Jean-François Gaultier de Biauzat

1739 - 1815

Informations générales
  • Né le 23 octobre 1739 à Vodable ( - Généralité de Riom France)
  • Décédé le 22 février 1815 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 27 mars 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Clermont-Ferrand (Type : Bailliage)
Groupe
Tiers-Etat

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789, né à Vodable (Généralité de Riom) le 22 octobre 1739, mort à Paris (Seine) le 22 février 1815, quinzième enfant de Gaultier de Biauzat, lieutenant général du Dauphiné d'Auvergne, il fit ses études chez les Jésuites de Billom, et reçut chez eux, à Toulouse, les quatre ordres mineurs.

A l'abolition des Jésuites, il alla étudier le droit à Paris, puis se présenta à la cour des aides de Clermont en 1787; il fut nommé, avec MM. Bergier et Couthon, membre du conseil de l'assemblée provinciale d'Auvergne.

Le 27 mars 1789, il fut élu député aux Etats-Généraux par le bailliage de Clermont, en Auvergne; il siégea dans la majorité. Le 16 juin, il vota pour la réunion des communes en assemblée nationale; le 20 juin, à la séance du Jeu de Paume, il adhéra à la proposition du serment, appuya la motion de Mirabeau pour l'éloignement des troupes, parla contre la Déclaration des droits et combattit le projet d'organisation des assemblées primaires, comme inutile, dangereux et inapplicable. Le 22 juillet 1789, ses compatriotes lui votèrent une adresse de félicitations.

En 1790, il fut élu secrétaire de l'Assemblée et parla contre la proposition de confier au roi le droit de déclarer la guerre. En 1791, il obtint un nouvel examen des réclamations soulevées par Latude, détenu à la Bastille depuis 33 ans; il demanda que les députés ne pussent plus exercer d'autres fonctions concurremment avec leur mandat, et s'éleva avec une grande énergie contre l'agiotage et l'accaparement des assignats de cinq livres. Enfin, au moment où l'Assemblée nationale clôturait sa session, il fit voter des remerciements aux soldats et aux gardes nationales. Dans un ouvrage attribué à Mirabeau, Biauzat est désigné sous le pseudonyme d'Hortensius, et l'auteur lui applique les vers suivants :

Son cœur n'hésite point et vole sur sa bouche,
Chaque réponse est simple et nous charme et nous touche.
Son maintien, son air seul peint l'ingénuité,
Avant qu'il la prononce, il dit la vérité.

Cependant, comme il blâma les agissements, à Clermont, de M. Chazot, commandant des chasseurs d'Auvergne, très zélé pour la révolution, il se fit quelques ennemis qui se vengèrent en criant devant sa maison : « Biauzat à la lanterne! » Il n'en fut pas moins élu par acclamation maire de Clermont.

Après la dissolution de l'Assemblée constituante, les citoyens de Paris l'appelèrent au tribunal du 4e arrondissement. Mais, à la fin de 1792, il fut incarcéré ; en raison d'un violent mal d'yeux dont il souffrait, il obtint de rester chez lui, sous la garde d'un gendarme. Le 15 brumaire an III, il fut nommé pour la seconde fois maire de Clermont par le représentant en mission Musset. En germinal an III, il vint, à la tête d'une députation de la commune de Clermont, féliciter la Convention de son triomphe du 12 germinal.

Après le 18 fructidor an V, il fut nommé juge au tribunal de cassation, situation qu'il conserva jusqu'au Consulat. Aux élections de l'an VI, il présenta une pétition, avec de nombreux citoyens, « sur les inscriptions requises pour voter dans les assemblées primaires, » et, peu après, fut élu député au Conseil des Cinq-Cents par la section de l'Oratoire à Paris.

Le gouvernement consulaire le nomma (28 germinal an VIII) commissaire et accusateur public près le tribunal criminel de la Seine, titre qu'il échangea, le 9 décembre 1810, contre celui de conseiller à la cour impériale de Paris. Il occupa ces fonctions jusqu'à sa mort, bien que devenu aveugle dans les derniers mois de sa vie.