Antonin, Félix, Gabriel Brocard
1885 - 1950
Né le 14 novembre 1885 à Biol (Isère), mort le 28 mai 1950 à Paris.
Député de la Seine de 1924 à 1932. Député de l'Isère de 1932 à 1936.
Fils d'un instituteur, Antonin Brocard entre à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1905, et en sort dans l'infanterie. Il assiste à la naissance de l'aviation en France sous l'impulsion des Farman, Blériot, Voisin, etc., et, officier de carrière, est un des premiers à comprendre l'importance militaire de l'aéronautique. Il obtient en 1912 son brevet de pilote, point de départ d'une vie désormais consacrée à l'aviation. La même année, il bat deux records d'altitude, et, en 1913, tente l'expérience des atterrissages en terrains difficiles. Il réussit à se poser à Grenoble, puis à Chambéry, puis à Annecy, puis à La Tour du Pin. Il entreprend ensuite le premier tour de France aérien sur un appareil monoplace.
Il est lieutenant pilote lorsqu'éclate la guerre de 1914, et un des officiers français les mieux avertis en matière d'aviation. On lui confie le commandement d'une Escadrille en mars 1915, et c'est le début d'une épopée. Dans la formation de son groupement, il se révèle un extraordinaire « pêcheur d'hommes ». Avec Védrines, Guynemer, Deullin... et lui-même, l'escadrille des « Cigognes » patrouille le ciel où elle va se couvrir de gloire.
Promu capitaine, il commande le groupe d'escadrilles qui participent à la bataille de la Somme. Lorsqu'il est nommé chef de bataillon en 1917, il est déjà titulaire de cinq citations à l'ordre de l'armée, et de la croix de Chevalier de la Légion d'honneur qui lui est remise sur le front de la Somme, accompagnée d'une sixième citation.
Il est nommé chef de Cabinet de M. Jacques-Louis Dumesnil, sous-secrétaire d'Etat à l'aéronautique le 15 septembre 1917. Il le demeure jusqu'en 1919 où il reprend le commandement de l'escadrille des « Cigognes » à Strasbourg.
C'est pour défendre la cause de l'aviation militaire et civile qu'il se décide à entrer dans la politique. Son programme est clair : la France doit posséder une force aérienne puissante et une aviation marchande qui puisse assurer sa suprématie sur les routes internationales.
Il se présente aux élections générales législatives du 11 mai 1924 dans la troisième circonscription de la Seine, sur la liste d'Union républicaine démocratique, et est élu par 61.323 voix sur 198.996 suffrages exprimés.
Inscrit au groupe des républicains de gauche, il entre à la Commission de l'Algérie, des colonies et des protectorats et à la Commission de l'armée. Ses interventions sont nombreuses et en majeaire partie consacrées aux questions aéronautiques. Il parle régulièrement au cours de la discussion du budget de l'air des exercices 1925, 1926, 1927 et exprime son point de vue sur les conclusions de la commission chargée d'examiner le mode d'acquisition du matériel d'aviation du Département de la guerre. Il est en outre chargé de rapporter une proposition de loi tendant à l'affectation à l'armée de l'aéronautique, d'officiers d'autres armes, volontaires pour cette mutation (1926).
Aux élections générales des 22 et 29 avril 1928, qui marquent le retour au scrutin uninominal, il se présente dans la circonscription d'Ivry. Sa campagne électorale est mouvementée. Il a comme principal adversaire Maurice Thorez que le parti communiste soutient avec vigueur. Il réussit néanmoins à le battre, au deuxième tour de scrutin, par 12.880 voix contre 11.654.
Il s'inscrit au groupe des députés indépendants, conserve son siège à la Commission de l'armée, et entre à la Commission de l'aéronautique civile, com merciale, militaire, maritime et coloniale, .dont il sera élu président.
Au cours de la discussion du budget de l'Intérieur de l'exercice 1930, il se préoccupe de la protection de la population contre les bombardements aériens ; il s'intéresse aux marchés de l'aéronautique (1930); à la convention envisagée en vue de l'exploitation de la ligne France-Amérique du Sud, à la création d'une «Société africaine d'aviation marchande» chargée de l'exploitation de liaisons aériennes entre la France et diverses possessions d'Afrique (1931).
Aux élections générales des 1er et 8 mai 1932, il subit un échec au deuxième tour de scrutin, n'obtenant que 13.947 voix contre 14.411 à Maurice Thorez qui lui succède. Ils avaient recueilli un nombre identique de suffrages au premier tour.
Mais, un siège se trouvée vacant dans l'Isêre, son département natal, par suite du décès de M. Paul Mistral, survenu le 17 août 1932. Une élection Partielle a lieu dans la deuxième circonscription de Grenoble le 13 novembre. Antonin Brocard emporte le siège au deuxième tour de scrutin, par 10.466 voix contre 10.399 à M. Léon Martin.
Inscrit au groupe de la Gauche radicale, il Teste membre de la Commission de l'aéronautique, et les mêmes problèmes continuent à retenir son attention. Au cours de la discussion d'un projet de crédits provisoires, il évoque la situation de l'aéronautique, il intervient sur le statut organique de l'armée de l'air (1933) ; sur le budget de l'air de l'exercice 1935, pour signaler les inconvénients de la publicité faite au sujet de la technique, de l'organisation d'ensemble, et des inventions de l'aviation militaire (1934) ; sur l'organisation de la défense passive, et reproche au Gouvernement l'absence de politique industrielle au Ministère de l'air (1935). Il dépose dans le même temps plusieurs rapports relatifs aux décorations avec ou sans traitement, destinées au personnel de l'année de l'air (1934-1935) ; et émet un avis au nom de la Commission de l'aéronautique sur le projet de loi tendant à approuver la convention conclue entre les Ministres des P.T.T., de l'air et des finances, et la société « Air bleu » en vue de l'organisation d'une aviation postale intérieure (1935).
Aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936. il se présente dans la 1re circonscription de La Tour du Pin, mais subit un échec au deuxième tour de scrutin, n'ayant obtenu que 5.736 voix contre 8.572, à M. Jean Ginet qui emporte le siège.
Il vécut désormais à l'écart de la politique, et eut la satisfaction d'être promu, pendant sa retraite, général de réserve. Il mourut à Paris le 28 mai 1950 à 65 ans, mais ses cendres furent transférées à Marne-la-Coquette, au pied du « Mémorial Lafayette » où reposaient déjà les corps de ses anciens compagnons de l'escadrille des « Cigognes ».
Né le 14 novembre 1885 à Biol (Isère)
Décédé le 28 mai 1950 à Paris
Député de la Seine de 1924 à 1932
Député de l'Isère de 1932 à 1936
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français, tome II, p. 774, 775)
Antonin Brocard meurt à Paris le 28 mai 1950.
Ses cendres sont transférées à Marne-la-Coquette, au pied du « Mémoire Lafayette », où reposaient déjà les corps de ses compagnons de l'escadrille des « Cigognes ».