Jean-Baptiste Cavaignac

1762 - 1829

Informations générales
  • Né le 23 février 1762 à Gourdon ( - Généralité de Montauban - France)
  • Décédé le 24 mars 1829 à Ixelles (Pays-Bas)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 6 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Lot
Groupe
Gauche
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 26 octobre 1795 au 20 mai 1797
Département
Lot
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention et député au Conseil des Cinq-Cents, né à Gourdon (Généralité de Montauban, France), le 23 février 1762, de Jean cavaignac, avocat en parlement et d'Anne Condamine, mort à Bruxelles (Pays-Bas), le 24 mars 1829, il débuta comme avocat au Parlement de Toulouse.

La Révolution, dont il se déclara partisan, lui valut son élection au poste d'administrateur du département de la Haute-Garonne, puis le mandat de représentant du Lot à la Convention nationale ; élu le 6 septembre 1792, le 6e sur 10, « à la pluralité des voix », il y vota la mort de Louis XVI, en disant :

« Un décret de la Convention m'a constitué juge de Louis ; je dois m'y soumettre et agir en cette qualité. Hier Louis a été déclaré, à l'unanimité, convaincu de conspiration et d'attentat contre la liberté et la sûreté de l'Etat. En votant pour ce décret, je n'ai dû écouter et n'ai réellement écouté que le cri de ma conscience. Dans ce moment où il s'agit de déterminer la peine à infliger à Louis, je ne dois consulter que la loi ; je ne suis que son organe. En conséquence, je déclare qu'en conformité de la loi, qui porte la peine de mort pour les crimes dont Louis est déclaré convaincu, Louis doit subir la mort. Le vœu terrible que je viens d'énoncer ne laisse dans mon âme d'autre amertume que celle qu'éprouve toujours l'homme sensible lorsque son devoir lui impose la cruelle obligation de prononcer la mort de son semblable. Un décret m'assure que demain la Convention s'occupera du sort du reste des Bourbons ; je n'ai donc d'autre vœu à former à cet égard que celui de voir bientôt ma patrie débarrassée de tout ce qui peut faire ombrage à sa liberté. »

Chargé, peu de temps après, d'un rapport à l'Assemblée sur la capitulation de Verdun, il appela toute la sévérité des lois sur les femmes de cette ville, coupables d'avoir assisté à un bal où était le roi de Prusse, et de lui avoir offert des dragées. Il fut ensuite envoyé à l'armée des côtes de l'Ouest, puis à l'armée des Pyrénées-Orientales, avec la mission de compléter la cavalerie : il fit part à la Convention de la découverte d'un plan de guerre civile dans les Landes, contribua à comprimer cette rébellion, et, de concert avec ses collègues Dartigoeyte, Monestier et Pinet, prit les mesures que comportait la situation. Le 23 octobre, il contresigna un arrêté qui ordonnait « au citoyen Dumas » (le général Alexandre Dumas), nommé général de l'armée des Pyrénées-Orientales par le Conseil exécutif, « de sortir de Bayonne jusqu'à l'arrivée des représentants du peuple qui vont s'y rendre pour conférer ensemble sur les nouvelles nominations du Conseil exécutif. » Le 30 octobre, les représentants consentirent à garder le général Dumas comme simple divisionnaire, mais pas davantage. Cavaignac adressa aux soldats des Pyrénées d'ardentes proclamations, les excita à la victoire, et activa la prise de Fontarabie et celle de Saint-Sébastien. Mais sa conduite ayant donné lieu à des plaintes, il revint à Paris, (1794) et se rangea dès lors à l'opinion « modérée » qui prévalait dans l'Assemblée depuis la chute de Robespierre. Ce revirement politique le sauva, en engageant les membres influents de la réaction thermidorienne à regarder comme non-avenues les dénonciations dont il fut l'objet de la part de la société populaire de Bayonne. Une mission près de l'armée de Rhin et Moselle lui fut encore confiée : il s'y conduisit bravement. Il était depuis peu à Paris lorsque éclata le mouvement insurrectionnel du 1er prairial ; investi, dans cette circonstance du commandement supérieur de la force armée dont disposait la Convention, il ne put empêcher l'envahissement de la salle des séances. Au 13 vendémiaire an IV, il fut plus habile, et contribua à repousser les sections insurgées.

Le 4 brumaire an IV, il entra comme ancien conventionnel au Conseil des Cinq-Cents ; mais il en sortit peu de temps après, par le tirage au sort. Il dut alors accepter un modeste emploi de receveur aux barrières de Paris.

Il s'occupa aussi de négoce, puis il fut nommé (30 ventôse an VIII), administrateur de la loterie et, après la paix d'Amiens, envoyé, en qualité de commissaire général des relations extérieures à Maskate (Arabie), dont le souverain réclamait depuis longtemps la présence d'un agent français. L'influence anglaise fit échouer cette mission. Cavaignac, à son retour en France, suivit son frère Jacques-Marie dans le royaume de Naples, où il fut chargé par Joseph Bonaparte d'organiser et de diriger l'administration des domaines et de l'enregistrement. Murat le nomma conseiller d'Etat ; mais il fut rappelé (1813) dans son pays par le décret impérial visant tous les Français employés au service de l'étranger.

Pendant les Cents-Jours, il écrivit, le 27 mai 1815, à Carnot, alors ministre de l'intérieur, de vouloir bien le présenter à l'empereur pour une préfecture. En marge, Carnot appuya la demande comme suit : Recommandé pour une préfecture de second ordre, et Napoléon le nomma préfet de la Somme (10 juin 1815).

La seconde Restauration le destitua, et, de plus, le frappa de bannissement, en raison de son vote dans le procès de Louis XVI (loi de 1816). Il dut s'expatrier et se retirer à Bruxelles, où il mourut.

Date de mise à jour: septembre 2019