Charles Cochon de Lapparent
1750 - 1825
- Informations générales
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- Né le 24 janvier 1750 à Champdeniers ( - Généralité de Poitiers - France)
- Décédé le 17 juillet 1825 à Poitiers (Vienne - France)
1750 - 1825
Député aux états généraux de 1789, membre de la Convention, ministre, député au Conseil des Anciens, membre du Sénat conservateur, né à Champdeniers (Généralité de Poitiers, France), le 24 janvier 1750, mort à Poitiers (Vienne), le 17 juillet 1825, il était fils de Charles Cochon, seigneur de Lapparent, sénéchal de Champdeniers. Il entra dans la magistrature, et était conseiller au présidial de Fontenay au moment de la Révolution.
Elu, le 27 mars 1789, député suppléant du tiers état aux états généraux par la sénéchaussée du Poitou, il fut admis à siéger, le 3 novembre 1789, en remplacement de M. Dabbaye, démissionnaire. Il prit place dans la majorité, se mêla fréquemment aux débats de l'Assemblée, sur l'organisation des districts, sur la Caisse d'Escompte, et fut rapporteur (20 février 1790) de l'affaire Brouillet, imprimeur de Toulouse persécuté par le parlement de cette ville pour ses opinions révolutionnaires; il fit partie du comité des recherches, et devint secrétaire de l'Assemblée en février 1791.
Après la session, il fut élu, le 9 septembre 1791, président du tribunal criminel des Deux-Sèvres ; le 7 septembre 1792, ce département l'élut membre de la Convention, le 7e et dernier, par 189 voix sur 366 votants. Il s'assit à la Montagne, et, dans le procès de Louis XVI, vota contre l'appel et contre le sursis ; il répondit au 3e appel nominal :
« J'ouvre la déclaration des droits, j'y lis : la loi doit être égale pour tous. Comme juge, je dois appliquer la loi ; la loi prononce la mort ; je vote pour la mort. »
Envoyé en mission à l'armée du Nord à la place des conventionnels livrés par Dumouriez aux Autrichiens, il défendit Valenciennes contre les Anglais, en sortit le 1er août 1793 après la capitulation, et se justifia devant la Convention en jetant sur les troupes de ligne des soupçons défavorables.
Il louvoya entre les partis jusqu'au 9 thermidor, entra ensuite au comité de salut public, et fut chargé (janvier 1795) d'une nouvelle mission à l'armée du Nord, qu'il suivit à la conquête de la Hollande, « Fin, remuant, fureteur, et très ambitieux, disait de lui Larévellière-Lépeaux, dans la Convention il taxait de modérantisme les avis sages. »
Le 11 vendémiaire an IV, le département des Deux-Sèvres l'envoya, par 132 voix, au Conseil des Anciens, où il combattit les « déclamations démagogiques », qui effrayaient les industriels et les capitalistes, et fut choisi, le 14 germinal an IV, comme ministre de la police générale, en remplacement de Merlin. Dans ce poste, qu'il occupa jusqu'au 28 messidor an V, il maintint une certaine tranquillité dans Paris, et sévit à la fois contre la conspiration républicaine de Babeuf, et contre les menées monarchiques de La Villeheurnois et de Brottier. Ces derniers, en cas de succès, s'étaient promis de lui conserver son portefeuille ; cette connivence involontaire le rendit suspect aux républicains, qui lui refusèrent leurs voix lorsqu'il fallut remplacer au Directoire Letourneur (de la Manche), provoquèrent sa destitution comme ministre quelques jours avant fructidor, et l'inscrivirent sur les listes de proscription dressées après la révolution du 18. Il parvint pendant 10 mois à se dérober aux recherches, mais, ayant été découvert, il fut interné à l'île d'Oléron. Le 18 brumaire lui rendit la liberté.
Le 11 ventôse an VIII, il fut nommé préfet de la Vienne ; membre de la Légion d'honneur (25 prairial an XII), préfet des Deux-Néthes (10 thermidor an XIII), il fut créé chevalier de l'Empire (10 septembre 1808) membre du Sénat conservateur (29 mars 1809), comte de l'Empire (28 mai 1809), officier de la Légion d'honneur (30 juin 1811), secrétaire du Sénat (20 décembre 1812).
En décembre 1813, il fut envoyé à titre de commissaire extraordinaire dans la 20e division militaire (Périgueux), et envoya, en avril 1814, son adhésion à la déchéance de l'Empereur
Pendant les Cent-Jours, Napoléon l'appela à la préfecture de la Seine-Inférieure (17 mai 1815).
La seconde Restauration le priva de ces fonctions, et la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides l'obligea à quitter la France; il se retira à Liège, puis à Louvain, fut autorisé à rentrer en France en 1819, et termina ses jours à Poitiers, dans la retraite.