Denis Le Maréchal
1755 - 1851
- Informations générales
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- Né le 2 janvier 1755 à Rugles ( - Généralité d'Alençon - France)
- Décédé le 8 mars 1851 à Rugles (Eure - France)
1755 - 1851
Député en 1789, membre de la Convention, député de 1815 à 1816, né à Rugles (Généralité d'Alençon, France) le 2 janvier 1755 «de Louis Lemaréchal, marchand et de Catherine Elisabeth Queruel » , mort à Rugles (Eure) le 20 mars 1851, il était négociant et maire de Rugles à l'époque de la Révolution.
Elu, le 27 mars 1789, député du tiers aux Etats-Généraux par le bailliage d'Evreux, il s'y fit peu remarquer à la tribune; mais il travailla avec zèle dans le comité d'aliénation des domaines. Il devint, en 1791, secrétaire de l'Assemblée.
La même année, il fut nommé (4 septembre) haut juré par son département qui l'envoya ensuite (6 septembre 1792) siéger à la Convention nationale, le 6e sur 11, par 353 voix (569 votants). Lemaréchal opina avec la droite et, lors du procès du roi, se prononça pour l'appel au peuple, et pour la détention et le bannissement. Il motiva longuement son avis.
Au 1er appel nominal : « Je déclare que je n'entends prononcer qu'une mesure de sûreté générale, je déclare que Louis est convaincu de haute trahison contre la liberté du peuple. Je déclare en même temps que votre décision doit être soumise à la sanction du peuple. »
Au 2e appel nominal : « Je crois que dans le cas où la Convention nationale porterait un jugement sur Louis, il ne peut être mis à exécution avant d'avoir été ratifié par le peuple réuni en assemblées primaires »
Au 3e appel nominal: « Je n'étais point à l'assemblée électorale du département de l'Eure, lorsqu'elle m'a donné sa confiance, en m'honorant du titre de représentant du peuple; mais j'ai su par mes collègues, et l'opinion de plusieurs me le prouve, que nous n'avons point été chargés de juger Louis XVI. D'ailleurs, l'assemblée électorale n'avait pas le droit de nous donner ce pouvoir, puisqu'elle était elle-même composée de délégués, dont l'unique objet était de nommer les membres qui devaient faire partie de la représentation nationale. Je persiste donc dans l'opinion que j'ai déjà manifestée sur les deux premières questions et je n'entends prononcer sur la troisième que relativement aux mesures de sûreté générale, et que je crois nécessaires et indispensables pour le salut de la République. Je ne suis point arrêté par la crainte de ma responsabilité personnelle; mais je sais qu'elle ne peut compenser les malheurs que je prévois, dans le cas où la Convention nationale prononcerait irrévocablement la peine de mort contre Louis. D'ailleurs, il y a tant de moyens pour éluder toutes les responsabilités, surtout pour ceux qui ne tiennent à la société par aucun lien moral, que je ne suis point surpris de voir un certain nombre d'individus en présenter l'offre comme un acte de courage. Je dis encore que la chance ridicule de cette prétendue responsabilité sur une seule tête, et même sur celle de tous les membres qui composent la Convention nationale, ne peut balancer la perte inévitable de plusieurs milliers d'hommes, si la guerre continue. Je crois donc que, pour arrêter ce fléau désastreux, pour épargner le sang de nos frères, et sauver en même temps la fortune publique de la chute terrible dont elle est menacée, je crois, dis-je, que pour faire taire nos calomniateurs, pour donner aux nations un grand exemple de justice et de générosité, et les détacher des tyrans qui voudraient se servir de faux prétextes pour nous faire la guerre, nous devons conserver Louis et sa famille en lieu de sûreté, jusqu'à ce que nous ayons amené nos ennemis à la conclusion d'une paix glorieuse et durable. En suivant cette marche, on n'aura point à nous reprocher de nous être écartés de notre mission, et d'avoir donné l'exemple de la plus monstrueuse tyrannie, en méconnaissant la séparation des pouvoirs, sans laquelle il n'y a point de constitution ni de liberté. Je la vois écrite, cette séparation des pouvoirs, en caractères ineffaçables dans la déclaration des droits que j'ai juré de maintenir de tout mon pouvoir; j'y vois aussi que nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée. Je ne trahirai point mon serment. Je demande que Louis et sa famille soient mis en lieu de sûreté; qu'ils y soient gardés jusqu'après la conclusion de la paix entre la France et les puissances ennemies; qu'ensuite ils soient déportés hors du territoire de la République. »
Lemaréchal donna sa démission de député le 27 septembre 1793, et reprit son commerce. Il devint conseiller général de l'Eure sous l'Empire, et rentra, le 22 août 1815, à la Chambre des députés comme l'élu du département de l'Eure, avec 305 voix sur 441 votants. Il fit partie dans la Chambre introuvable de la minorité constitutionnelle, et quitta la vie politique en 1816. Il mourut à Rugles, en 1851, âgé de plus de quatre-vingt-seize ans. Il a été fait chevalier de la Légion d'honneur le 3 janvier 1821.
Date de mise à jour: février 2015