Joseph, François Laignelot

1750 - 1829

Informations générales
  • Né le 12 juin 1750 à Versailles ( - Généralité de Paris - France)
  • Décédé le 23 juillet 1829 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 19 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Seine
Groupe
Montagne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, né à Versailles (Généralité de Paris, France) le 13 iuin 1750, de François Laignelot, marchand de farines et Catherine Geneviève Leclerc, mort à Paris (Seine) le 23 juillet 1829, il s'occupa, ses études terminées, de littérature dramatique, et fit représenter à Versailles en 1779, puis au Théâtre-Français en 1782, une tragédie, Agis et Cléomène. Le théâtre de la Nation joua sans succès, en 1792, sa tragédie de Rienzi.

Laignelot se lança alors dans la politique, fut nommé officier municipal à Paris, et, le 19 septembre 1792, fut élu membre de la Convention par le département de Paris, le 22e sur 24, par 449 voix sur 739 votants. Il siégea à la Montagne, et dans le procès du roi répondit au 3e appel nominal: «La mort. »

Le 9 septembre 1793, il fut envoyé en mission à Cherbourg et à la Rochelle, annonça, le 13, qu'il venait de faire arrêter Rivière, fournisseur, pour fraudes dans ses livraisons de bougies à la marine, et qu'il venait d'établir un tribunal révolutionnaire à Rochefort. « Nous avons formé ici, écrit-il à la Convention, un tribunal révolutionnaire comme celui de Paris, et nous en avons nommé nous-mêmes (Lequinio l'accompagnait dans cette mission) tous les membres, excepté celui qui doit clore la procédure le guillotineur. Nous avons simplement exposé ce besoin à la Société populaire : « Moi, s'est écrié avec un noble enthousiasme le citoyen Ance, c'est moi qui ambitionne l'honneur de faire tomber la tête des assassins de ma patrie. » Nous l'avons proclamé guillotineur, et nous l'avons invité à venir, en dînant avec nous, prendre ses pouvoirs par écrit. »

Le 15 brumaire an II, il annula les assignats à face royale et donna des pensions à des prêtres « déprêtrisés» ; le 4 frimaire, il demanda, pour faire valoir les assignats, qu'on proscrivît de France toute monnaie métallique, les gros sous exceptés; le 6, il annonça un autodafé de livres pieux; il fut envoyé, le 18, en Vendée, puis dans le Finistère, où il installa à Brest Ance, de Rochefort, en qualité de bourreau; en pluviôse, il y fit arrêter Girault, député d'Eure-et-Loir : « La punition d'un traître, dit-il, est l'effroi des méchants. » Il fit part (29 pluviôse) de l'exécution de trois officiers de marine, et rejoignit l'armée de l'Ouest (30 thermidor); de retour à la Convention en fructidor, il donna (8 vendémiaire an III) des détails sur la guerre de Vendée, et blâma les cruautés commises et les actes de Carrier. Membre du comité de sûreté générale (15 brumaire an IV), il fut chargé de rédiger le rapport qui suspendait le club des Jacobins, et annonça, le 22, que les quatre comités militaires de salut public, de sûreté générale et de législation, avaient approuvé ces conclusions, qui furent votées par la Convention. Le 11 nivôse, il présenta un autre rapport sur les jeunes royalistes qui avaient brisé le buste de Marat au foyer du théâtre Feydeau. Secrétaire de la Convention (16 ventôse), il demanda (7 germinal) l'éloignement de Paris des officiers destitués ; puis, compromis dans les insurrections de germinal et de prairial, accusé d'abus de pouvoir dans ses missions dans l'Ouest, il fut décrété d'arrestation le 8 prairial, échappa à la condamnation et bénéficia de l'amnistie générale du 4 brumaire an IV.

Ses relations avec Babœuf le firent impliquer, en 1796, dans la conspiration des babouvistes; il fut de nouveau arrêté, et condamné (25 nivôse an V) à trois jours de prison pour avoir insulté le général de brigade Louis Lestrange ; le 10 floréal, l'accusateur public conclut à sa culpabilité dans le complot; le 25, dans sa défense, Laignelot apostropha le directeur Carnot, comme étant l'auteur de tous ses maux; il fut acquitté le 7 prairial an V. Le 7 thermidor an VII, il fut nommé régisseur du droit d'octroi à Versailles, mais il abandonna ses fonctions au 18 brumaire.

Il se remit alors à la littérature, refusa toute fonction publique, et publia, en 1805, une nouvelle édition de sa tragédie de Rienzi dont certaines allusions lui valurent un ordre d'exil. Il revint à Paris quelques années après, continua à se tenir à l'écart de la politique, et dut à cette attitude d'échapper à la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides, et de pouvoir rester à Paris.

Date de mise à jour: novembre 2019