Philippe, Constant, Joseph Briez

1759 - 1795

Informations générales
  • Né le 10 juin 1759 à Douai ( - Généralité de Lille - France)
  • Décédé le 23 juin 1795 à Lecelles (Nord - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 5 septembre 1792 au 23 juin 1795
Département
Nord
Groupe
Montagne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, né à Douai (Généralité de Lille, France), le 10 juin 1759, de Philippe Joseph Briez, garçon du palais et de Marie Anne Joseph Lambert, mort à Lecelles (Nord), le 23 juin 1795, il était, au début de la Révolution, procureur-syndic du district de Valenciennes.

Le 28 février 1792, dans une lettre datée de Valenciennes, et adressée à un membre de l'Assemblée législative, il soutenait cette thèse qu'il serait bon d'élire des soldats à toutes les fonctions municipales et administratives.

En septembre 1792, le département du Nord l'appela à siéger à la Convention nationale. Il vota la mort de Louis XVI, en ces termes : « Je vote pour la mort. Si, au contraire, la majorité était pour la réclusion, je fais la motion expresse qu'il soit décrété que si, d'ici au 15 avril prochain, les puissances étrangères n'ont pas renoncé au dessein de détruire notre liberté, on leur envoie sa tête. »


Commissaire à l'armée du Nord, il rendit compte de sa mission par une lettre du 11 avril 1793, et annonça que l'ennemi avait commencé le siège de Condé. Il ajoutait : « La nouvelle la plus importante d'aujourd'hui, citoyens nos collègues, est l'envoi de deux trompettes de la part du général ennemi, au général en chef Dampierre; nous avons trouvé ces deux trompettes chargés d'un paquet d'imprimés et d'une lettre à l'adresse du général. Les imprimés sont une adresse aux Français de la part du général autrichien Cobourg, et un mémoire du traître Dumouriez sur ses projets liberticides, et les motifs imposteurs sur lesquels il les fondait. » On demanda la lecture de la proclamation de Cobourg; mais Robespierre s'y opposa : « Quoique les propositions de transaction, dit-il, soient d'abord rejetées avec horreur, il est des esprits qui, à force de les entendre répéter, pourraient s'y accoutumer. » Cependant, Briez et son collègue Dubois-Dubay, ayant eux-mêmes échangé plusieurs lettres avec le « général en chef des armées de l'empire», furent désavoués et rappelés par la Convention. Mais Briez parvint à se disculper; il resta à son poste, et écrivit encore à l'assemblée pour lui donner des nouvelles de l'armée du Nord. Il se conduisit avec courage lors du siège de Valenciennes par les Autrichiens; la ville n'en fut pas moins forcée de capituler.


Revenu à Paris, Briez donna lecture, à la séance du 25 septembre, d'un mémoire sur l'état actuel de l'armée et particulièrement sur la reddition de Valenciennes, reprochant au comité de salut public de n'avoir pas pris les mesures nécessaires. Il concluait à ce que les ordres les plus pressants fussent donnés pour renforcer nos soldats. Après cette lecture, la Convention rendit un décret qui adjoignait Briez au comité de salut public. Mais un débat des plus vifs s'engagea aussitôt : plusieurs membres du comité de salut public, entre autres Barère et Prieur, protestèrent énergiquement contre l'accusation de mollesse dont ils étaient l'objet, et Briez fut obligé de faire en quelque sorte amende honorable, en disant : « Citoyens, qu'il n'entre pas dans l'idée d'aucun de vous que j'aie voulu inculper le comité de salut public; non, ce n'était pas là mon dessein. Je suis incapable d'intrigues et d'intentions perfides,... etc. » Il ajoutait : « Je déclare en outre que je ne me crois pas assez de talents pour être membre du comité de salut public; ainsi je n'accepte point. » La Convention rapporta alors le décret qui adjoignait Briez au comité et qui ordonnait l'impression de son discours. Puis, aux applaudissements de la majorité, Robespierre exposa que la conduite du commissaire de la Convention avait été des plus suspectes : « Je vous le déclare, s'écria-t-il, celui qui était à Valenciennes lorsque l'ennemi y est entré n'est pas fait pour être membre du comité de salut public (Vifs applaudissements). Ce membre ne répondra jamais à cette question : Etes-vous mort? (Applaudissements plusieurs fois réitérés.) Si j'avais été à Valenciennes dans cette circonstance, je n'aurais jamais été dans le cas de vous faire un rapport sur les événements de l'armée du siège ; j'aurais voulu partager le sort des braves défenseurs qui ont préféré une mort honorable à une honteuse capitulation. (On applaudit). Et puisqu'il faut être républicain, puisqu'il faut avoir de l'énergie, je ne serais point d'un comité dont un tel homme ferait partie. »

Membre du comité des secours publics, Briez fit rendre un certain nombre de décrets relatifs à cet objet; sur sa proposition on décida de subvenir aux besoins des réfugiés étrangers, des citoyens victimes des invasions, et des parents des défenseurs de la patrie.

Le 4 juin 1794, il devint secrétaire de la Convention ; puis fut chargé d'une nouvelle. mission dans le Nord et en Belgique. Il mourut au cours de cette mission, en 1795.

Date de mise à jour: septembre 2019