Louis, Eugène, Henri Brindeau

1856 - 1936

Informations générales
  • Né le 21 décembre 1856 à Le havre (Seine-Inférieure - France)
  • Décédé le 24 août 1936 à Goderville (Seine-Inférieure - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 10 mars 1895 au 31 mai 1898
Département
Seine-Inférieure
Groupe
Républicains progressistes
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 22 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Seine-Inférieure
Groupe
Républicains progressistes
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Seine-Inférieure
Groupe
Républicains progressistes
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Seine-Inférieure
Groupe
Progressiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 8 mai 1910 au 7 janvier 1912
Département
Seine-Inférieure
Groupe
Républicain progressiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1912 au 1er janvier 1936

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 21 décembre 1856 au Hâvre (Seine-Inférieure), mort le 25 août 1936 au Château de Cretot (Seine-Inférieure).

Député de la Seine-Inférieure de 1895 à 1912. Sénateur de la Seine-Inférieure de 1912 à 1936.

Fils de Gustave Brindeau qui, fut adjoint au maire du Havre et conseiller d'arrondissement, Louis Brindeau fit ses études secondaires au Lycée de sa ville natale, et ses études de droit terminées, s'inscrivit au barreau du Havre en 1881. Il fut nommé juge suppléant au tribunal civil en 1884.

Elu conseiller municipal du Hâvre le 7 février 1886, il en devint maire le 9 novembre 1890, pour le rester jusqu'en 1896.

Il se présenta à l'élection législative partielle du 10 mars 1895, air siège laissé vacant par M. Félix Faure élu Président de la République le 17 janvier. Il devint député de la circonscription du Havre par 9.295 voix contre 8.159 à M. André Pierard, ancien député.

Inscrit au groupe républicain progressiste dont il devait devenir le président, il appartint à diverses commissions spéciales. Son activité fut intense. Parmi ses nombreuses interventions, on peut retenir celles relatives : à la détaxe de distance des sucres bruts expédiés des ports francs de la mer du Nord et de la Manche, a destination des ports francs de l'Atlantique et de la Méditerranée ; aux indemnités de résidence accordées aux douaniers casernés dans les grandes villes; aux accidents du travail; à l'amélioration des rivières et des ports maritimes (1897) ; au service maritime postal du Havre à New York (1898). Il déposa en outre une proposition de loi tendant à autoriser divers départements à contracter des emprunts (1896), et des rapports tendant à faciliter la constitution et le maintien de la petite propriété rurale (1897) ; et ayant pour but la création et la négociation de warants agricoles (1897).

Réélu aux élections générales des 8 et 22 mai 1898, au deuxième tour de scrutin, par 10.767 voix contre 1.638 à M. Laville, il siégea dans diverses commissions, et fut élu secrétaire de la Chambre en 1900 pour le rester jusqu'à la fin de la législature. Il se fit entendre au cours de plusieurs débats portant notamment sur : les primes à la marine marchande; les funérailles civiles de Félix Faure; l'amélioration et l'extension des ports maritimes (1899); le canal maritime de Paris à Rouen ; le port du Hâvre ; les juges de paix ayant deux cantons sous leur juridiction; les services maritimes postaux entre le Continent et la Corse (1902) ; et il déposait dans le même temps une proposition de résolution tendant à autoriser une loterie en faveur de la société d'aide et de protection aux colons (1899); et plusieurs rapports relatifs : à l'organisation de l'Algérie (1899) ; à l'attribution d'une médaille d'honneur aux marins français après 300 mois de navigation (1900); à la création d'un corps de marins indigènes en Algérie et en Tunisie (1900); à l'organisation du sauvetage sur le littoral de la France et de l'Algérie (1901); et à la sécurité de la navigation maritime (1901).

Il retrouva son siège aux élections générales du 27 avril 1902, au premier tour de scrutin, par 9.648 voix contre 4.416 à M. Nicolle, et entra à la Commission des travaux publics et des chemins de fer; et à celle du commerce et de l'industrie. Il s'intéressa plus particulièrement à l'augmentation proposée du droit sur les cafés (1903) ; à la création d'une colonie pénitentiaire à Cadillac; aux officiers et maîtres de ports ; à la marine marchande (1906); ef fut chargé d'un rapport relatif à l'équipement du port du Hâvre par la construction d'un écluse de communication entre le bassin Billot et les quais maritimes du canal de Tancarville (1904).

Ses électeurs lui restèrent fidèles aux élections générales du 6 mai 1906, où il recueillit au premier tour de scrutin 9.193 voix contre 7.696 à M. André Siegfried. Il conserva son siège à la Commission des travaux publics et des chemins de fer. Il se fit entendre notamment sur: l'amélioration et l'extension des ports maritimes (1906) ; la réforme du régime administratif des ports maritimes (1906); le port du Havre (1907); la politique du Cabinet (1908) ; l'approbation d'une convention entre l'Etat et la compagnie des messageries maritimes (1909) ; la construction d'une ligne de chemin de fer sur la rive droit de la Seine, entre Le Havre et Rouen (1910). Il déposa en outre un rapport relatif au régime des ports maritimes de commerce (1910).

Il fut encore réélu, aux élections générales des 24 avril et 8 mai 1910, au deuxième tour de scrutin, par 10.290 voix, contre 7.687 à M. André Siegfried, et entra à la Commission de la marine ; il se préoccupa notamment de l'établissement d'une seconde ligne de chemin de fer du Havre à Paris, et de l'exploitation des services maritimes postaux entre la France, les Antilles et l'Amérique centrale (1911).

Le 7 janvier 1912, une élection partielle sénatoriale eut lieu dans son département, pour pourvoir au remplacement de M. Raoul Ancel, décédé le 5 octobre 1911. Louis Brindeau emporta le siège au premier tour de scrutin, par 790 voix sur 1.455 suffrages exprimés. Il fut réélu au renouvellement du 11 janvier 1920 par 986 voix sur 1.445 votes émis et à celui du 9 janvier 1927, par 995 voix sur 1.466 suffrages, toujours au premier tour de scrutin.

Inscrit au groupe de l'Union républicaine, il appartint à diverses commissions ad hoc, notamment à celle chargée d'une enquête économique sur les moyens d'accroître et de coordonner les forces de production des colonies françaises (1918); à celle de la marine, de l'outillage national, des voies navigables et des ports (1920) ; à celle des chemins de fer, des transports et de l'outillage national, à celle de l'agriculture (de 1921 à 1926) ; à celles de la marine, des travaux publics, des colonies et protectorats et possessions ressortissant du Ministère des Colonies 1927, 1928, 1933).

Son activité ne se ralentit pas. Toujours attentif aux intérêts maritimes de la France, et de la région qu'il représentait, il intervint à la tribune sur les questions suivantes : approbation d'une convention conclue entre l'Etat et la compagnie générale transatlantique pour l'exploitation du service postal entre Le Hâvre et New York (1913) ; interdiction des relations économiques avec l'Allemage et l'Autriche-Hongrie (1915) ; taxation des denrées alimentaires (1916); autonomie des ports (1920) ; flotte en gérance (1921) ; taux des pensions servies par les caisses des invalides de la marine (1925); régime du pilotage dans les eaux maritimes (1928) ; réorganisation des services d'assurance des marins français (1929) ; etc... Il prit également part à la discussion du budget, et principalement de celui de la marine marchande, des exercices 1912, 1913, 1922, 1925, 1926, 1930 et 1931-1932. En 1922, il demanda à interpeller le Gouvernement sur la situation de la marine du commerce et de l'industrie des constructions navales, sur la crise qu'elles subissent et les remèdes. à prendre pour parer à ces difficultés, et intervint au cours de la discussion de l'interpellation sur le naufrage du « Député Albert Tailliandier » et la flotte des « Marie-Louise ». Il fut en outre chargé de la rédaction de nombreux rapports sur des projets ou propositions de loi concernant : l'autonomie des ports: maritimes de commerce (1920) ; l'exploitation des services maritimes postaux et d'intérêt général sur l'Extrême-Orient, l'Australie, la Nouvelle-Calédonie, la Côte orientale d'Afrique et la Méditerranée orientale (1921) ; les décorations sans traitements destinées aux réserves de l'armée de mer et au personnel de la marine marchande (1922) ; l'exploitation du service maritime postal entre Le Havre et New York (1924) ; l'institution du mérite maritime (1927) ; la réorganisation des services d'assurance des marins français contre la vieillesse, le décès, et les risques d'accidents de leur profession (1929) ; la navigation côtière (1930) ; l'aménagement de l'estuaire de la Seine (1931) ; l'aide de l'Etat à la compagnie-générale transatlantique (1932) ; l'abordage en navigation intérieure (1934).

Il réussit à conserver à sa ville du Havre le privilège de grand port transatlantique à une époque où Brest n'eut pas dédaigné ce titre, et joua un rôle prépondérant dans l'institution de l'autonomie des ports de commerce.

En 1900, il avait pris la direction du «Journal du Havre» et était devenu vice-président du syndicat de la presse maritime.

En 1908 il présida le Congrès international de sauvetage, organisé à Nantes et à Saint-Nazaire sous le patronage de la Ligue maritime.

Grand collectionneur de documents rares sur la marine, il en fit don à la ville du Havre.

En raison de sa conduite courageuse en 1892, lors de l'épidémie cholérique qui sévit dans sa ville, il fut fait Chevalier-de la Légion d'honneur.

Il était, depuis 1891, officier de l'ordre-du sauveur de Grèce.

Il ne se représenta pas au renouvellement sénatorial de janvier 1936. Il devait mourir quelques mois plus tard, au Château de Cretot, à 80 ans.