Joseph, Stanislas, François, Xavier, Alexis Rovère
1748 - 1798
- Informations générales
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- Né le 16 juillet 1748 à Bonnieux ( - Comtat Venaissin)
- Décédé le 11 septembre 1798 à Sinnamary (Guyane - France)
1748 - 1798
Député en 1791, membre de la Convention, député au Conseil des Anciens, né à Bonnieux (Comtat venaissin) le 16 juillet 1748, mort à Sinnamary (Guyane) le 11 septembre 1798, fils d'un aubergiste qui avait réalisé une fortune assez considérable, il reçut une instruction étendue et chercha de bonne heure à se pousser dans la société aristocratique ; mais son origine roturière le gênant, il se fit composer à Avignon une généalogie de complaisance, au moyen de laquelle il put joindre le titre de « marquis de Fontvielle » à ceux de « seigneur de la Ramide et du Villars-lès-Gap », et se prétendit descendant d'une illustre famille italienne, les della Rovere.
Il put entrer dans les mousquetaires du roi, devint capitaine des gardes-mines du légat du pape à Avignon, et fit un riche mariage ; mais il dissipa bientôt la fortune de sa femme, Mlle de Claret, et, pour échapper aux poursuites de ses créanciers, fut obligé de revendre précipitamment la charge de capitaine-commandant des gardes suisses.
Lors de la Révolution, Rovère tenta vainement d'être élu par la noblesse de Provence député aux états généraux. Repoussé par l'aristocratie, il se rejeta vers le parti opposé dont il s'efforça de capter la confiance. Il dirigea, avec Patrix et Jourdan, les bandes qui infestèrent le Comtat Venaissin ; le massacre de la Glacière trouva en lui un audacieux apologiste, et ce fut à ses démarches et à son intervention auprès de l'Assemblée nationale, le 28 août 1791, que les assassins durent l'amnistie qui leur fut accordée le 8 novembre.
Elu, le 25 juillet 1792, député à l'Assemblée législative par le nouveau département de Vaucluse, il dénonça les agents du pouvoir exécutif dans le Comtat, et fit décréter l'ouverture des barrières de Paris.
Rovère obtint, le 7 septembre suivant, sa réélection à la Convention nationale, cette fois comme député des Bouches-du Rhône, le 10e sur 12, par 476 voix (707 votants). Il parut plusieurs fois à la tribune, parla sur le choix des juges par le peuple, réclama la mise en accusation du général Montesquieu, vota « la mort » de Louis XVI sans appel ni sursis, fit partie du comité de sûreté générale, et fut envoyé à Lyon (février 1793) avec Bazire et Legendre.
À son retour, il fut fait maréchal de camp : Barbaroux s'en étonna et rappela que Rovère avait surtout servi dans l'armée du pape. Une nouvelle mission dans le Midi permit au « marquis de Fontvielle » de refaire sa fortune et de satisfaire ses rancunes personnelles.
Les excès qu'il commit indignèrent la Convention, et Robespierre s'en plaignit au comité de salut public. Aussi Rovère fut-il, au 9 thermidor, un des plus ardents à se déclarer contre le chef des Jacobins. Adjoint à Barras dans cette journée, pour commander la garde nationale, il eut une part active au succès de la coalition, ainsi qu'aux mesures centre-révolutionnaires qui suivirent. Successivement secrétaire et président de la Convention, il multiplia les accusations et les dénonciations, contre Thuriot, Ruamps, Hentz, Levasseur, Moyse Bayle, Maignet, Laignelot, Voulland, Duhem. Il demanda avec insistance l'envoi devant une commission militaire des députés arrêtés le 1er prairial, discuta la Constitution, et finit par se rendre suspect aux thermidoriens eux-mêmes par son zèle réactionnaire. Tallien, Legendre, Dubois-Crancé résolurent de se débarrasser de lui, et à plusieurs reprises lui reprochèrent son attitude lors des massacres d'Avignon.
Réélu (22 vendémiaire an IV) député de Vaucluse au Conseil des Anciens, par 182 voix (200 votants) (trois autres départements lui avaient également donné la majorité), il fut un moment arrêté, le 15 octobre 1795, comme complice des royalistes et comme l'un des promoteurs de l'insurrection du 13 vendémiaire.
Il favorisa le parti clichyen dans ses entreprises contre le Directoire, fut l'objet de poursuites nouvelles, et, compris dans la proscription du 18 fructidor, fut envoyé à la Guyane (22 septembre 1797).
Sa seconde femme, madame d'Agout, épouse divorcée d'un émigré, s'embarqua pour aller l'y rejoindre : en arrivant à Cayenne, elle apprit que son mari était mort.