Julien, Jean Bigot de Préameneu

1747 - 1825

Informations générales
  • Né le 26 mars 1747 à Rennes ( - Généralité de Bretagne nord - France)
  • Décédé le 31 juillet 1825 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Présidence(s)

Présidence de l'Assemblée nationale
du 15 avril 1792 au 29 avril 1792

Mandat(s)

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 6 septembre 1791 au 20 septembre 1792
Département
Seine
Groupe
Modérés

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député à l'Assemblée législative de 1791, ministre des Cultes et pair des Cent-Jours, né à Rennes (Généralité de Bretagne nord, France), le 26 mars 1747, mort à Paris (Seine), le 31 juillet 1825, il était avocat au Parlement de Paris avant la Révolution, dont il embrassa la cause avec une certaine réserve.

Lors de l'établissement des premiers tribunaux qui succédèrent aux anciennes Cours, en 1790, il fut élu juge du quatrième arrondissement de la capitale ; distingué par le « ministère constitutionnel », il fut envoyé commissaire à Uzès, pour apaiser des troubles d'ailleurs sans gravité.

L'année d'après (6 septembre 1791), Bigot de Préameneu fut nommé député de Paris à l'Assemblée législative, par 387 voix sur 609 votants ; il y opina d'abord avec les défenseurs de la royauté, et prononça, le 7 janvier 1792, en faveur de la sanction royale, un discours qui provoqua les huées des tribunes. Peu après, il fit décréter pour Paris la prompte organisation du jury, demanda que l'incompatibilité des fonctions de législateur et de juré fût prononcée, improuva un arrêté du Parlement de Paris contre les prêtres insermentés, et obtint, dans la séance du 22 mai, que, par la loi qui ordonnait le séquestre des biens des émigrés, il fût accordé un mois de délai à ceux qui voudraient rentrer.

Quelques jours après, il fut élu président, et, en cette qualité, fit, le 20 avril 1792, à Louis XVI, qui venait déposer sa déclaration de guerre à l'Autriche, cette réponse sommaire : « L'Assemblée examinera votre proposition, et elle vous instruira du résultat de ses délibérations. »

Le 25 du même mois, il s'opposa au projet de loi que Thuriot présentait contre les ecclésiastiques qui refusaient de prêter serment à la Constitution ; peut-être cette circonstance ne fut-elle pas étrangère, plus tard, à sa nomination comme ministre des Cultes de Napoléon Ier. Il est vrai qu'on en donna une raison plus futile : lui-même répétait que c'était à cause de son nom (Bigot), en quelque sorte prédestiné, que l'empereur avait songé à lui.

Bigot de Préameneu, qui avait encore obtenu de l'Assemblée un décret interdisant aux pétitionnaires de se présenter en armes à sa barre, dut se tenir caché sous le régime révolutionnaire ; après s'être prudemment dérobé, il reparut le 18 brumaire, applaudit au coup d'Etat de Bonaparte et fut nommé par le premier consul commissaire du gouvernement près le Tribunal de cassation, et conseiller d'Etat. C'est à ce poste qu'il concourut, avec Portalis, Tronchet et autres, à la rédaction des Codes.

Parmi les nombreux discours qu'il prononça à la tribune du Corps législatif pour soutenir les projets de loi du Code civil, on a remarqué surtout celui qui a pour objet les Contrats ou les Obligations conventionnelles en général. Napoléon Ier le fit comte de l'Empire et officier de la Légion d'honneur, puis, à la mort de Portalis (1808), l'appela au ministère des Cultes. Il ne fit preuve, d'ailleurs, dans ces fonctions, d'aucune initiative personnelle, se bornant à exécuter exactement les ordres du maître jusqu'à la chute du gouvernement impérial. Son plus important travail était d'analyser les mandements des évêques sur les victoires de l'Empire, et d'en extraire les passages les plus saillants à la louange de l'empereur pour les insérer au Moniteur.

Bigot de Préameneu, qui s'était réfugié en Bretagne à la première Restauration, en revint aux Cent-Jours, et fut appelé à la Chambre des pairs de l'Empire, mais il n'eut cette fois que le titre, plus modeste, de directeur général des cultes. Il perdit encore toutes ses dignités au second retour des Bourbons et, depuis ce temps, il ne reparut plus sur la scène politique.

Vivant dans la retraite, il ne s'occupa que de visiter les prisons et les hospices, dont il était administrateur.

Admis en 1800, à l'Académie française, il répondit au discours de réception de l'évêque d'Hermopolis (M. de Frayssinous) : c'est même son seul titre littéraire.

À sa mort il laissa une fortune considérable, qui était surtout le fruit de son extrême parcimonie.