Armand Guffroy

1742 - 1801

Informations générales
  • Né le 10 novembre 1742 à Arras ( - Généralité de Lille - France)
  • Décédé le 9 février 1801 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 9 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, né à Arras (Généralité de Lille, France), le 10 novembre 1742, mort à Paris (Seine), le 9 février 1801, il était avocat à Arras.

En 1787, il fut nommé membre de l'Assemblée provinciale de l'Artois. Après s'être signalé par quelques écrits politiques comme un des plus chauds partisans de la Révolution, il fut élu (1790) juge de paix à Arras, puis président du district, et, le 9 septembre 1792, membre de la Convention pour le département du Pas-de-Calais, le 7e sur 11, par 458 voix (766 votants).

Dès son arrivée à Paris, il entreprit sous ce titre singulier : le Rougiff, (anagramme de son nom), ou la France en vedette, la rédaction d'un journal révolutionnaire où il soutint la politique de la Montagne; il prétendait alors que pour établir la République en France, il fallait la réduire à cinq millions d'habitants. Il fit paraître aussi, dans le même sentiment, un Discours sur ce que la nation. doit faire du ci-devant roi. A la Convention il siégea parmi les plus ardents, et appelé à émettre, au 3e appel nominal, son opinion sur la peine encourue par Louis XVI, il répondit :

« La vie de Louis est une longue chaîne de crimes; la nation, la loi me font un devoir de voter pour la mort. »

Il parla contre le sursis, combattit ensuite de toutes ses forces le parti de la Gironde et applaudit à sa défaite. Il fit annuler plusieurs actes des administrateurs du Finistère, fut nommé membre du comité de sûreté générale, fit placer le buste de Descartes au Panthéon, et demanda le même honneur pour les cendres de Fénelon (4 octobre 1793); Bazire fit repousser la motion en objectant que Fénelon avait écrit un traité pour prouver que le gouvernement monarchique était le meilleur de tous. Le ton violent de ses polémiques parut peu sincère aux Jacobins : il fut exclu de cette société. Chasles dénonça son journal comme « infecté du poison aristocratique », et divers membres l'accusèrent d'entretenir des relations soit avec le marquis de Travanet, soit avec une autre personne précédemment attachée au service du roi.

Guffroy se vengea de ces dénonciations en se prononçant violemment contre Robespierre au 9 thermidor ; dès lors il s'associa sans réserve aux mesures de réaction, et, membre de la commission chargée d'inventorier les papiers du « tyran », il eut soin, a-t-on dit, d'anéantir certaines pièces de nature à jeter des doutes graves sur sa propre honnêteté. Le 5 août 1794, il accusa Joseph Lebon, son compatriote, qui lui répondit en citant les provocations du Rougiff. Le 4 février 1795, il se déclara l'approbateur de la conduite de Cadroy et de Mariette dans le Midi, et fit sanctionner par la Convention les mesures d'extrême rigueur prises par ces deux représentants au cours de leur mission. Le 27 mars, il reprocha à Duhem de correspondre avec les jacobins détenus à la prison de la Bourbe et de tramer avec eux des complots contre la Convention. Deux jours après, il fit décréter que Billaud-Varennes, Collot et Barrère, prévenus, seraient entendus sur-le-champ par l'Assemblée. Il ne se borna pas à favoriser la réaction par ses discours et ses votes; il la prêcha sans relâche dans ses écrits, et fit tant qu'il souleva bientôt contre lui d'accablantes récriminations.

En l'an V, Couchery prouva au Conseil des Cinq-Cents que Guffroy avait fait de fausses dénonciations contre Rougeville d'Arras, dont il était le débiteur, et qu'il avait en outre obtenu l'arrestation du fils. Ces révélations réduisirent Guffroy au silence. Il se retira à Arras, et parvint cependant, à force de sollicitations, à se faire nommer chef-adjoint au ministère de la Justice; il occupait encore cet emploi quand il mourut (1801).

Il a laissé, entre autres écrits: Censure républicaine, ou Lettre de Guffroy aux Français habitants d'Arras; les Secrets de Joseph Lebon et de ses complices, etc.

Dae de mise à jour: novembre 2019