Mathieu, Claude Guezno de Botsey

1763 - 1839

Informations générales
  • Né le 17 février 1763 à Audierne ( - Généralité de Bretagne sud - France)
  • Décédé le 6 juillet 1839 à Audierne (Finistère - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 7 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Finistère
Groupe
Gauche
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 26 octobre 1795 au 19 mai 1798
Département
Finistère
Groupe
Modérés

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, député au Conseil des Cinq-Cents, né à Audierne (Généralité de Bretagne sud, France), le 17 février 1763, mort à Audierne (Finistère), le 6 juillet 1839, il appartenait à une famille de noblesse de robe, originaire de Normandie, et qui était venue se fixer aux environs de Carhaix au commencement du XVIIe siècle.

Son aïeul, qui portait les mêmes prénoms que lui, signa à l'acte de naissance de la Tour d'Auvergne dont il était le parent et très proche allié. Mathieu-Claude, d'une branche peu fortunée de cette famille, perdit son père de bonne heure, fut négociant à Audierne, et dut aux sympathies qu'il manifesta pour les idées nouvelles d'être délégué, en 1789, par sa paroisse, à l'assemblée de la sénéchaussée de Quimper pour l'élection des députés aux Etats-Généraux. Nommé en 1790 membre de l'administration du département du Finistère, il fut chargé de la partie des finances, et parvint à faire rentrer dans les caisses du Trésor des sommes, qu'on n'avait pu encore recouvrer.

Le 7 septembre 1792, le département du Finistère l'élut membre de la Convention, le 3e sur 8, par 372 voix sur 453 votants. Il suivit à la Montagne ses collègues du Finistère, et, dans le procès de Louis XVI, répondit au 3e appel nominal:

« Citoyens, je ne viens pas sans effroi concourir au jugement d'un roi conspirateur et prononce ainsi sur le sort d'une patrie qui m'est plus chère que mon existence ; mais quel que graves que soient les inconvénients d'un pareil jugement, je ne puis me refuser d'obéir au cri impérieux de ma conscience, ni prendre sur moi de composer avec la justice. Je vote donc pour la mort de Louis : et en prononçant ce vœu terrible, je renouvelle dans le sein des représentants de la nation le serment de ne jamais exister sous un nouveau tyran, et de ne vivre désormais que pour combattre celui qui voudrait succéder au tyran que je condamne. »

Envoyé en mission dans la Charente-Inférieure avec Topsent, en mars 1794, il fut aisément dominé par son collègue, s'occupa surtout des choses de la marine, et fit établir des cales de construction qui permirent de fournir à l'Etat les vaisseaux que l'amiral Ganteaume conduisit plus tard à Saint-Domingue.

De retour à la Convention, il donna (7 brumaire an III) son opinion sur le mode de juger les dénonciations contre les députés. « Plus un représentant du peuple, dit-il, a la confiance de ses concitoyens, plus il désire la conserver. Il ne faut pas le placer dans une circonstance différente de celle de tous les autres citoyens. Je demande que l'on détermine un délai, celui de six mois, après lequel les comités ne pourront pas refuser de donner communication à un représentant du peuple de la dénonciation qui avait été faite contre lui, afin qu'il puisse la repousser, afin qu'il ne rentre pas dans ses foyers avec la tache d'une dénonciation à laquelle il n'aurait pas répondu. »

Le succès de sa première mission le fit envoyer de nouveau dans l'Ouest au commencement de l'an III, avec son collègue Guermeur. Le 24 nivôse, il prit avec ce dernier un arrêté qui marquait le premier pas dans la voie de l'apaisement :

« Considérant, y est-il dit, que l'arrestation violente et subite d'un très grand nombre d'ecclésiastiques pour la seule cause de n'avoir pas abdiqué leurs fonctions, est non seulement contraire aux principes de liberté et de justice, mais que cette mesure a encore puissamment concouru au développement des troubles qui désolent les départements où elle a été employée..
Arrêtent de regarder comme non avenus les actes et arrêtés qui auraient précédemment ordonné l'arrestation comme suspects des ecclésiastiques.
Lorient, le 4 nivôse an III. »


Guezno usa de son autorité auprès de Hoche pour faire prévaloir les idées de pacification et s'employa à lui faire accepter le traité de La Mabilais. Sa mission prit fin la veille même de la prise du fort Penthièvre à Quiberon.

Elu au Conseil des Cinq-Cents par ses collègues de la Convention, le 4 brumaire an IV, il se tint à l'écart. Très lié avec Carnot, il demanda une pension pour la Tour d'Auvergne, qui, avancé en âge, voulait se retirer. Carnot offrit une retraite de général, que la Tour d'Auvergne refusa.


Apres la législature, Guezno de Botsey revint à Audierne ; mais frappé par la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides, il dut quitter la France et se réfugier à Bruxelles. Sans fortune, il éprouva toutes les rigueurs de l'exil, et ne rentra qu'en 1830 dans son pays natal, où il reçut le plus sympathique accueil.

Ce fut lui qui confia à M. du Châtellier les nombreux documents qu'il avait réunis sur la guerre de Vendée, et qui servirent à l'Histoire de la révolution en Bretagne, mais dont une grande partie n'ont pas encore été publiés.