Bernard, Germain, Etienne de la Ville-Sur-Illon de Lacépède

1756 - 1825

Informations générales
  • Né le 26 décembre 1756 à Agen ( - Généralité de Bordeaux - France)
  • Décédé le 6 octobre 1825 à Epinay-sur-Seine (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Présidence(s)

Présidence de l'Assemblée nationale
du 28 novembre 1791 au 10 décembre 1791

Mandat(s)

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 2 septembre 1791 au 20 septembre 1792
Département
Seine
Groupe
Modérés

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1791, membre du Sénat conservateur, pair en 1814, pair des Cent-Jours et pair de France, né à Agen (Généralité de Bordeaux, France) le 26 décembre 1756, mort à Epinay (Seine) le 6 octobre 1825, fils d'un lieutenant-général de la sénéchaussée d'Agen, d'une famille fort riche, il se rendit de bonne heure célèbre à Agen par la composition d'un motet exécuté dans une cérémonie religieuse.

Ces premiers succès de musicien et quelques travaux de physique, faits en la compagnie de jeunes gens qui jouaient entre eux à l'Institut, lui donnèrent l'idée de se rendre à Paris en 1776, où il fut bien accueilli par Buffon et par Glück. Vers cette époque, un prince allemand lui fit obtenir un brevet de colonel au service des cercles d'Allemagne ; il ne vit jamais son régiment, mais il porta avec satisfaction un bel uniforme.

Lié avec Daubenton, d'Alembert et Glück, il publia, en 1781, un Essai d'électricité, et, en 1783. les premiers volumes d'une Physique générale et particulière, qui ne furent que médiocrement goûtés. Il composa à la même époque la musique de l'opéra d'Omphale et sa Poétique de la musique (1785), qui eut du succès surtout près des partisans de Glück dont il défendait les idées.

Devenu l'élève favori de Buffon, Lacépède obtint une place de garde et de sous-démonstrateur au cabinet du roi, afin de continuer l'histoire naturelle des animaux commencée par Buffon; en 1788, il publia l'Histoire générale et particulière des quadrupèdes ovipares, et, en 1789, celle des Serpents. A la suite de ce dernier volume, il plaça un éloge enthousiaste de Buffon. Les événements politiques ne le laissaient pas non plus indifférent.

Partisan des idées nouvelles, il devint, en 1789, président de la section du Jardin des Plantes, commandant de la garde nationale de cette même section, administrateur du département de la Seine, président des électeurs, et enfin fut chargé de représenter extraordinairement la ville d'Agen à la Constituante.

Elu, le 2 septembre 1791, député de Paris à l'Assemblée législative, le 2e sur 24, par 487 voix sur 687 votants, il refusa les fonctions périlleuses de précepteur du Dauphin, fut quelque temps président de l'Assemblée, et interpella vivement Danton à propos des massacres de septembre.

La modération de ses idées ne tarda pas à le rendre suspect. Après la clôture de la législature, il donna sa démission de démonstrateur au jardin du roi et se retira à la campagne. Ayant fait demander à Robespierre s'il pouvait continuer ses travaux zoologiques, ce dernier aurait répondu : « II est à la campagne ; dites-lui qu'il y reste. »

Après le 9 thermidor, Lacépède rentra à Paris, se fit inscrire comme élève à l'Ecole normale, et obtint peu après une chaire au Muséum (histoire naturelle des reptiles et des poissons) créée pour lui. Nommé membre de l'Institut (24 brumaire an IV), il fut le premier secrétaire de la classe des sciences, prêta serment entre les mains du président du Conseil des Cinq-cents, et publia l'Histoire naturelle des Poissons, de 1798 à 1803, suivie de l'Histoire naturelle des Cétacés (en 1804). Depuis 1801, il rédigeait avec Cuvier et Geoffroy-Saint-Hilaire la Ménagerie du Muséum, revue illustrée qui n'eut que peu de livraisons.

Nommé membre du Sénat conservateur le 3 nivôse an VIII, président de cette assemblée en l'an X, grand chancelier de la Légion d'honneur le 3 fructidor an XI, grand-cordon de la Légion d'honneur le 10 prairial an XIII, titulaire de la sénatorerie de Paris, il fut créé comte de l'Empire le 26 avril 1808, et nommé ministre d'Etat le 28 mars 1809. En cette qualité, il fit au Sénat le rapport sur la dissolution du mariage de Napoléon avec Joséphine.

Il accompagna, par ordre, l'impératrice Marie-Louise à Blois en 1814, puis, après l'abdication de Fontainebleau, alla présenter ses hommages à Louis XVIII au château de Saint-Ouen.

Le roi le remplaça à la grande chancellerie, mais le promut pair de France (4 juin 1814).

Au retour de l'île d'Elbe, l'empereur le nomma grand-maître de l'Université ; il préféra reprendre la grande chancellerie de la Légion d'honneur, et entra également à la Chambre des pairs de l'Empire (4 juin 1815).

La seconde Restauration le priva de ces dignités, mais Louis XVIII le rappela à la Chambre haute en 1819. M. de Lacepède y défendit les libertés constitutionnelles. Courtisan sous l'Empire, il rachetait cette faiblesse par une courtoisie et une affabilité particulières pour tous ceux qui l'approchaient. Désintéressé, charitable, il travaillait beaucoup, avec une facilité extraordinaire ; sa vie était d'une grande simplicité, sauf les nécessités de la représentation ; il ne faisait qu'un seul repas, assez léger, et ne dormait que deux ou trois heures.

Il mourut à 69 ans, de la petite vérole contractée, croit-on, en serrant la main, à l'Institut, au docteur Duméril, qui venait de visiter des personnes atteintes de ce mal.

On a de lui un grand nombre de publications scientifiques, dont les principales ont été réunies en 1826 par Desmarets, en 11 volumes, sous le titre : Œuvres de M. le comte de Lacépède.