Antoine Grenot
1748 - 1808
Député en 1789, membre de la Convention, député au Conseil des Cinq-Cents et au Corps législatif, né à Gendray (Généralité de Besançon) le 7 août 1748, de Jean Baptiste Grenot, négociant, et Claude Françoise Humbertjean, mort à Besançon (Doubs) le 24 mai 1808, il exerçait avant la Révolution la profession d'avocat à Gendray.
S'étant signalé par son enthousiasme pour les principes nouveaux, il fut élu, le 15 avril 1789, député du tiers aux Etats-Généraux pour le bailliage de Dôle, par 117 voix sur 156 votants, et prit part au serment du Jeu de paume.
Après la Constituante, où il passa inaperçu, il devint juge de paix de Gendray, puis, le 4 septembre 1792, fut nommé membre de la Convention par le département du Jura, le 3e sur 7, à la pluralité des voix sur 451 votants. Il y prit place parmi les Girondins, vota la mort de Louis XVI, protesta contre le 31 mai et contre la suppression du comité des 12, et, compris dans le décret du 3 octobre 1793 sur les députés prévenus de conspiration, fut décrété d'arrestation. Il demeura dix-huit mois caché, et reprit sa place à la Convention le 18 brumaire an III. Envoyé en mission aux armées de Brest et de Cherbourg, il concourut avec Guermeur à faire exécuter le traité de la Jaulnais conclu, le 15 février 1795, entre Ruelle, député, et les chefs vendéens Charette et Sapinaud. Mais il est permis de croire qu'il chercha l'extermination des royalistes plutôt que la pacification du pays, car le 15 mai suivant, il dénonça une nouvelle prise d'armes des chouans, qui voulaient demander au comité de salut public l'élargissement de Louis XVII et de sa sœur, et qui annonçaient, par la bouche de leur général Cormatin, que, faute de l'acceptation, toute la Bretagne se soulèverait.
Le 21 vendémiaire an IV, Grenot fut élu député du Jura au Conseil des Cinq-Cents, par 254 voix (291 votants), et réélu, le 24 germinal an VI, par le même département à la même assemblée. Il se rallia au 18 brumaire et à la Constitution de l'an VIII, ainsi qu'en témoigne la lettre suivante:
« Saint-Mihiel, ce 2 nivôse an VIII de la République, une et indivisible.
Grenot, représentant du peuple, délégué des Consuls dans la deuxième division militaire,
Aux représentants du peuple composant la commission intermédiaire du Conseil des 500.
Citoyens collègues,
Je m'empresse de vous adresser mon acceptation de l'Acte constitutionnel, et en attendant que je puisse à mon retour dont l'époque n'est pas encore fixée signer le registre qui a été ouvert pour les représentants du peuple, veuillez bien ordonner la mention de ma lettre et même la faire annexer au registre si vous le jugez nécessaire.
Salut et fraternité,
GRENOT. »
Le surlendemain, 4 nivôse, Grenot fut choisi par le Sénat conservateur comme député du Jura au nouveau Corps législatif; il en sortit en l'an XII, et rentra dans la vie privée.
Date de mise à jour: novembre 2019