Georges, Victorien, Félix Bruguier
1884 - 1962
Né le 16 mars 1884 à Nîmes (Gard).
Sénateur du Gard de 1924 à 1945. Délégué à l'Assemblée Consultative provisoire (1944-1945). Député aux deux Assemblées Nationales Constituantes de 1945 à 1946.
Fils de Victorien Bruguier qui fut, en 1888, un des quatre premiers conseillers municipaux socialistes de Nîmes, et qui à deux reprises (9 septembre 1890 et 27 février 1891) dut remplir les fonctions d'adjoint dans deux délégations spéciales, lorsque Gilly, député-maire fut l'objet de poursuites pour avoir déclaré que « sur trente-six membres de la Commission du budget, il y avait au moins vingt Wilson », Georges Bruguier fit ses études classiques au lycée de sa ville natale, et ses études supérieures à la Faculté de droit de Montpellier. Puis il choisit la profession de journaliste. Il collabora principalement à La Dépêche de Toulouse jusqu'à son entrée au Parlement.
Mobilisé en 1914, sa brillante conduite lui valut la Médaille militaire, la croix de guerre, et la Croix du combattant volontaire.
Rendu à la vie civile, il est attiré à son tour par la politique et se présente dans le Gard aux élections législatives du 16 novembre 1919 sur une liste d'entente républicaine. Mais il échoue malgré qu'il ait obtenu 25.519 voix contre 27.267 au quatrième élu de la liste conservatrice et 21.619 suffrages à l'élu de la liste S.F.I.O. Il essuie encore un échec aux élections générales du 11 mai 1924, sur la liste du cartel des gauches avec 45.122 voix contre 28.899 à l'élu de la liste conservatrice. Mais il s'incline avec sérénité devant les exigences et les singularités de la représentation proportionnelle. Par contre, il est élu conseiller municipal de Nîmes le 10 mai 1925. (Il en deviendra maire par délégation du Gouvernement provisoire de la République français le 7 janvier 1945).
Il entre au conseil général du Gard le 19 juillet 1925, pour y représenter le canton de Sauve, et retrouvera son siège le 18 octobre 1931, le 10 octobre 1937 et le 23 octobre 1945. Il présida l'assemblée départementale d'octobre 1945 à octobre 1951.
Il est élu sénateur du Gard à l'élection partielle du 18 mai 1924, en remplacement de M. Jean Cazelles, décédé le 22 mars, au troisième tour de scrutin, par 465 voix sur 756 suffrages exprimés, est réélu le 20 octobre 1929 (renouvellement du 14 janvier 1930) au premier tour, par 457 voix sur 825 votants, et conserve son siège aux élections du 23 octobrè 1938 (renouvellement du 10 janvier 1939), au deuxième tour de scrutin, par 429 voix sur 824 suffrages exprimés.
Il s'inscrit d'abord au groupe de la gauche démocratique qu'il abandonnera ensuite pour aller siéger sur les bancs socialistes.
Membre de la Commission des mines, de celle des douanes et des conventions commerciales, de celles des finances, de l'armée, de la législation civile et criminelle, de l'hygiène et de la prévoyance sociales, des travaux publics. il intervient au cours de plusieurs débats portant notamment sur : l'amnistie (1924, 1931 et 1933) ; la loi de finances de l'exercice 1930 (1930) ; le droit de vote et l'éligibilité des femmes (1932) ; la surtaxe sur certains spiritueux, la loi de finances, la viticulture et le commerce des vins, les vins et autres produits tunisiens (1933) ; l'assainissement du marché des vins (1934) ; la loi de finances de l'exercice 1937 qui lui permet de s'appesantir sur les nécessités de la défense nationale (1936).
Au congrès du 10 juillet 1940, à Vichy, il fut parmi les 80 opposants qui refusèrent de voter le projet de loi sur les pouvoirs constituants, ce qui lui valut d'être révoqué de son mandat de conseiller général, et d'être interné au camp de Saint-Paul-d'Eyjeaux (Haute-Vienne). Il est désigné, en 1944, comme représentant des assemblées parlementaires antérieures, à l'Assemblée consultative provisoire, où il est ensuite nommé vice-président du groupe de la résistance parlementaire. Siégeant sur les bancs socialistes, il appartient à la Commission de l'éducation nationale et à la Commission de la réforme de l'Etat et de législation.
Aux élections législatives du 21 octobre 1945, il est élu député à la première Assemblée Nationale Constituante sur la liste S.F.I.O. et U.D.S.R., par 56.494 voix sur 187.100 votants.
Il est membre des Commissions de l'intérieur, de l'Algérie et de l'administration générale, départementale et communale, de celle de la presse et de la radio et du cinéma, et il est en outre désigné comme membre de la Commission d'études des services d'incendie.
Il conserve son siège à la deuxième Assemblée Nationale Constituante élue le 2 juin 1946, seul représentant de la liste S.F.I.O., ayant obtenu 45.989 voix sur 189.577 votants. Il siège à la Commission de la justice et de la législation générale et à celle de la presse, de la radio et du cinéma.
Son mandat ayant expiré en 1946, il n'en demande plus le renouvellement dans le département du Gard, non plus que de ses mandats locaux. Il va s'installer à Carcassonne d'où est originaire sa belle-famille, et en devient conseiller municipal en 1959.
Il a publié au cours de sa longue carrière de journaliste et d'homme politique : Le fabuliste Florian, de Sauve ; Le scrutin de liste départemental et la représentation proportionnelle ; Le sectionnement électoral de Nimes ; Essai sur les élections sénatoriales dans le Gard de 1876 à 1920.
Georges Bruguier est Officier de la Légion d'honneur, membre honoraire du Parlement et secrétaire de l'amicale du Sénat, fondée en 1945-1946 ; il remplit actuellement les fonctions de syndic de la presse républicaine départementale.
Né le 16 mars 1884 à Nîmes (Gard)
Décédé le 20 août 1962 à Carcassonne (Aude)
Sénateur du Gard de 1924 à 1945
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Gard)
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, p. 787)
Après avoir refusé les pouvoirs constituants au maréchal Pétain, Georges Bruguier s'oppose au régime de Vichy. Son attitude lui vaut d'être révoqué de ses mandats locaux et interné au camp de Saint-Paul d'Eyjeaux (Haute-Vienne).
A la Libération, il est désigné à l'Assemblée consultative provisoire au titre du Parlement et y représente le groupe socialiste du Sénat. Maire de Nîmes par délégation du G.P.R.F., (gouvernement provisoire de la République française) du 7 janvier au 13 mai 1945, il retrouve son siège de conseiller général de Sauve aux élections de septembre 1945 et préside le Conseil général du Gard jusqu'en octobre 1951, date à laquelle il ne sollicitera pas le renouvellement de son mandat.
Le 21 octobre 1945, Georges Bruguier conduit, dans le Gard, une liste rassemblant la S.F.I.O. et l'U.D.S.R. pour les élections à la première Assemblée nationale Constituante. Arrivée en deuxième position derrière le Parti communiste, elle recueille près de 31 % des suffrages et obtient deux élus. Membre de la Commission de l'intérieur, de celle de la presse, de la radio et du cinéma et enfin de la Commission d'étude des services d'incendie, Georges Bruguier participe peu au travail parlementaire. Avec son groupe, il vote les nationalisations et le projet de Constitution qui sera rejeté par référendum le 5 mai 1946.
Aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée nationale Constituante, il conduit à nouveau la liste S.F.I.O. mais, cette fois sans le concours de l'U.D.S.R. Celle-ci ne réalise que 24,5 % des suffrages exprimés et se trouve distancée non seulement par le Parti communiste mais aussi par le M.R.P. au bénéfice duquel elle perd un siège. Georges Bruguier retrouve la Commission de la presse, de la radio et du cinéma et devient par ailleurs membre de la Commission de la justice. Il vote le projet de Constitution et ne se représente pas aux élections législatives du 10 novembre 1946.