Louis, Philippe de Ségur
1753 - 1830
- Informations générales
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- Né le 10 décembre 1753 à Paris ( - Généralité de Paris - France)
- Décédé le 27 août 1830 à Paris (Seine - France)
1753 - 1830
Député au Corps législatif en l'an IX, membre du Sénat conservateur, pair de France, né à Paris (Généralité de Paris, France) le 10 décembre 1753, mort à Paris (Seine) le 27 août 1830, fils aîné du maréchal de Ségur (1724-1801), il fit ses études à l'université de Strasbourg où il reçut les leçons du pasteur Koch, devint, en 1769, sous-lieutenant au régiment mestre-de-camp général, capitaine en 1772, et colonel en second du régiment d'Orléans en 1776.
Il fréquenta fort assidûment Mme du Deffand et les beaux esprits du temps, et se lia avec Laharpe, Marmontel et Voltaire.
En 1782, il prit part aux dernières affaires de la guerre d'Amérique, et devint, le 5 décembre de l'année suivante, colonel des dragons de Ségur.
Après avoir travaillé quelques mois avec son père au ministère de la Guerre, il fut nommé, en octobre 1784, ambassadeur en Russie où il ne tarda pas à être apprécié de Catherine II ; il lui adressait des épîtres et composait des pièces galantes pour son théâtre particulier. Il l'accompagna en Crimée en 1787, et profita de ce voyage, dont il a publié une relation, pour cimenter entre la France, la Russie, l'Autriche et l'Espagne, une alliance tendant au démembrement de la Turquie. Ce projet ayant échoué par l'insouciance de Louis XVI, Ségur revint en France en novembre 1789. Il se mêla au mouvement politique et se montra partisan des idées nouvelles.
En mars 1791, il fut nommé, à la place du cardinal de Bernis, ambassadeur à Rome, mais le pape refusa de le recevoir. Il obtint, à son retour, le grade de maréchal de camp et fut envoyé à Berlin, avec la mission de détacher la Prusse de la ligue conclue à Pilnitz. Mais le roi de Prusse ayant appris que Ségur apportait trois millions pour se rendre favorables les ministres et les favoris, lui tourna brutalement le des le jour où il lui présenta ses lettres de créance (12 janvier 1792). À quelques jours de là, Ségur fut grièvement blessé en duel ; il dut quitter Berlin au mois de mars suivant, refusa le portefeuille des Affaires étrangères que lui offrit le roi, et se retira à Chatenay, prés de Sceaux, où il vécut dans la retraite pendant la plus grande partie de la Révolution.
Sous le Directoire, il composa son Histoire de Frédéric-Guillaume II (1800), et se montra quelquefois aux dîners du Vaudeville.
Le 18 brumaire le fit rentrer dans la vie publique. Elu, le 8 ventôse au IX, par le Sénat conservateur, député de l'Isère au Corps législatif, il demanda et obtint, en juillet 1802, l'ouverture d'un registre pour le vote des députés sur le Consulat à vie.
Très dévoué à Bonaparte, qui lui avait pourtant demandé « s'il était parent du Ségur qui faisait des livres », il devint successivement conseiller d'Etat le 4 nivôse an XI, membre de la Légion d'honneur le 9 ventôse an XII, grand-officier du palais de l'empereur le 21 messidor an XII, grand-aigle de la Légion d'honneur le 14 pluviôse an XIII, comte de l'Empire le 23 mai 1808, et membre du Sénat conservateur le 5 avril 1813.
En 1814, durant la campagne de France, il fut nominé commissaire extraordinaire dans la 18e division militaire, mais n'eut pas le temps d'y organiser la défense, Il adhéra à la déchéance de l'empereur, se rendit au-devant de Louis XVIII à Compiègne, et fut nommé pair de France le 4 juin 1814.
Pendant les Cent-Jours, il reprit ses anciennes fonctions auprès de l'empereur qui le nomma pair le 2 juin 1815. Il soutint énergiquement les droits de Napoléon II et offrit de suivre l'empereur partout où il irait.
L'ordonnance royale du 24 juillet 1815 le destitua de ses charges et fonctions ; mais il rentra à la Chambre des pairs le 19 novembre 1819, siégea assidûment et vota fréquemment avec le parti libéral.
Il applaudit à la révolution de 1830 et au retour du drapeau tricolore, et fut l'un des premiers à adhérer au gouvernement de Louis-Philippe. Il mourut peu après.
Membre de l'Académie française depuis 1803, M. de Ségur a publié un très grand nombre d'ouvrages, parmi lesquels on peut citer :
- Pensées politiques (Paris, 1795) ;
- Théâtre de l'Hermitage (1798) ;
- Tableau historique et politique de l'Europe (1786-1796) contenant l'histoire des principaux événements du règne de Frédéric-Guillaume II, roi de Prusse, et un précis des révolutions du Brabant, de Hollande, de Pologne et de France (1801) ;
- Politique de tous les cabinets de l'Europe pendant les règnes de Louis XV et de Louis XVI, d'après les écrits de Favier (1822) ;
- Galerie morale et politique (1817) ;
- Romances et chansons (1819) ;
- Histoire de France, jusqu'à la mort de Louis XI (1824- 30) ;
- Mémoires ou souvenirs et anecdotes (1824)
Il a donné lui-même une édition de ses Œuvres complètes (1824).