Jacques, Antoine, Adrien Delort
1773 - 1846
Député de 1830 à 1837 et pair de France, né à Arbois (Généralité de Besançon), le 16 novembre 1773 « fils du sieur Claude Antoine Delort marchand d'Arbois (Jura) et de Dame Marie Thérèse Paupe mari et femme », mort à Arbois, le 28 mars 1846, il s'engagea le 15 août 1791, dans le 4e bataillon des volontaires du Jura.
Sous-lieutenant au 8e régiment d'infanterie (Austrasie) le 14 juin 1792, il fit les campagnes de la Révolution, et gagna les grades de lieutenant le 18 septembre suivant, de capitaine-adjoint aux adjudants-généraux le 16 juin 1793, de capitaine de cavalerie le 28 août suivant, successivement au 24e régiment (21 octobre 1797) et au 22e (29 décembre), Il se distingua à l'armée d'Italie, et fut nommé chef d'escadron au 2e cuirassiers, le 9 germinal an VII.
Major au 9e dragons le 29 octobre 1803, il reçut la croix de la Légion d'honneur le 26 mars 1804, fut blessé à Austerlitz où il montra une grande bravoure et y gagna le grade de colonel du 25° dragons (1805).
Créé chevalier (30 octobre 1810) puis baron de l'Empire (4 janvier 1811), pendant qu'il était à l'armée d'Espagne, il se distingua aux sièges principaux de cette guerre et à plusieurs batailles, notamment à celle du Pont-du-Roi, où dans une charge brillante, il enleva à l'ennemi vingt-cinq canons et tous ses bagages. A Vendrell (25 mars 1810), il mit en déroute l'avant-garde de l'armée espagnole, et, le 9 avril, battit encore l'ennemi à Villafranca. Grièvement blessé à Vals, il mit en fuite avec un escadron sept escadrons espagnols, et à l'assaut de Tarragone sabra les fuyards en les poursuivant jusqu'à la mer sous le feu des croisières anglaises. Cette action d'éclat lui valut le grade de général de brigade (21 juillet 1811). Il contribua encore pour une large part à la victoire de Sagonte et à l'investissement de Valence; à Castalla, n'ayant que 1,500 hommes, entouré par 12,000 hommes commandés par O'Donnel, il les chargea avec une héroïque audace et les mit en déroute.
En 1813, il couvrit la retraite de l'armée de Suchet, et, de retour en France, fut envoyé à l'armée chargée de s'opposer à la marche des coalisés sur Paris. Une action d'éclat à Montereau (18 février 1814) le fit nommé général de division sur le champ de bataille.
La première Restauration lui donna la croix de Saint-Louis (19 juillet 1814), mais sans lui confier de commandement. Pendant les Cent-jours le maréchal Ney lui remit le commandement de sa cavalerie, et les charges des cuirassiers de Delort gagnèrent (16 juin 1815) la bataille de Ligny. A Waterloo, il fut blessé d'un coup de feu.
La seconde Restauration le plaça en disponibilité et le mit prématurément à la retraite eu 1825. Le gouvernement de 1830 le remit en activité, et l'appela successivement au commandement des 8e, 3e et 7e divisions.
Le 28 octobre 1830, le collège de département du Jura, son pays natal, l'élut député par 87 voix sur 118 votants et 173 inscrits, en remplacement de M. de Bonmarchant, démissionnaire. La même année, il fut nommé conseiller général du Jura, et, le 5 juillet 1831, fut réélu député dans le 3e collège électoral du Jura (Poligny) par 124 voix sur 203 votants et 251 inscrits. Il siégea dans la majorité ministérielle, devint en avril 1832 aide de camp du roi, et fut réélu le 21 juin 1834, par 122 voix sur 207 votants et 260 inscrits, contre MM. de Genoude, 28 voix, et Gréa, 26. Dans la session de 1835, il présenta un rapport sur le projet de loi relatif à un appel de 80,000 hommes, et un autre sur un projet de loi portant ouverture de crédits extraordinaires à distribuer entre les habitants de Satins.
Le roi le nomma pair de France, le 3 octobre 1837; il siégea à la Chambre haute jusqu'à sa mort. Officier de la Légion d'honneur du 10 mars 1810, commandeur du 16 mars 1812, grand officier le 18 octobre 1830 et grand croix le 30 mai 1837. Le général Delort qui cultivait aussi les lettres, était membre de l'Académie de Besançon, de l'Académie de Marseille et de la Société d'émulation du Jura.
Date de mise à jour: juin 2013