Benoît, Jean-Baptiste Monestier

1745 - 1820

Informations générales
  • Né le 31 octobre 1745 à La Sauvetat ( - Généralité de Riom France)
  • Décédé le 29 novembre 1820 à La Saigne (Puy-de-Dôme - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 7 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Montagne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, né à la Sauvetat (Généralité de Riom) le 31 octobre 1745, mort à la Saigne (Puy-de-Dôme) le 29 novembre 1820, il était, avant 1789, chanoine du chapitre de Saint-Pierre à Clermont.

Nommé, en 1791, premier vicaire épiscopal de l'évêque constitutionnel de Clermont, il fut élu, le 7 septembre 1792, député du Puy-de-Dôme à la Convention, le 10e sur 12, à la pluralité des voix (579 votants).

Il siégea à la Montagne et se prononça dans le procès du roi, contre l'appel au peuple et pour la mort sans sursis.

Au 2e appel nominal il répondit : « Comme une grande partie de mes commettants ont fait passer à la Convention nationale plusieurs adresses par lesquelles ils vous expriment qu'ils désirent que vous jugiez sans appel au peuple, je dis non. »

Et au 3e appel nominal : « Mon désir eût été que Louis ne fût pas coupable, mon plaisir serait de lui pardonner. Mon devoir est d'être juste et d'obéir à la loi. Je vote pour la mort. »

Quelque temps après, il abdiqua une première fois ses fonctions ecclésiastiques à la tribune de la Société populaire, et une seconde fois, au comité de l'instruction publique, en renonçant au culte catholique et à la retraite que la loi lui accordait ; il chargea son frère de déposer à la maison commune « ses paperasses papistiques ».

Adversaire déclaré des Girondins, il s'opposa, après leur chute (31 mai 1793), à ce que l'Assemblée prît connaissance de la protestation de Vergniaud arrêté.

Envoyé en mission à Tarbes, il y poursuivit avec rigueur les contre-révolutionnaires. Ayant reçu une chanson de la part des femmes détenues dans les prisons de la ville, il eut peur d'être compromis, et prit un arrêté : « Considérant que les politesses qui nous sont adressées et le motif gratuit et tout gratuit de confiance sur lequel ce procédé est basé, pourraient laisser penser à des malveillants et à des calomniateurs que nous avons un seul instant laissé échapper de nos mains montagnardes la massue révolutionnaire... Déclarons que le comité de surveillance est coupable de négligence dans la police des maisons de réclusion... » (mars 1794). Un peu plus tard, il ordonna au maire de Tarbes d'aller, en écharpe, faire ouvrir toutes les boutiques le jour de Pâques (6 avril), « de dissiper tous les groupes de fainéants, de riches, de fanatiques, de citoyens mâles ou femelles, hébétés d'anciennes habitudes,... etc. »

Il défendit le régime révolutionnaire même après le 9 thermidor, et devint bientôt suspect à la nouvelle majorité.

Décrété d'arrestation le 13 prairial an III, comme « terroriste », pour avoir pris part aux mouvements de prairial contre la Convention, il fut en outre accusé de « s'être entendu avec un agent des fourrages de l'armée, pour dilapider en commun. »

Mais l'amnistie du 4 brumaire suivant le rendit à la liberté. Monestier fut nommé président du tribunal criminel du Puy-de-Dôme, puis (1800) exerça les fonctions de notaire qu'il dut cesser en 1814, ayant été frappé de cécité.

Lors de la promulgation de la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides, le préfet du Puy-de-Dôme délégua le Dr Blatin pour constater la cécité de Monestier, qui d'ailleurs ne fut pas autrement inquiété, étant resté complètement étranger à la politique pendant les Cent-Jours.