Nicolas Haussmann

1760 - 1846

Informations générales
  • Né le 8 septembre 1760 à Colmar ( - Généralité de Strasbourg - France)
  • Décédé le 21 janvier 1846 à Chaville (Seine-et-Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 6 septembre 1791 au 20 septembre 1792
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Majorité réformatrice
Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 7 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1791, membre de la Convention, né à Colmar (Généralité de Strasbourg, France) le 8 septembre 1760, mort à Chaville (Seine-et-Oise) le 21 janvier 1846, d'une famille protestante originaire d'Alsace, il était, avant la Révolution, marchand de toiles à Versailles.

Il se déclara en faveur des réformes, fut élu administrateur de Seine-et-Oise, puis, le 6 septembre 1791, député de ce département à l'Assemblée législative, le 11e sur 14, par 350 voix (501 votants). Il siégea dans la majorité, vota avec elle, et fit voter, le 13 août 1792, l'évacuation des maisons royales.


Réélu, le 7 septembre 1792, membre de la Convention pour Seine-et-Oise, le 2e sur 14, par 503 voix (699 votants), Haussmann fut chargé, le 18 décembre de la même année, d'une mission auprès des armées de l'Est et du Nord : il s'agissait de procéder à la vérification des comptes de tous les agents comptables de la République. Haussmann se montra très favorable à Custine, dont il fit approuver la conduite, mais il demanda le remplacement du ministre Beurnonville et de Bouchotte.

Au moment du procès de Louis XVI, Haussmann se trouvait à Mayence : il ne put donc prendre part au vote, mais il signa, le 6 janvier 1793, avec Rewbell et Merlin (de Thionville), un rapport où figure le passage suivant (Moniteur du 12 janvier 1793) : « Nous sommes entourés de morts et de blessés. C'est au nom de Louis Capet que les tyrans égorgent nos frères, et nous apprenons que Louis Capet vit encore ! » Haussmann remplit encore une mission (octobre 1794) à l'armée du Nord. Sa proclamation aux Bataves pour les inviter à changer la forme de leur gouvernement, fut bientôt suivie d'une lettre dans laquelle il transmettait à ses collègues de la Convention le vœu de la Belgique en faveur de l'annexion à la France. Ayant levé à Bruxelles une contribution de cinq millions, il en exigeait une seconde, que l'administrateur municipal refusait d'accorder :
« Savez-vous, lui dit Haussmann, qu'il y va de votre tête ?
- Vous en ferez sortir du sang, non de l'or. » répondit le magistrat.

De retour à l'Assemblée, Haussman opina pour une réduction de la valeur des anciens assignats et pour une émission nouvelle. Commissaire du Directoire près l'armée de Rhin-et-Moselle, il annonça au gouvernement plusieurs victoires de nos soldats et notamment la prise de Kaiserslautern, de Spire, de Newstadt, le passage du Rhin, la prise de Kehl, l'affaire de Rastadt, la mort du général Lambert, etc.

Après l'insurrection de prairial, il défendit son collègue Goujon, et déclara « qu'il avait toujours admiré la moralité, la pureté de sa conduite, et l'union admirable qui régnait dans sa famille ».

Après avoir suivi, jusqu'en 1798, le général Moreau, il entra dans l'administration des vivres, y appartint jusqu'en 1808, et se retira ensuite à Chaville. En raison de la lettre publiée au Moniteur du 12 janvier 1793, il se trouva atteint, sous la seconde Restauration, par la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides ; forcé de s'exiler, il se fixa à Bâle ; ayant obtenu, peu de temps après, l'autorisation de rentrer en France, il se retira dans sa propriété de Chaville où il mourut.