Joseph Brom
1881 - 1945
Né le 10 octobre 1881 à Blotzheim (District de Haute Alsace - Empire allemand), mort le 30 janvier 1945 à Mulhouse (Haut-Rhin). Député du Haut-Rhin de 1924 à 1936.
Sénateur du Haut-Rhin de 1936 à 1944.
De vieille famille paysanne, Joseph Brom suivit les cours de l'école primaire, puis du lycée de Strasbourg, avant d'obtenir le diplôme de docteur és sciences politiques de l'Université de Heidelberg, avec une thèse concernant les accidents du travail dans l'agriculture et l'exploitation forestière en Alsace-Lorraine- thèse qui fut publiée en allemand en 1910 sous le titre : « Die Unfallversicherung in der Elsass-Lothringischen Land und-Forstwitschaft ».
Il débuta à la fois dans le journalisme et la politique en devenant rédacteur en chef du journal Mülhauser Volksblatt, qui parut après la réunion de l'Alsace à la France sous le titre: L'écho de Mulhouse. En cette qualité, il fut l'un des principaux fondateurs du syndicalisme chrétien en Alsace et, en 1911, entra au Landtag d'Alsace-Lorraine dont il était le plus jeune membre. Il y siégea jusqu'en 1918.
Président des syndicats indépendants et membre du conseil consultatif d'Alsace-Lorraine, il fut élu en 1919 conseiller municipal de Mulhouse et devint en 1923 adjoint au maire de cette ville. La même année, il entrait au conseil général du Haut-Rhin, où il représenta jusqu'à la seconde guerre mondiale le canton de Hirsingue et dont il fut vice-président. Membre du parti U.P.R., il se présenta avec succès aux élections législatives du 11 mai 1924 et passa à la majorité absolue, deuxième de la liste de l'alliance républicaine par 59.578 voix sur 113.830 votants. Il se démit alors de ses mandats municipaux pour se consacrer uniquement à son activité parlementaire. Il siégea sur les Bancs des démocrates populaires.
Membre des Commissions de l'Alsace-Lorraine et des mines et forces motrices, spécialiste des questions d'assurances sociales, il déposa des propositions de loi en faveur des agriculteurs et des viticulteurs alsaciens éprouvés par les gelées et concernant d'autre part la réduction du temps de service militaire pour certaines catégories de jeunes gens appelés sous les drapeaux. Il déposa également des propositions de résolution tendant à provoquer la révision des échelles de traitements et salaires des cheminots des grands réseaux français d'intérêt général, et des propositions de loi concernant notamment le délai-congé et l'indemnité de licenciement pour les employés (1925), le recrutement de l'armée (1926), le statut du personnel des chemins de fer d'Alsace-Lorraine, le code du travail. Il fut chargé d'autre part de nombreux rapports sur l'introduction des décrets et lois françaises en Alsace-Lorraine, sur les assurances sociales, le code du travail, les permissions agricoles, le budget général et les travaux d'aménagement du barrage de Kembs. En 1925, il demanda à interpeller le Gouvernement sur les raisons pour lesquelles celui-ci n'avait pas encore pris le décret tendant à augmenter les allocations supplémentaires allouées aux rentiers de vieillesse et d'invalidité, et en 1926 sur les abonnements hebdomadaires du travail.
Réélu aux élections générales du 22 avril 1928 (retour au scrutin d'arrondissement) au premier tour de scrutin, par 7.112 voix contre 3.194 à M. Wagner, dans la circonscription de Thann, il resta membre des mêmes commissions que sous la précédente législature. Il poursuivit son activité qui fut des plus intenses, intervenant dans la plupart des débets intéressant les Alsaciens-Lorrains. Il déposa de nouvelles propositions de loi sur le code du travail, sur les victimes civiles de la guerre, sur l'assurance des employés en Alsace-Lorraine et sur le service militaire (1929). Parallèlement, il se préoccupa de faire obtenir des crédits extraordinaires aux victimes des intempéries dans son département et en 1928 déposait une proposition de loi tendant à instituer une loterie en faveur de la construction, d'une église pour les paroissiens de Sainte-Jeanne-d'Arc de Mulhouse.
Il fut chargé encore de nombreux rapparts sur les assurances sociales, sur la législation minière en Alsace-Lorraine, sur les conventions passées avec les chemins de fer de l'est et en 1928 demanda à plusieurs reprises à interpeller- sur la politique du Gouvernement en Alsaee-Lorraine. Il intervint fréquemment dans les débats sur le budget des pensions, sur les mines domaniales de potasse, sur les difficultés linguistiques des victimes de guerre dans les provinces recouvrées, sur la destruction des lapins de garenne et des sangliers et sur le paiement des terrains pour l'établissement de cime tières militaires dans la région de Cernay. En 1931, il demanda de nouveau à interpeller le Gouvernement sur la crise économique et sur ses répercussions dans les départements recouvrés. Il avait été nommé membre du conseil consultatif de l'énergie hydraulique.
Il fut réélu à une très forte majorité aux élections générales du 1er mai 1932 où il obtint 8.622 voix contre 2.922 à M. Wagner, au premier tour de scrutin, et devint membre de la Commission des régions libérées. Il intervint de nouveau fréquemment au cours de discussions sur l'assistance sociale, les loyers, les droits de la famille, les salaires des cheminots et le chômage. Il déposa des propositions de loi sur les victimes civiles de la guerre (1932), sur l'assurance des employés en Alsace-Lorraine (1932), sur les dommages de guerre (1933), sur les contrats du travail (1933), sur la limitation de l'emploi des retraités (1935) et sur la modification du tarif général des douanes, notamment en ce qui concernait l'admission des tissus se soie artificielle au régime de l'admission temporaire dans les départements d'Alsaee-Lorraine (1935).
Il déposa un certain nombre de rapports au nom de la Commission des mines (notamment sur les mines de potasse d'Alsace) et concernant le calcul de la retraite des agents des P.T.T. en Alsace, les subventions des eaisses d'assurances des ouvriers mineurs, le régime définitif des mines domaniales de potasse et l'introduction de la législation minière française dans les départements recouvrés. Il intervint enfin dans de nombreux débats sur le budget, sur la viticulture et demanda, en 1935, à interpeller le Gouvernement sur les « persécutions dont sont victimes d'honorables familles de la frontière suisse de la part de l'administration douanière ». La même année, il prit part à la discussion immédiate d'un projet de loi relatif au changement de régime dans la Sarre.
Au renouvellement sénatorial du 14 janvier 1936, il entra à la Chambre Haute, mais ne s'y inscrivit à aucun groupe et continua dans cette assemblée à se préoccuper des problèmes. d'Alsace-Lorraine, y soutenant notamment plusieurs propositions tendant à reconnaître un régime particulier, dans divers domaines, aux Alaseiens-Lorrains.
Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vota le projet de loi constitutionnelle. Après la la libération il ne reprit pas d'activité politique et mourut quelques mois plus tard, le 30 janvier 1945, à Mulhouse à 64 ans.
Il avait été membre des comités directeurs de l'Association de la presse de l'est, de l'Assurance des employés d'Alsace-Lorraine, de l'Union populaire républicaine nationale d'Alsace et du parti démocrate populaire, ainsi que président du conseil d'administration de l'Association des employés de France. Il était président d'honneur de l'Union fédérale des employés de France.
Né le 10 octobre 1881 à Blotzheim (Haut-Rhin)
Décédé le 15 janvier 1945 à Mulhouse (Haut-Rhin)
Député du Haut-Rhin de 1924 à 1936
Sénateur du Haut-Rhin de 1936 à 1944
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, pages 778 et 779)
Joseph Brom approuve la réforme constitutionnelle du 10 juillet 1940.
Il abandonne ensuite la vie politique et meurt en 1945.