Charles, François Dupuis
1742 - 1809
- Informations générales
-
- Né le 26 octobre 1742 à Trye-Château ( - Généralité de Rouen France)
- Décédé le 29 septembre 1809 à Is-sur-Tille (Côte-d'Or - France)
1742 - 1809
Membre de la Convention, député aux Cinq-Cents et au Corps législatif de l'an VIII, né à Trie-Château (Généralité de Rouen) le 26 octobre 1742, mort à Is-sur-Tille (Côte-d'Or) le 29 septembre 1809, il était fils d'un instituteur qui lui apprit l'arpentage.
Remarqué par le duc de La Rochefoucauld, il fut placé par lui comme boursier au collège d'Harcourt, revêtit l'habit ecclésiastique, et fut nommé, à la fin de ses études, professeur de rhétorique au collège de Lisieux, à Paris. En 1770, il se fit recevoir avocat au parlement de Paris. Il quitta le costume ecclésiastique, se maria en 1775, et fut chargé, cette même année, de composer le discours latin pour la distribution solennelle des prix de l'Université de Paris, en présence du parlement. En 1780, il prononça, au nom de l'Université et en latin, l'éloge funèbre de l'impératrice Marie-Thérèse. Il s'adonna alors à l'étude des mathématiques, de l'astronomie et de l'antiquité, conçut le plan de son célèbre ouvrage : l'Origine de tous les cultes, et, retiré à Belleville, établit dans sa maison, dès 1778, le premier télégraphe aérien, dont les frères Chappe devaient un peu plus tard vulgariser l'application. Professeur d'éloquence latine au collège de France en 1787, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1788, il fut nommé, en 1790, par le département de Paris, commissaire de l'instruction publique.
Le 15 septembre 1792, il fut élu 1er député suppléant de Seine-et-Oise à la Convention, par 359 voix sur 682 votants, et fut admis à siéger tout de suite en remplacement de Barère de Vieuzac, qui avait opté pour les Hautes-Pyrénées ; il prit place parmi les modérés. Dans le procès de Louis XVI, au 1er appel nominal (sur la culpabilité du roi), il répondit :
« Comme juge, je ne puis voter ; comme homme, je suis convaincu ; comme représentant du peuple, également convaincu, je dis oui. »
Il dit au 3e appel nominal :
« Je ne concourrai pas de mon vœu à priver le peuple d'un otage important qu'il aura le droit de vous demander un jour. Je vote pour la détention. »
Après la condamnation, il vota pour le sursis.
Il courut des dangers sous la Terreur, ne dut la liberté qu'au 9 thermidor, et fut élu, le 12 ventôse an III, secrétaire de la Convention ; il présenta (26 ventôse) une motion longuement motivée relative aux dénonciations contre les « terroristes » ; déposa (18 germinal) un projet sur la garantie des dettes de l'Etat, sur l'épuration des administrations de la République « d'où seront exclus tous les hommes ineptes ou intrigants », sur la création de tribunaux de comptabilité pour faire rendre des comptes aux dilapidateurs, sur l'extension à donner à « la Constitution démocratique de 1793, afin que le peuple français rentre le plus tôt possible dans l'exercice de tous ses droits ». La Convention ordonna l'impression du projet. Le 21 germinal, la Convention désigna Dupuis pour aller assurer dans les départements l'exécution des lois relatives à l'instruction publique. Le 21 fructidor, le sieur H. Agasse, imprimeur-libraire, fit hommage à la Convention du premier exemplaire de l'Origine de tous les cultes ou Religion universelle, par le citoyen Dupuis, député.
Le 26 vendémiaire an IV, Dupuis fut élu député de Seine-et-Oise au Conseil des Cinq-Cents par 144 voix sur 205 votants. Le 19 brumaire, il appuya un projet relatif aux déserteurs et termina ainsi son discours :
« Je voudrais également que tout citoyen de la première réquisition, qui n'aurait pas rejoint ses drapeaux à un terme donné, fût proclamé infâme, son nom attaché sur un poteau de sa commune, et qu'après avoir été mis aux fers dix ans, il fût flétri et banni à perpétuité. Songez que les Germains dont les Francs descendaient, noyaient sous une claie les lâches et les infâmes. Voulez-vous rester libres ? Flétrissez tout homme qui n'est pas déterminé à mourir pour la patrie : autrement vous n'avez de république qu'en duvets, et de liberté qu'en effigie. C'est surtout à votre jeunesse que vous devez donner de grandes leçons. La mort du fils de Pontius fut une grande leçon pour cette jeunesse romaine, qui, accoutumée au luxe des cours, voulait ramener le règne des rois ; votre jeune chouannerie a grand besoin de pareils exemples. Donnez des fers à ceux qui veulent des maîtres, et que ceux qui n'en veulent pas aillent combattre les rois. »
Le 27 ventôse, il défendit le projet de Louvet sur la liberté de la presse, et réclama (21 thermidor) la publicité de la discussion sur les finances.
Lors de la réorganisation de l'Institut (29 brumaire an IX), il fit partie des 48 premiers membres de cette réinstitution : il fut aussi candidat au Directoire.
Favorable au coup d'Etat de brumaire, il fut choisi par le Sénat conservateur comme député de Seine-et-Oise au nouveau Corps législatif (4 nivôse an VIII) ; il le présida quelque temps, y siégea jusqu'en l'an XI, fut candidat au Sénat conservateur, sans y entrer, et fut nommé membre de la Légion d'honneur.
On a de lui, outre l'Origine de tous les cultes, œuvre dans laquelle il prétend expliquer subtilement, par des observations astronomiques et notamment par l'étude du zodiaque, tous les mythes religieux, un Mémoire sur l'origine des constellations et sur l'explication de la Fable par le moyen de l'astronomie (1781). - Dissertation sur le zodiaque de Denderah (1822), et des Mémoires dans le Bulletin de l'Académie des Inscriptions.