André, Daniel Laffon de Ladébat

1746 - 1829

Informations générales
  • Né le 30 novembre 1746 à Bordeaux ( - Généralité de Bordeaux - France)
  • Décédé le 14 octobre 1829 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Présidence(s)

Présidence de l'Assemblée nationale
du 22 juillet 1792 au 7 août 1792

Mandat(s)

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 31 août 1791 au 20 septembre 1792
Département
Gironde

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1791 et au Conseil des Anciens, né à Bordeaux (Génralité de Bordeaux, France) le 30 novembre 1746, mort à Paris (Seine) le 14 octobre 1829, d'une famille protestante, il était le fils de Jacques-Alexandre Laffon, écuyer, riche armateur de Bordeaux, anobli par Louis XV en 1773 pour services rendus au commerce, et de dame N. Boucherie.

André-Daniel voyagea, termina ses études à l'Université de Franecker (Hollande), passa par l'Angleterre, revint à Bordeaux dans la maison de son père, et se maria en 1775. Un des fondateurs de l'académie de peinture de Bordeaux, membre de l'académie des sciences et arts de cette ville, il s'occupait du défrichement des Landes, quand la Révolution éclata. Il fit partie de l'assemblée de la noblesse de Guyenne, y parla contre le mandat impératif, vint à Paris réclamer vainement de nouvelles élections, et, à son retour, fut nommé membre du directoire exécutif de la Gironde (1790).

Le 31 août 1791, ce département l'élut député à l'Assemblée législative, le 5e sur 12, par 235 voix sur 465 votants. Il siégea parmi les modérés, présida le comité des finances, fit voter (18 février 1792) des fonds (1 469 478 livres 11 sols 10 deniers) pour l'achèvement du Panthéon, fit décréter (6 mars) le paiement des frais de construction de plusieurs églises de Paris, obtint (19 mars) la réduction de 150 000 à 100 000 livres du traitement du ministre des Affaires étrangères, et de 100 000 à 70 000 livres du traitement des autres ministres ; se rendit, le 20 juin, aux Tuileries pour protéger la famille royale ; proposa, sans succès, le 22, d'augmenter le traitement des employés des ministères, et notamment ceux des premiers commis des bureaux de 8 000 à 12 000 livres.

Il fut élu (23 juillet) président de l'Assemblée, et occupa le fauteuil jusqu'au 8 août. Après la session, il rentra dans la vie privée.

En décembre 1792, il fut arrêté comme ayant reçu de l'argent du roi, fut reconnu innocent, et nommé directeur de la caisse d'escompte, dont il surveilla la liquidation.

Suspect sous la Terreur, il fut arrêté de nouveau, enfermé aux Carmes, puis relâché grâce aux instantes démarches de sa femme.

Le 25 vendémiaire an IV, le département de la Gironde l'envoya siéger au Conseil des Anciens par 212 voix sur 403 votants. Il continua à s'occuper des questions de finances, appuya (5 ventôse) le projet d'établissement d'une banque, fut nommé (1er prairial an V) secrétaire du Conseil, puis président (1er fructidor) ; il le présidait encore la veille du coup d'Etat du 18, et, le lendemain, il convoqua plusieurs de ses collègues pour aviser aux moyens de résister au coup de force exécuté pendant la nuit. Il fut arraché du fauteuil, se retira chez lui, vit sa maison envahie et fut conduit au Temple. Le lendemain (19 fructidor), il fut inscrit sur la liste des déportés et désigné pour Sinnamary. Transporté à Rochefort, il fut embarqué sur la Vaillante ; en rade, son fils ayant essayé d'approcher sur une chaloupe pour l'embrasser, fut durement repoussé. Arrivé à destination, il étudia les ressources de la Guyane, consigna ses observations dans de curieux rapports, et, voyant périr autour de lui ses compagnons d'exil, s'évada avec dix-sept autres ; le bruit de sa mort courut alors en France et sa famille prit le deuil. Le 8 fructidor an VII, le Directoire autorisa les proscrits à résider à l'île d'Oléron ; les deux seuls survivants, Barbé-Marbois et lui, en profitèrent ; en arrivant au château d'Oléron, ils apprirent qu'ils étaient libres, grâce au coup d'Etat de brumaire.

Elu candidat au Sénat conservateur par plusieurs départements, Laffon de Ladébat n'y fut jamais admis.

Ayant réuni quelques débris de sa fortune, il s'occupa d'œuvres philanthropiques, devint, sous la Restauration, l'un des fondateurs (1818) et vice-président de la Société biblique protestante française, l'un des administrateurs de l'Institution des jeunes aveugles, membre du Consistoire de l'église réformée (1820), et président de la Société protestante de prévoyance et de secours mutuels (1825).

On a de lui de nombreux Discours et Rapports sur des matières financières et économiques ; il collabora (1819-1827) à la Revue encyclopédique, et a laissé en manuscrit un Journal de sa déportation, et un ouvrage sur la Guyane française. Une intéressante correspondance des frères Faucher avec Laffon de Ladébat a été publiée.