Jean-Baptiste Clauzel

1746 - 1803

Informations générales
  • Né le 27 septembre 1746 à Lavelanet ( - Généralité de Toulouse - France)
  • Décédé le 2 juillet 1803 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Présidence(s)

Présidence de l'Assemblée nationale
du 24 novembre 1794 au 6 décembre 1794

Mandat(s)

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 5 septembre 1791 au 20 septembre 1792
Département
Ariège
Groupe
Majorité
Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 4 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Ariège
Groupe
Montagne
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 14 avril 1799 au 26 décembre 1799
Département
Ariège
Groupe
Droite
Régime politique
Consulat et Premier Empire
Législature
Corps législatif
Mandat
Du 25 décembre 1799 au 2 juillet 1803
Département
Allier
Groupe
Bonapartiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député à l'Assemblée législative de 1791, membre de la Convention, député au Conseil des Anciens, au Conseil des Cinq-Cents, et au Corps législatif de l'an VIII à l'an XII, né à Lavelanet (Généralité de Toulouse, France), le 27 septembre 1746, mort à Paris (Seine) le 2 juillet 1803.

Il prit parti pour la Révolution, devint maire de Lavelanet, et fut élu le 5 septembre 1791, le 4e sur 7, « à la pluralité des voix sur 322 votants », député de l'Ariège à l'Assemblée législative. Il siégea dans la majorité, mais ne s'occupa guère que de questions de comptabilité et de finances : fabrication des assignats, caisse d'escompte, etc.

Envoyé à la Convention, le 4 septembre 1792, par le même département, le 2e sur 6, avec 213 voix sur 324 votants, il commença par siéger à la Montagne, et vota la mort du roi en ces termes :
« Mandataire du peuple, revêtu de l'entier exercice de ses pouvoirs, je vote pour la mort de Louis. Néanmoins on parle d'une faction ; quelques-uns veulent donner à entendre qu'elle existe ; eh bien ! c'est pour effrayer cette faction par une courageuse fermeté que je prononce d'avance son arrêt de mort, en même temps que celui du tyran. »

Mais son ardeur révolutionnaire ne dura pas. Il avait d'abord défendu la politique jacobine, proposé d'obliger tous les fonctionnaires ou pensionnés à justifier d'un certificat de civisme, fait une motion contre les ex-membres de l'Assemblée constituante qui avaient combattu la Constitution de 1791, et demandé, le 12 brumaire an II, la confiscation des biens de la Dubarry :
« Tandis que le patriotisme des citoyens, dit-il, fait rentrer dans le trésor public les dépouilles du luxe, du fanatisme et de la superstition, la Convention doit s'occuper d'y ramener celles du despotisme. Vous venez de fonder une république, elle ne peut être solidement établie si elle n'a la vertu pour base : or, point de vertu sans mœurs. Il est étonnant que vous fermiez les yeux sur les dilapidations du pénultième tyran, du Sardanapale des Français ; il est étonnant que vous laissiez une fortune scandaleuse à l'infâme prostituée de Louis XV. Je demande que tous ses biens soient confisqués au profit de la République. »

La Convention passa à l'ordre du jour, motivé sur ce que la Dubarry, étant en état d'arrestation, allait passer devant le tribunal révolutionnaire, et que le comité de sûreté avait envoyé des commissaires à Luciennes.

Clauzel avait appuyé aussi l'arrestation des Girondins. Mais au lendemain de thermidor, il se rangea, au sein du Comité de sûreté générale, dont il faisait partie, parmi les plus zélés réactionnaires, combattit les sociétés populaires, dénonça, le 30 frimaire an III, à la Convention, les continuateurs de Robespierre, et appela toutes les rigueurs de la contre-révolution sur « la faction de la commune conspiratrice, qui a provoqué dans toutes les parties de la République et notamment dans la ville de Paris, le vol, le pillage, le meurtre, l'assassinat et la révolte contre la représentation nationale. » Ce fut sur sa proposition que Barère, Collot d'Herbois, Billaud-Varennes furent décrétés d'arrestation.

Un peu plus tard, il parut se rapprocher des débris de l'ancienne Montagne, en s'élevant contre certaines mesures proposées par Tallien, et en demandant la révocation du décret qui suspendait la vente des biens des condamnés. Il réclama, vers la même époque, le remplacement des fêtes religieuses par des fêtes décadaires, s'éleva contre « le fanatisme », et se prononça, en 1795, pour le maintien d'une taxe révolutionnaire imposée par Saint-Just et Lebas.

Mais un nouveau revirement l'amena à prendre une attitude hostile à l'égard des auteurs de l'insurrection des 2 et 3 prairial an III. Après la défaite de cette insurrection, Clauzel insista à plusieurs reprises pour en faire traduire les promoteurs devant une commission militaire : sur sa motion, plusieurs représentants (les derniers montagnards) furent ainsi envoyés au supplice.

Le 22 vendémiaire an IV, il devint, par 165 voix sur 188 votants, député de l'Ariège au Conseil des Anciens : il y défendit les institutions républicaines, et s'opposa à l'admission de divers députés soupçonnés de royalisme. Secrétaire du conseil, le 21 janvier 1796, il défendit la loi du 9 floréal, concernant le partage des biens qui appartenaient aux parents d'émigrés, demanda l'impression d'un discours de Creuzé-Latouche contre les prêtres, et, s'adressant aux partisans déguisés de la royauté, s'écria : « Vous avez beau faire, la République vous avalera ! »

Mais le zèle dont il avait fait montre pour le gouvernement directorial n'empêcha pas Clauzel d'opérer une évolution de plus. Passé, le 25 germinal an VII, au Conseil des Cinq-Cents, il accueillit avec enthousiasme le coup d'Etat du 18 brumaire an VIII, et, le 4 nivôse de la même année, le Sénat conservateur l'admit au Corps législatif, toujours comme député de l'Ariège. Il ne cessa d'y donner, jusqu'à sa mort (1804), des gages de son dévouement à la politique du premier consul.